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.....Après un instant, Pierce se redressa à son tour et commença à s'habiller. Du coin de l'oeil, l'Allemand devina un sourire sur ses lèvres.

▬ Tu as raison, ne trainons pas trop, on pourra se reposer chez moi plus confortablement.

.....Il attrapa son pantalon et rampa hors se la tente ; Nicklaus lui, en profita pour enfiler le sien sans avoir à se montrer trop dévêtu devant l'Écossais. Il sortit ensuite à son tour, enfila ses bottes, puis se leva. Il passa une main dans ses cheveux pour les ébouriffer un peu (ça suffirait pour le coiffer), puis remit soigneusement sa ceinture et ses armes autour de sa taille. Il se glissa à nouveau sous la tente pour commencer à sortir leurs affaires, et Pierce s'accroupit devant l'entrée pour lui demander :

▬ Tu veux que je démonte la tente ou tu préfères t'en occuper ?

.....Nicklaus secoua la tête en répondant un simple "Je vais le faire" ; il n'avait qu'à peine prêté attention à l'Écossais tant il était absorbé par sa tâche. Quand il était occupé (et efficace), il perdait un peu le sens des politesses et ne prenait pas vraiment le temps de discuter, un peu comme si plus rien n'existait à part la tâche en cours. Il termina de plier son sac de couchage, laissa Pierce prendre le sien, puis commença à démonter la tente. Dans un coin de la clairière, Narcisse avait commencé à brouter depuis quelques heures, préparant le départ prochain à sa manière. En à peine une demi-heure, les sacoches étaient rééquilibrées, la tente pliée, et il ne restait plus qu'à préparer les chevaux et se mettre en selle. Il n'avait même pas pensé à proposer un petit déjeuner à l'Écossais, lui n'en prenait pas et il avait depuis longtemps perdu l'habitude d'être accompagné sur ses repas.

.....L'avantage avec Narcisse, c'est qu'il ne se couchait quasiment jamais pour dormir. C'était plus parce qu'il était nerveux que parce qu'il était soigneux, mais ça facilitait la préparation le matin : un très rapide coup de brosse, une vérification des membres et un curage des sabots, et il était prêt à être sellé. Il le prépara rapidement, puis, enfin, ils purent prendre la route. Au début, Nicklaus marcha un peu à côté de son étalon, le temps qu'il s'échauffe et se délie les membres après sa longue nuit de sommeil. Et après quelques dizaines de minutes, il resserra la sangle et se mit en selle.

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

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.....Ils chevauchèrent tranquillement au pas pendant de longues minutes ; peut-être même une heure. Le sol devenait de plus en plus humide et la végétation de plus en plus spécifique. Ils suivaient les chemins les plus secs, mais au bout d'un moment, Nicklaus commença à se demander s'il ne valait pas mieux suivre le duo. Narcisse dérapait parfois dans la boue, et il ne semblait pas très sûr de l'endroit où poser les pieds. Il le sentait nerveux. Et pour ne rien arranger, il commençait à s'agiter. Oh, il n'était pas stupide, il savait qu'il lui fallait se concentrer sur le chemin, mais l'étalon était un peu comme une cocotte minute ; au bout d'un moment, le couvercle tremblait, prêt à exploser. Ça ne serait pas joli à voir, dans les marécages. En principe, Narcisse était une monture fiable, mais il fallait bien avouer qu'il manquait un peu d'expérience sur les terrains plus accidentés. Et quand il ne savait pas, il devenait rapidement susceptible. Tout concentré qu'il était à guider sa monture sur les bons choix, Nicklaus ne vit pas l'Écossais le regarder en demandant :

▬ Maintenant qu'on approche bientôt, par quoi tu voudrais commencer, une fois arrivés et installés ? Quelque chose de particulier te fais envie ?

.....Nicklaus haussa les épaules.

▬ Pas forcément. Je te suis, si tu as une idée. Il marqua une pause, reprenant son étalon qui déviait un peu trop sur la gauche, et ajouta : Par contre, je vais te laisser passer devant avec Taogan, Narcisse n'a pas l'habitude de ce genre de terrain et sa nervosité n'arrange rien. J'ai pas envie de me retrouver enlisé dans la boue.

.....Il sourit, un peu moqueur, tout en ralentissant pour laisser le duo passer devant. Ça ne ferait sans doute pas plaisir au Gris, mais il faudra bien qu'il s'y fasse. D'ailleurs, effectivement, le Gris montra son agacement en ronflant et en secouant la tête. Pourtant il eut la présence d'esprit de suivre le grullo ; il était bien conscient de ses faiblesses et du danger.

