Sharing a Journey ▬ Pv Taogan & Pierce

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« It seeps into your veins, blackens your eyes and corrodes your heart to madness... »

.....Pierce baissa à nouveau les yeux sur le carnet, caressant sa couverture du bout du pouce, encore plus doucement qu'avant. Il resta pensif quelques secondes, et l'espace d'un instant, Nicklaus regretta d'en avoir parlé. Mais finalement, un sourire se dessina sur les lèvres de l'Écossais et il prit doucement la parole :

▬ Je... merci de m'avoir répondu, je ne savais pas que tu dessinais. Étonnant puisqu'il n'en avait jamais parlé, non ? Le brun hésita quelques secondes, puis ajouta : Je n'oserais pas l'ouvrir sans que tu m'y autorises, mais j'avoue être très intéressé par ces dessins...

.....L'Allemand lui lança un coup d'oeil sombre ; il savait déjà quelle serait sa question suivante. Pourtant il lui tendit lentement son carnet, et le Contrebandier croisa son regard, interrogateur. Il le lui rendait ? Il n'insistait pas ? Ah si, le voilà avec un sourire tendre :

▬ Est-ce que tu voudrais bien m'en montrer ? Un des tes préférés, par exemple ?

.....Il hésita une seconde, soutenant le regard de Pierce, puis, toujours silencieux, il récupéra son carnet. Tout en jaugeant le brun des yeux, il l'ouvrit puis, seulement, baissa les yeux sur ses dessins ; puisqu'il était toujours debout, l'Écossais ne les verrait pas pendant qu'il feuilletait.

.....Un de ses dessins préférés ? Ses préférés étaient trop personnels pour être partagés. Il passa sur les plus importants sans s'arrêter. Il hésita d'abord sur une représentation de Narcisse, mais l'allure déchaînée du Gris et l'aura sombre qui l'entourait n'était pas très joyeuse et difficile à expliquer ou justifier... Il continua à feuilleter en silence. Quelques paysages aux traits torturés n'étaient pas beaucoup mieux. Le dessin d'une femme, de dos, les cheveux relevés négligemment en un chignon défait, était trop personnel pour être exposé, même s'il s'en dégageait une aura bien plus pure et lumineuse. N'y avait-il donc pas de dessin facile à montrer ? Il s'arrêta une seconde sur la représentation d'une main d'homme qui caressait l'encolure d'un cheval, et eut une petite pensée pour son propriétaire. Un petit pincement au coeur, il continua à feuilleter. Bon, finalement entre les dessins trop personnels pour être exposés et ceux trop sombres ou torturés pour susciter des questions, le moins grave à montrer représentait la rue de Goldfield. De part et d'autre, les enseignes et les étalages des marchés avec quelques passants, un homme à cheval qui sortait du champ et, au loin, là où le regard était attiré, la silhouette d'un homme, un genou posé à terre, qui tendait la main vers un chat. Heureusement, c'était trop petit pour que Pierce puisse vraiment se reconnaître ; enfin, espérons. Tout au plus, il pouvait deviner en être l'inspiration de part sa relation aux animaux, pas y avoir prêté ses traits. L'ambiance générale était calme, sereine, un peu comme si toute l'agitation de la rue principale n'atteignait pas du tout ces deux personnages au centre. Comme s'ils étaient dans leur propre univers. D'ailleurs, c'était un des rares dessins où les traits étaient si fins et légers ; un des rares qui était positif.

.....Toujours sans dire un mot, l'Allemand lui tendit à nouveau le carnet, ouvert à la bonne page.

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

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Nicklaus sembla hésiter quelques secondes, soutenant le regarde du brun, avant de silencieusement prendre le carnet qu'il lui tendait. Il garda son regard planté quelques instants dans celui de Pierce, toujours en silence, en ouvrant la carnet, et si leurs yeux n'étaient pas plantés dans ceux de l’autre, l’écossais aurait pu plus franchement suivre le mouvement de ses doigts. Finalement, le noiraud ramena son attention au carnet ouvert, feuilletant doucement les pages.
D'où il était, la brun ne pouvait pas voir les dessins en questions, et il attendait patiemment qu'il fasse son choix. Il y avait largement plus de dessins que ce qu'il aurait pu imaginer, mais le choix de l'allemand semblait être difficile. Les pages qu0il ne volait montrer étaient-elles des croquis inachevés? Des images trop personnelles? Ou alors, la notion de "préféré" était d'ure à appliquer?

Finalement, toujours en silence, il lui passa le carnet ouvert à la page du dessin qu'il voulait bien montrer.
Délicatement, Pierce le saisit et découvrit le dessin en question. Le style qu'avait Nicklaus était très beau; un doux mélangé de précision et de liberté artistique laissait ressortir en partie l'énergie et l'émotion de la scène, tout en gardant un côté réaliste. Ça se voyait qu'il n'en était pas à son premier coup d'essai, et son style était vraiment... propre à lui.
La scène en question était probablement la rue de Goldfield, il semblait y reconnaitre les étalages et enseignes de la rue principale. Quelques passants y marchaient, ainsi qu'un homme à cheval, presque hors champ. Mais ce qui attira son œil, c'était au loin, un homme un genou au sol, qui tendait la main vers un chat. Les deux personnages semblaient être dans une petite bulle, comme si l'agitation de la ville ne les atteignait pas, et bien que ça n'était que deux silhouettes, où y reconnaitre des traits était impossible, il ne pût s'empêcher de faire la rapprochement avec sa propre personne. Il n'avait pas encore croisé grand monde qui s'arrêtait vraiment, encore moins se baissait, pour saluer un félin en ville, l'allemand avait bien d'un prendre son inspiration de quelque part, non?