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.....Une fois derrière le grullo, ce fut plus facile. Même si le sol continuait à être plutôt glissant par endroit et que le Gris dérapait un peu par moment, il semblait se calmer un peu. Il calquait son pas sur celui du cheval de tête, posant les pieds là où il posait les siens. D'ailleurs, le grullo avait commencé à davantage serpenter entre les trous d'eau et de boue, visiblement il s'arrangeait pour prendre des chemins plus praticables. Même si ça agaçait un peu Narcisse (il n'était pas en sucre, tout de même !), il n'en fit aucune remarque ni ne broncha ; ça lui convenait bien. Ça lui permettait de moins glisser et de se sentir un peu plus à l'aise ; ah, les fers, quelle plaie sur les terrains humides !


▬ Tu t'en sors avec ton Gris ? Après une pause Pierce revint au sujet précédent : Je pourrai te faire faire un tour de la maison, même si ça n'est pas très grand, et à toi de voir si tu veux rester avec moi pendant que je fais mon tour habituel à vérifier que tout et tous aillent bien. Ensuite, on verra. Et ne fais pas attention à Caelan, mon chien, s'il aboie, il a l'habitude de repousser les étrangers mais il ne fera rien si tu es avec moi.

.....Pensait-il qu'il se laisserait impressionner par un chien ? Il en avait côtoyé, dans sa jeunesse, et il ne les craignait pas. La plupart étaient des chiens de ferme qui venaient à la rencontre des visiteurs en aboyant de leur grosse voix pour prévenir leurs maîtres de la présence d'un intrus ; si tu restait calme, tout se passait sans aucune encombre. Ça faisait bien longtemps que Nicklaus avait appris à se monter prévisible avec les bêtes.

▬ Ça me va. Et je m'en sors, oui. Il a l'air un peu plus calme comme ça, il suit les pas de Taogan. Ça lui fait un bon entraînement, sourit-il, moqueur.

.....C'est vrai qu'ils n'avaient pas beaucoup l'occasion de pratiquer des terrains difficiles, il serait bon qu'ils y remédient. Eh bah, venir chez Pierce lui donnera une bonne excuse, non ?

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.....En suivant Taogan, c'était plus facile. Le Gris s'assurait de suivre ses pas, posant les pieds au maximum là où lui les posait... même si ses grandes foulées, comparées à celles plus petites du sauvage, rendaient la tâche ardue. Il lui arrivait encore, parfois, de déraper, mais c'était plus parce qu'il était ferré que parce qu'il ne savait pas s'y prendre. Les fers l'empêchaient d'avoir vraiment conscience du sol sous ses sabots, et d'en tester la résistance avant de réellement y mettre du poids. Il n'arrivait pas à déceler les légères nuances de texture, si le sol était plus mou ou spongieux qu'ailleurs, et ça le gênait pour être sûr de ses mouvements. Au bout d'un moment, il entendit le grullo s'adresser à lui, sans se retourner, d'un ton tranquille :

▬ Essaye de poser tes pieds sur des zones rocheuses : si une pierre ne s'est pas encore enfoncée, c'est que le sol n'est pas trop boueux. Ou alors vise la mousse, elle reste émergée, mais c'est à peine plus glissant, alors fais attention tout de même. Dans tous les cas, évite au maximum de mettre trop de poids sur la même patte avant d'être sûr que ça soit stable.

.....Le Gris ronfla ; comme si c'était aussi facile ! Être sûr que ça soit stable ? Il ne pouvait jamais l'être, pas avec ses fers. La couche de métal l'empêchait d'être pleinement au contact du sol. Il fouetta l'air de la queue, mécontent, et adressa un regard noir à la croupe du grullo qui marchait devant lui, sans répondre. Il appliqua tout de même ses conseils de bonne grâce ; c'est vrai qu'en visant les zones citées, le sol était en principe plus stable. Ça ne l'empêchait pas de glisser lorsqu'il n'avait pas d'autre choix que de viser au hasard dans des zones plus boueuses.


▬ Ah, tiens, on s'approche gentiment faut croire, moins d'une heure de sûr, lança Pierce devant, après qu'un croassement ait retentit.

.....Nicklaus accepta l'information sans commenter, bien qu'il trouvait bizarre qu'il ait commencé sa phrase par "Ah, tiens", comme si quelque chose l'y avait fait penser. Et tout à coup, une silhouette noire apparut et se posa sur l'épaule de l'Écossais ; Narcisse fit un écart en dérapant, surpris. Il ne l'avait sûrement pas venue venir, lui non plus. Heureusement, la dextérité de l'Allemand lui permit de redresser le geste de l'étalon avant qu'il ne perde l'équilibre dans la boue. Quand la situation fut maîtrisée, il intercepta le regard de Pierce, par-dessus son épaule libre :

▬ Je te présente Arianwen, Ari pour les intimes, corneille d'Europe que j'ai élevé quand j'étais en mer.

.....Corneille ? Pourquoi avoir élevé une corneille ? Le Contrebandier était un peu surpris. Quoi qu'il en vit bien vite une utilité ; un oiseau, ça parcourt du chemin rapidement. Avait-elle eu un rôle de messager, à un moment ? Si tel était le cas, peut-être qu'elle pourrait être utile aux contrebandiers, si l'Écossais était d'accord... ? Pierce lui gratouilla le crâne, puis l'animal le fixa, curieuse. Narcisse ronflait, faisant vibrer ses naseaux tel un dragon ; il n'était pas rassuré. Déjà que le terrain accidenté lui en faisait voir de toutes les couleurs, manquait plus qu'une bestiole étrange lui fasse une frayeur !

▬ T'aurais pu prévenir, quand même, se moqua doucement Nicklaus d'un air faussement réprobateur. Tu l'utilisais comme messagère ?

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▬ Tu vas bien ? Narcisse aussi ? Désolé de ne pas avoir prévenu, j'oublie parfois que tout le monde n'y est pas habitué, c'était une mascotte du bateau à l'époque. Sa voix semblait pensive et un peu moqueuse. Et puis au début elle restait plus proche de la maison, je ne m'attendais pas à la voir si loin. La région semble lui plaire.

.....L'Écossais laissa passer un silence, pensif. Nicklaus, lui, était tout occupé à maîtriser Narcisse qui continuait à ronfler en piétinant légèrement sur place. S'il ne se calmait pas, ils allaient finir par glisser à nouveau.

▬ Et non, je ne l'utilisais pas particulièrement, je l'ai juste récupérée, et bien, parce qu'elle en avait besoin. Elle restait toujours avec moi sur le bateau, un peu comme un perroquet de pirate si tu veux, mais version un peu plus sombre.

.....L'imagine arracha un sourire à l'Allemand, même s'il était concentré sur son étalon. Un peu plus doucement, Pierce reprit :

▬ Je suis tombé sur un oisillon crevant, tombé du nid, et personne ne voulait l'aider, ça ne valait pas la peine d'après eux. Et disons que... les corneilles ont toujours eu une signification particulière pour moi, un peu comme un symbole de mes origines, et finalement, j'y ai vu un petit signe, que même si ça paraissait foutu d'avance, avec un peu d'aide et de volonté, ça pouvait le faire. Je sais que ça fait un peu stupide et niais comme ça, mais c'est une des raisons pourquoi je l'ai récupérée. Et j'ai bien fait, elle arrive sur ses 10 ans en pleine forme.

.....Il souleva son épaule, faisant bouger l'oiseau qui se réinstalla sans difficulté en écartant légèrement ses ailes pour s'équilibrer. Narcisse ronfla de plus belle. Il commençait cependant à se calmer un peu, au rythme du Contrebandier qui jouait des doigts sur ses rênes. Une simple compagnie, donc ? Dommage, un messager plus rapide qu'un cavalier aurait été fort utile pour les Contrebandiers... Nicklaus avait décidé de se pencher sur la question, mais il n'en avait pas encore eu le temps. Il allait falloir y remédier.

▬ Eh bien en tout cas, elle a fait une belle frayeur à Narcisse, se moqua-t-il.

.....Mais il pouvait aussi comprendre, en un sens, l'attachement de Pierce pour ce volatile, même s'il ne répondit pas vraiment à ses paroles. Il se contenta de continuer à marcher en retenant l'étalon qui, petit à petit, s'apaisa légèrement, même s'il gardait un oeil indubitablement fixé sur la corneille. Ces deux-là allaient s'entendre à merveille, c'était certain (non) ! Après ça, les deux hommes firent le reste du chemin en silence et, bientôt, au détour de la végétation un peu plus abondante de ce coin-là des marécages, apparut la maison de Pierce.

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▬ Je ne sais pas si ça changera grand chose pour ton cheval, mais je préfère te prévenir que Caelan risque de venir en courant vers nous bientôt, que tu puisses t'y préparer.

.....L'Allemand acquiesça d'un signe de tête ; mieux valait être sorti des fourrés quand ça arrivera. Heureusement, ils arrivèrent dans la clairière sans encombre, Nicklaus eut juste le temps d'apercevoir une maison sur pilotis, un peu à droite, ainsi qu'un aménagement pour le feu, qu'un chien roux et gris-brun leur fonça dessus en glapissant et aboyant. Évidemment Narcisse fit un écart en se cabrant à moitié. Il avait déjà vu des chiens, mais aucun qui faisait ce bruit-là, et surtout pas au milieu de nulle part. Heureusement, le canidé alla d'abord voir son maître qui était descendu de cheval, ce qui permit à Nicklaus de sauter au sol tout en tenant fermement l'étalon qui piétinait sur place dans une veine tentative de s'éloigner de l'importun bien trop agité à son goût. Franchement, ce voyage était une pure partie de plaisir pour lui, non ? L'Allemand sourit, un peu moqueur. Il allait falloir qu'ils se remettent à travailler plus sérieusement, tous les deux.