L'idée, même si ce n'était pas forcément inspiré de lui, que quelqu'un, enfin, que Nicklaus immortalise de ses traits ne serait-ce que l'idée même de sa personne lui faisait... bizarre. C'était une sensation étrange, et il ne savait pas s’il l'appréciait ou non, mai dans tous les cas un doux sourire s'était posé sur ses lèvres. Il avait toujours été de passage dans la vie des gens, ou même dans les différentes régions. Il était même rare qu'il reçoive, par son passé une quelconque lettre ou même mot, en général par simple question de discrétion. Son nom n'était cité nulle part, et son image n'existait pas sur papier, et il s'était contenté de sa vie de fantôme jusque là. C'était probablement peur ça qu'il appréciait tant la lecture, et parfois l’écriture, cela semblait immortaliser les mots, en opposition à sa propre vie, où s'il disparaissait, il laissait peu de choses derrière lui.

Laissant ses pensées où elles étaient tapies avant - ça n'était pas vraiment le moment pour ça - ses yeux glissèrent une dernière fois sur les traits du dessin qu'il avait entre les mains en prenant la parole, doucement:

- C'est vraiment très beau, ton style est vraiment unique et magnifique, vraiment.

Il était sincère dans ses mots et son ton le retranscrivait probablement. Après quelques secondes d'hésitation, il demanda, un peu hésitant, en relevant les yeux sur l'allemand:

- Est-ce que... tu m'accorderais le droit d'en regarder d'autres?

Il ne voulait pas pousser sa chance trop loin, mais il doutait que l'occasion se représente de sitôt, et il fallait bien avouer que quelque chose de si personnel était réellement intéressant à ses yeux. Non seulement, d'un point de vue purement artistique, c’était très beau, mais c'était également quelque chose de presque intime. Dans tous les cas, il appréciait grandement la marque de confiance que Nicklaus lui offrait, et était plus que reconnaissant d'avoir le droit de voir le contenu de ce carnet, même si c'était une seule page.

Taogan s'exprime en #562a1b ; Pierce parle en #271810

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.....Pierce prit délicatement le carnet que lui tendait Nicklaus, puis regarda le dessin en question. Il le détailla longuement, puis un petit sourire se dessina doucement sur ses lèvres. Il semblait doux, ni moqueur, ni réprobateur, et l'Allemand put enfin respirer à nouveau, sans s'être rendu compte qu'il avait retenu son souffle. Son père lui avait tant de fois reproché de perdre du temps à dessiner au lieu de travailler... !

▬ C'est vraiment très beau, ton style est vraiment unique et magnifique, vraiment.

.....Il semblait sincère. Un très léger sourire releva le coin des lèvres de l'Allemand, touché par ce commentaire. Il n'avait jamais montré ses dessins à personne depuis que sa mère était décédée. Il savait qu'il avait acquis un certain niveau au fil du temps, mais il n'avait jamais songé que c'était beau ou unique. C'était simplement... sa manière de se raccrocher à des souvenirs qu'il craignait d'oublier. Sa manière, aussi, d'exprimer des émotions enfouies qu'il ne savait pas gérer autrement. Il ne dessinait pas pour que ça soit beau, il dessinait pour que ça lui parle, tout simplement.

▬ Est-ce que... tu m'accorderais le droit d'en regarder d'autres ?

.....Pierce avait relevé les yeux et leurs regards se croisèrent. Son ton avait été hésitant, sans doute de peur de le brusquer. Mais sa réaction avait mis Nicklaus en confiance ; qu'importe, de toute façon, s'il les voyait ? Il ne semblait pas du genre à se moquer de ce genre de choses. Se montrer indiscret, oui, sans doute, mais avait-il réellement encore des choses à lui cacher ? L'Allemand fit un signe de la main signifiant que cela lui était égal et qu'il pouvait regarder tout en ajoutant :

▬ Fais-toi plaisir.

.....Il ne s'attarda pas, pris les sacoches pour les remettre près de la porte et s'assit à table. Il commença à déballer la nourriture que Pierce avait laissée de côté, plus pour s'occuper les mains qu'autre chose. Il gardait tout de même un oeil attentif sur l'Écossais et ses réactions, tout en surveillant les dessins qu'il découvrait, une manière de se rassurer et de savoir ce qu'il en pensait vraiment.

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Un léger sourire était venu se dessinner sur les lèvres de l'allamand, au compliments du brun, et à sa question, il réponditd'un signe de la main qui diasit que ça lui était égal, en ajoutant:

- Fais-toi plaisir.