▬ Bienvenue chez moi, j'espère que le voyage en aura valu la peine et que tu t'y sentiras bien.

.....Il l'avait dit avec un sourire joyeux, en tendant un bras cérémonieux en direction de la bâtisse. Maintenant qu'il était au sol, et même s'il devait sans cesse rappeler à Narcisse que "eh oh, on n'arrache pas les rênes des mains", il put enfin regarder les alentours. La maison était majoritairement en bois, assez simple et franchement plus grande que ce qu'il avait imaginé. L'étalon lui, commença à frapper violemment le sol du pied en ronflant, franchement pas ravi de la situation. Faut dire que Caelan était toujours très excité, et il avait eu son quota de mauvaises surprises pour la journée !

▬ On verra ça après qu'on se soit occupé des chevaux, tu veux bien ? Narcisse va finir par m'arracher le bras je crois, rigola-t-il doucement.

.....Il ne put cependant s'empêcher de regarder Taogan avec une certaine admiration ; il avait l'air si facile au quotidien. Bien plus que son grand cheval nerveux, ça c'était certain. Qu'est-ce que le Gris avait l'air mal élevé, à côté... Il avait presque honte de le sortir. Pourtant, ils revenaient de bien loin, tous les deux, et ces petites frayeurs n'avaient rien de bien sorcier face aux complications qu'ils avaient autrefois rencontrées. Il attendit de savoir où il pourrait attacher Narcisse avant de commencer à s'en occuper ; dans son état, il ne tiendrait pas en place s'il devait le desseller sans qu'il soit tenu.

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.....Pierce lui indiqua où il pouvait attacher Narcisse, et Nicklaus commença donc à le décharger tranquillement, puis le dessella. Ils laissèrent leurs affaires sous le porche, puis s'assirent un moment sur les rondins de bois, près d'un foyer pour le feu, le temps que tout le monde se calme. Maintenant que Caelan était un peu plus calme et avait pris de la distance avec lui, le Gris s'était un peu tranquillisé, bien qu'il continuait à secouer la tête à intervalles réguliers. Le canidé, lui, s'était couché aux pieds de son maître et appréciait ses caresses, tout en gardant Nicklaus à l'oeil. Après quelques minutes, il se leva, resta un peu plaqué au sol et s'avança vers l'Allemand pour le renifler. Le Contrebandier ne bougea pas ; déjà par habitude des chiens, mais aussi parce qu'il n'était vraiment pas du genre à caresser inutilement un animal. Il remuait légèrement de la queue, visiblement intéressé, puis finit par faire demi-tour après un dernier regard, retournant aux pieds de l'Écossais.

▬ Eh bah, c'est bien la première fois qu'il s’approche autant de quelqu'un qu’il n'a encore jamais vu, tu peux sans autres lui faire une grattouille la prochaine fois qu'il approche, rigola-t-il doucement.

.....Le noiraud accepta la remarque sans commenter ; il était tout aussi surpris que Pierce, sinon plus. Celui-ci grattouilla un peu son chien, puis demanda :

▬ Narcisse semble être à peine moins agité, je te fais visiter ? Comme ça tu peux poser tes affaires à l'intérieur, aussi.

.....Nicklaus leva les yeux vers l'étalon, il s'était en effet un peu calmé, même s'il continuait à tirer sur sa corde en soufflant. Il n'était vraiment pas ravi d'être là. Il accepta d'un signe de tête ; il faudra qu'il voie quoi faire de lui après. Le sol était trop mou pour son système d'attache habituel, et le laisser attaché là risquait d'en faire une proie facile pour les prédateurs des marécages... Il s'était imaginé la zone à peine plus sécurisée, j'dois dire. Avec au moins avec une clôture pour maintenir le mieux possible les prédateurs éloignés. Enfin bon, il verrait ça plus tard. Les deux hommes se mirent donc en mouvement, direction la maison.

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.....Pierce le guida à l'intérieur, et ils déposèrent leurs affaires à côté de la porte. Quand Nicklaus se redressa, il en profita pour balayer la pièce des yeux. Sur la gauche de la porte se trouvait la cuisine, assez rudimentaire mais parfaitement fonctionnelle, apparemment prévue pour utiliser du bois. Au plafond pendait de nombreuses plantes en train de sécher pour mieux les conserver. Un peu plus loin, contre le mur, une table à manger et deux chaises ; tiens, il voulait vivre seul mais il avait prévu plusieurs chaises ? Ou bien était-ce pour son chat ? L'idée du félidé assis à table arracha un sourire à l'Allemand. Ensuite, en face de la porte sur la gauche, des escaliers montaient à l'étage et, tout de suite à gauche, une porte close. À côté s'élevait fièrement une grande cheminée en face de laquelle trônait un canapé. Et sur le mur à côté de la porte d'entrée, à droite, une imposante bibliothèque. Pendant que Pierce présentait les lieux, Nicklaus s'avança un peu, observant autour de lui tranquillement. Des petites figurines en bois trônaient ça et là, seule décoration de la maison. La plupart représentaient des animaux, mais l'une ou l'autre prenait la forme d'un champignon, parfois.

▬ Ici c'est ma pièce principale à vivre, pas grand chose à voir mais ça fait le travail. Nicklaus observa les nombreux livres qui jonchaient l'étagère, tous colorés et uniques à leur manière. En s'approchant un peu, il reconnut différentes langues ; combien Pierce en parlait-il, au juste ? Une couverture en cuir vert sapin, orné d'un intitulé dans un cadre brun rouge attira son attention : de l'Allemand. Cela arracha un très léger sourire au Contrebandier, même s'il ne fit pas de commentaire. Pierce l'invita à le suivre en approchant de la porte close, à côté des escaliers : Ici, c'est la porte pour la salle de bain. Et ici, il y a de l'eau chaude si tu veux prendre un bain.

.....Il avait pointé du doigt une grande cuve, derrière la cheminée qui donnait sur le salon, avec un petit sourire en coin. Il avait évidemment remarqué les habitudes de Nicklaus : prendre des bains pour se détendre après les dures journées. À l'heure qu'il est, Pierce devait être bien content d'avoir pensé à s'offrir ce luxe ; c'était bien son genre. Le contrebandier sourit, un peu moqueur. Le reste de la pièce était composé d'un simple WC et d'une baignoire qui donnait sur une fenêtre. Après quoi, ils montèrent à l'étage ; les escaliers tournaient sur eux-même pour qu'ils arrivent face à la pièce du haut. À gauche, une petite porte donnait sur des cuves et des tuyaux de récupération d'eau de pluie. Après cette porte, contre le mur étaient entreposées des affaires de sellerie, quelques outils et un fusil long. En face des escaliers se trouvait une grande armoire puis, à droite de celle-ci, un canapé à l'air plutôt confortable. À côté, un lit faisait l'angle de la pièce, accompagné d'une petite table de nuit, et après ça, sur le mur de droite, quelques coffres de rangement. Pierce s'assit sur le canapé, l'invitant à l'y rejoindre.

▬ Voilà, tu as fait le tour, ce n'est pas gigantesque, ni très moderne, mais ça me convient largement. Je t'avoue que je personnalise peu mon lieu de vie, moi aussi, il faudra creuser un peu pour trouver des détails intéressants sur moi ! Conclut-il en rigolant doucement.

.....Cela arracha un sourire au Contrebandier ; était-ce une invitation à fouiller ? L'Écossais reprit, plus sérieusement :

▬ Alors, t'en penses quoi ?

.....Nicklaus ne répondit pas tout de suite, prenant le temps de s'approcher du canapé et de s'y installer confortablement, relevant une jambe sur son genou comme à son habitude, quoi que de manière plus détendue peut-être, moins droit que d'ordinaire. Il croisa ensuite le regard de Pierce, tranquillement puis laissa un sourire prédateur se dessiner sur ses lèvres tout en demandant, faussement innocent :

▬ C'est une invitation à fouiller pour trouver des détails intéressants sur toi ? Suffit de le dire, tu sais. Je suis doué pour fourrer mon nez là où il en faut pas.

.....Ses mots s'étaient fini sur un large sourire presque un peu carnassier ; celui du prédateur qui est confiant de ses capacités. Reprenant son sérieux, balayant la pièce des yeux, il ajouta :

▬ J'avais imaginé ça plus petit, je dois bien avouer, sourit-il. Il ajouta, sincère : Mais c'est... vraiment bien fait. On dirait même que tu as pensé à tout ; il va falloir que je teste ton système d'eau chaude pour évaluer tes talents.

.....Forcément, il ne pouvait pas rester sérieux deux minutes, hein ? Il avait dit cela sur un petit ton mi-taquin, mi-moqueur ; il n'allait pas se priver, tiens. Au fond, il était presque un peu jaloux. Comment Pierce avait-il pu construire tout cela de ses mains ? Seul ? Son écurie allait être bien rudimentaire, à côté... Et il l'enviait un peu pour une autre raison : si les choses se passaient mal, en Ville, il avait un pied-à-terre. Un chez-lui, rien qu'à lui. Alors qu'au contraire, lui, il perdrait tout.

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

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▬ Je te dirais bien que tu peux aller te baigner quand tu veux, mais il faudrait peut-être que je chauffe l'eau avant. A moins que tu veuilles tester l'eau froide, à toi de voir.

.....Il haussa les épaules, moqueur. Nicklaus sourit, amusé ; oui bon, il n'était pas idiot tout de même, hein ! Pierce balaya la pièce des yeux, pensif, puis reprit :

▬ Et tu sais, si je voulais te cacher quelque chose, je ne t'aurais pas invité ici, même si j'ai assez confiance en toi pour penser que tu ne fouillerais pas sans y avoir le droit. Et tu sais, si tu veux, tu peux fouiller, je n'ai pas tant d'affaires que ça et tu pourrais trouver deux trois trucs intéressants, si tu t'ennuies, ou que la curiosité est trop forte. Fais comme chez toi.

.....Il croisa son regard, un sourire sincère aux lèvres. Nicklaus haussa un sourcil, interrogateur. Vraiment ? Il pouvait fouiller, s'il voulait ? Ça le surprenait un peu. Quoi qu'ils avaient sans doute dépassé le stade des secrets depuis longtemps. Mais même s'il avait parlé de son passé, certains détails étaient trop personnels encore pour être partagés avec quiconque. Des choses auxquelles il tenait et qu'il ne voulait pas exposer. Il aurait pensé que pour Pierce c'était pareil... Apparemment pas. De toute façon, l'Allemand ne lui aurait pas vraiment fait l'affront de fouiller. Il préférait qu'il lui en parle de lui-même.

.....Du coin de l'oeil, il avait vu Pierce hésiter, le regard dans le vide, puis prendre la parole doucement :

▬ Cette maison, je l'ai construite pour avoir un chez-moi où on ne pourrait pas m'atteindre. Tu es la seule personne à qui j'ai révélé son emplacement, et c'est pas pour rien, je veux vraiment qu'en cas de pépin, je puisse y fuir en m'y sachant réellement en sécurité. Il marqua une pause, pensif, et Nicklaus acquiesça lentement de la tête. Il en avait bien conscience. Voulait-il l'avertir de quelque chose ? Le menacer de garder le secret sinon... ? L'Écossais reprit d'un ton plus sérieux encore : Il existe deux clés à cette maison. La première, que j'utilise couramment, est encore sur la porte en bas, à l'intérieur. La deuxième... Il sortit lentement une clé de sa poche et l'observa une seconde. D'un geste lent, il la posa dans la main du Contrebandier, refermant ses doigts dessus. Nicklaus suivit le geste des yeux, regardant sa main, puis leva les yeux pour croiser ceux de Pierce, sans comprendre. Tu peux l'avoir et la garder. Sache que quoi qu'il arrive, tu pourras toujours venir te réfugier ici si quelque chose tourne mal, que j'y soies ou non. Ça ne remplacera jamais quelque chose que tu aurais choisi toi-même, mais, si tu as besoin, peu importe la raison ou même notre relation à ce moment... la porte sera toujours ouverte pour toi.

.....Nicklaus resta interdit une seconde, sans savoir comment réagir. Il cherchait un peu son souffle, surpris par la situation, la poitrine comprimée. À vrai dire, ça lui semblait si peu probable qu'il n'osait même pas y croire. Il détourna les yeux, cherchant dans la pièce un élément qui contredirait les paroles de Pierce, cherchant où était le piège ou l'ironie. Il était sincère ? Mais... Pourquoi ? Pourquoi lui accorder une telle confiance, à lui ? Rien que de part son appartenance aux Contrebandiers, il aurait dû se méfier de lui. Qui lui disait qu'il ne se retournerait jamais contre lui, hein ? Soudain, une petite partie de lui fut terrifiée par ce rapprochement. Comment pouvait-il savoir qu'il serait digne de confiance à tout jamais, hein ? Comment pouvait-il être si sûr de ce que réservait ou non l'avenir ? Nicklaus secoua la tête, la gorge serrée :

▬ Je n'peux pas accepter, Pierce. Il lui tendit la clef, puis ajouta : C'est chez toi. C'est ton lieu de repli en cas de besoin, pas le mien. Moi j'ai les Contrebandiers, et ils ne sont pas du genre à me trahir. Et de toute façon, j'retombe toujours sur mes pattes, tu sais, conclut-il avec un petit sourire moqueur.

.....Oui, mais à quel prix ? Celui d'une nouvelle fuite ? De tout laisser derrière lui et tout recommencer autre part ? Mais il n'osait tout simplement pas accepter. Il pensait ce qu'il avait dit (c'était le repli de Pierce), mais il pensait également à lui en refusant. Il ne voulait pas dépendre de l'Écossais s'il était en difficulté, de peur qu'il le lui reproche plus tard. Il ne voulait plus dépendre de personne, ne plus être redevable de quoi que ce soit. Il avait assez donné avec les dettes et les faux remboursements, bien assez. Préférant changer de sujet pour ne pas laisser paraître son angoisse, il ajouta plus doucement :

▬ Et je ne fouillerai pas, tu sais. J'préfère que tu me parles de ces choses toi-même, si tu en as envie. J'en sais bien assez pour savoir à qui j'ai affaire.

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

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▬ Tu sais, si je t'offre cette clé et tout ce que ça amène et signifie ça n'est pas sur un coup de tête, ça fait un moment que j'y ai réfléchi... et que j'ai pris cette décision. Tu sais, libre à toi de refuser, mais j'ai la tête dure, et tu risques de retrouver une clé dans tes affaires sans l'y avoir mise à notre retour. Annonça-t-il d'un ton moqueur en souriant.

.....Il baissa les yeux sur la main de l'Allemand qui lui tendait toujours sa clef, et la referma à nouveau, doucement. Même s'il frissonna (sans savoir si c'était positif ou non), le Contrebandier ne retira pas sa main. Son esprit était bien trop occupé à trouver d'autres arguments pour refuser.

▬ On ne sait jamais ce qu'il peut se passer, même si les contrebandiers ne te trahiront peut-être jamais, le Repaire pourrait tomber aux mains d’ennemis par exemple. Et si c'est pour retomber sur tes pattes comme tu l'as fait par le passé, non merci. Il observa un instant la main de l'homme sous la sienne, et ajouta, doucement : D'un côté, t'offrir cet accès pourrait signifier que tu pourrais me trahir plus facilement, mais à ce stade, si tu voulais vraiment te retourner contre moi, tu n'en aurais même pas besoin. Et puis... j’ai décidé de te faire confiance, s’il s'avérait que c'est une erreur, c'est la mienne, pas la tienne. Mais j'ai confiance en toi, et je crois que tu le sais, j'espère du moins.

.....Il retira sa main, et Nicklaus balaya une nouvelle fois la pièce des yeux pour rassembler ses idées. Admettons, admettons seulement qu'il avait vraiment pensé à tout cela, qu'en serait-il si la situation venait réellement à se présenter ? Que l'Allemand se retrouvait sans rien, du jour au lendemain. Comment pourrait-il accepter de vivre chez Pierce, à ses dépends, en se sentant constamment redevable ? Ça n'était vraiment pas son genre. L'Écossais continua d'un ton plus léger :

▬ Et aussi, dis-toi que s'il m'arrive quelque chose, soit ici, soit en mission, c'est plus simple si tu as accès à ma maison directement. Comment est-ce que tu pourrais si bien continuer à habituer Narcisse aux terrains boueux, franchement. Il termina sa phrase sur un ton un peu moqueur, avant d'ajouter : Ça serait dommage que si je disparaissais, cette maison reste à l'abandon.

.....L'idée même le fit légèrement frissonner, même si rien dans son attitude ne le trahit. S'il lui arrivait quelque chose en mission, ce serait de sa faute. Mais si tel était le cas, Nicklaus n'aurait pas le temps d'entretenir cette maison en plus du Red Dog. Et ça, Pierce devait le savoir. Mais s'il arrivait quelque chose à l'Écossais par sa faute, peut-être bien que respecter ses, disons, volontés, serait le seul moyen qu'il aurait de se racheter... Il ajouta, plus doux, bien que légèrement soucieux :

▬ Plus sérieusement, ça me fait juste... une tranquillité d'esprit de savoir que si quelque chose tourne mal pour toi, tu aies une possibilité de plus de te mette à l'abri, sans forcément devoir partir à l'autre bout du pays et tout laisser derrière toi. Je n'attends rien en retour, absolument pas, si ce n'est que cette clé te revienne à toi uniquement et que personne ne soit au courant, parce que c'est bien à toi seul que je souhaite offrir cela.

.....Nicklaus resta silencieux un moment, puis hocha lentement de la tête. Qu'aurait-il pu faire ? Si Pierce la glissait de toute manière dans ses affaires dès qu'il aurait le dos tourné, autant capituler, non ? Il ne l'utiliserait pas, voilà tout. Ou du moins c'est ce qu'il se disait pour se tranquilliser en acceptant. Après une dernière hésitation, il serra les doigts autour de la clef et répondit simplement :

▬ Je ne l'utiliserai qu'en dernier recours, de toute manière. Il hésita un peu, puis ajouta : Mais merci.

.....Le mot était faible pour exprimer ce qu'il ressentait réellement et à quel point il était... touché par ce geste. Mais Nicklaus n'était pas un homme de sentiments. Il se leva, fourra la clef dans sa poche (il lui trouverait une place plus sécuritaire dès qu'il en aurait l'occasion), puis s'étira en annonçant :

▬ Bon, on ne va pas prendre racine ici, quand même. Tu as faim ? On a encore un peu de la nourriture du voyage, si tu veux. Et on pourra préparer quelque chose de mieux pour ce soir... Il réfléchit un instant puis ajouta : J'pourrais poser des collets ou chasser cet après-midi, si t'as envie, ça te laissera un peu de temps pour profiter de ta maison en mon absence.

.....Incapable de rester en place, vous dites ?

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.....Le large sourire de l'Écossais ne lui avait bien entendu pas échappé, lorsqu'il avait finalement accepté. Apparemment, ça lui faisait plaisir. Mais le Contrebandier changea rapidement de sujet en se levant. À ses mots, Pierce rigola doucement :

▬ On peut descendre manger un truc, oui. Et pour ce qui est de cet après-midi, ce n'est pas parce que je suis chez moi que je reste à rien faire, je vais souvent chasser aussi, on pourrait y aller ensemble, si ça ne te dérange pas.

.....Nicklaus haussa les épaules pour toute réponse ; peu importait, au fond. Il voulait surtout changer de sujet, et il se voyait mal rester inactif. De là à savoir si l'Écossais allait l'accompagner ou non... Il ne pouvait pas deviner de ses activités habituelles à domicile. Pierce se leva et l'invita à le suivre en se dirigeant vers les escaliers pour redescendre à la cuisine.

▬ Je t'avoue que, quitte à être ici avec toi, je préfère passer du temps en ta compagnie plutôt que de rester seul, mais si tu as besoin d'un moment sans moi, je respecterai ça également. Et pour ce soir, c'est moi qui t'invite, c'est moi qui cuisine, t'as cru quoi encore, je suis un bon hôte moi.

.....Son ton était moqueur, et cela arracha un petit sourire à l'Allemand en lui emboîtant le pas ; dommage, il aurait bien cuisiné un peu, pour s'occuper les mains. Il l'aiderait sûrement en temps voulu, de toute manière.

▬ Ça me va, se contenta-t-il de répondre.

.....En bas, le Contrebandier alla récupérer ses affaires et se dirigea vers la table pour pouvoir fouiller dans ses sacoches aisément ; il les avait rééquilibrées à la va-vite, sans forcément faire attention à laisser la nourriture sur le dessus puisqu'ils allaient arriver à destination bien assez tôt. Pendant qu'il s'affairait à les ouvrir, Pierce déposa deux assiettes sur la table et s'assit tout en patientant. Nicklaus sortit d'abord quelques objets ; une boussole, une pince de maréchal, et un carnet en cuir brun qu'il tenta de garder hors de la vue de l'Écossais, pour pouvoir atteindre les précieuses victuailles. La proximité des deux hommes n'offrait pourtant pas beaucoup d'intimité. Il s'empressa de sortir la nourriture qu'il avait soigneusement emballée pour tenter d'éviter toute question indiscrète, et les tendit au brun pour qu'il puisse les déballer.

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.....Nicklaus ne fut pas assez rapide. Bien qu'il avait anticipé la probable curiosité de l'Écossais, il n'avait pas envisagé qu'il tendrait le bras pour attraper le-dit carnet. Son geste pour l'en empêcher se solda par un échec, et il foudroya le brun des yeux, le dissuadant silencieusement de l'ouvrir. Tout en observant sa nouvelle acquisition, celui-ci lança, moqueur :

▬ Tu vas pas me dire que t'as ramené un livre de comptes en week-end, hein ?

.....L'Allemand plissa les yeux. La blague l'aurait sans doute amusé en d'autres circonstances, c'est vrai, mais pas quand Pierce caressait la couverture en cuir du bout des doigts. D'autant plus que ça n'avait rien d'un livre de comptes, et il devait s'en douter. Quand il croisa son regard, celui de l'Écossais était doux, un beau contraste avec le regard sombre du Contrebandier ! Il ajouta doucement :

▬ Mais vu ta réaction, j'en doute. Tu veux bien me dire ce que c'est ?

.....Il soutint son regard quelques secondes encore et, voyant qu'il ne faisait pas mine de l'ouvrir sans autorisation, il détourna les yeux, désormais un peu plus mal à l'aise. Si l'Écossais ne l'avait pas eu dans les mains, il n'aurait sans doute pas répondu... Mais s'il s'amusait à vérifier ses propos, ça lui ferait une belle jambe ! Et puis il avait déjà hésité à lui en parler alors... C'était peut-être l'occasion, finalement. Aussi, bien que de mauvaise grâce, il répondit d'une voix où planait une menace sourde (ne t'avise pas de faire de commentaires) :

▬ Ce sont des dessins.

.....Il n'osa pas croiser son regard, préféra remettre sa pince de maréchal et sa boussole dans sa sacoche dans l'optique de faire de la place pour le repas. Ses gestes trahissaient tout de même une certaine tension, bien plus qu'il ne l'aurait souhaité... Et il surveillait du coin de l'oeil les moindres gestes de l'Écossais.

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