L'écossais le remercia d'un hochement de tête, une petite lueur dans les yeux, heureux de pouvoir en découvrir plus.
Tandis que Nicklaus rangeait les sacoches avant de le rejoindra à table, il poussa l'assiette pour poser le carnet à sa place, et commença à feuiller les différentes œuvres qui le composait.
Il tomba d'abord sur plusieurs paysages, au fusain, Les traits y étaient beaucoup plus... sombres, torturés même peut-être. La douceur du premier dessin ne s’y retrouvait pas, et les émotions dégagées étaient plutôt négatives. Une manière d'extérioriser ces sentiments, probablement. Malgré tout, le rendu était très beau, et ses yeux s'arrêtaient à chaque fois quelques secondes, détaillants toute la page, avant de passer à un autre. Il tomba sur un dessin de sa cicatrice au torse; les traits étaient grossiers, et même si on reconnaissait sans aucune doute la marque en question, le but n'était pas de lui rendre justice. Le regard à peine plus amer, il ne tarda pas pour autant plus longtemps sur celui-ci avant de tourner la page. Après un autre paysage, c'était désormais Narcisse qui y était représenté. Il y paraissait vraisemblablement déchainé, et l'aura y était bien sombre. Lui aussi revenait de loin, hein?

La majorité des dessins étaient beaucoup plus sombres, et Pierce fut surpris de retrouver un dessin qui paraissait plus positif, à nouveau au crayon. C'était simplement une main, qui paraissait délicate, caressant l'encolure d'un cheval. A première vue, ça n'était ni sa propre main, ni celle du contrebandier. Alors qui? S'il avait pris le temps de la dessiner, c'est qu'il l'avait surement vue de près, et qu'il y avait une certaine importance qui y était rattachée.
Levant doucement les yeux du carnet, après quelques secondes d'observation, il demanda au noiraud, croisant son regard:

- J'ose demander à qui appartient cette main?

Il y avait de grandes chances qu'il ne réponde pas, ou du moins pas totalement, amis au moins, il aurait essayé. Et sa réponse, quelle qu'elle soit, l'intéressait grandement.

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.....Pierce l'avait remercié d'un petit hochement de tête, une lueur brillant dans ses yeux. Apparemment, ça comptait pour lui. Il repoussa son assiette pour déposer le carnet sur la table, et commença à le feuilleter petit à petit. Il s'arrêtait à chaque fois quelques secondes, suivant les traits des yeux, découvrant ce que Nicklaus avait jugé bon de coucher sur le papier. L'Allemand, lui, suivait ses réactions des yeux, attentif. Il passa sur les premiers paysages, puis tomba sur la cicatrice du Contrebandier. À sa vue, son expression devint un peu plus amère, pourtant il ne s'y attarda pas plus que sur les autres dessins ; tant mieux, ça l'aurait mis mal à l'aise. Déjà qu'il n'était pas tout à fait serein de le laisser feuilleter tout ça... Après un autre paysage, c'était désormais Narcisse qui occupait le centre de l'attention. Et puis après...

.....Nicklaus se maudit de n'avoir pas pensé à retirer quelques dessins, dont celui-ci. Pierce s'y arrêta, semblant un peu surpris d'y retrouver à nouveau un dessin plus léger, plus serein. La main de Jean. Il l'avait remarquée quand il l'avait aidé à ramener le bois pour construire l'écurie à côté du Red Dog. Il l'avait couchée sur le papier machinalement, quelques heures plus tard, sans trop y réfléchir, remplaçant les sangles de l'harnachement par l'encolure de Riza qu'il caressait. Il savait désormais pourquoi elle lui était tant restée en tête, mais lorsqu'il l'avait dessinée, il avait simplement mis ça sur le compte d'une jolie main... Comment ça, ce n'est pas très crédible ? Le déni est toujours crédible pour celui qui s'y enferme, vous savez.

▬ J'ose demander à qui appartient cette main ?

.....Nicklaus releva les yeux du dessin, croisant son regard. Il secoua la tête :

▬ Tu peux, mais je ne répondrai pas.

.....Il laissa apparaître un petit sourire moqueur à ses mots, mais il n'atteignit jamais ses yeux ; il tentait de le cacher, mais il était plutôt mal à l'aise. Comment Pierce le prendrait-il, s'il savait ? Détournant le regard, il cassa un morceau de pain pour commencer à manger, tout en laissant l'Écossais continuer ses investigations.

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Nicklaus releva les yeux du dessin qu’il observait lui aussi, avant de répondre en hochant la tête:

- Tu peux, mais je ne répondrai pas.

Un sourire moquer semblait s'être dessiné sur ses lèvres, mais il était un peu mal à l'aise. Qu'est-ce que cela cachait? Il détourna les yeux, et commença à manger, probablement pour ne pas trop montrer ses réactions. Bien, le brun n'insisterait pas, du moins pas maintenant.
Un petit sourire en coin, Pierce répondit, son regard en direction du noiraud:

- Au moins, j'aurais essayé. Si une fois tu changes d'avis, tu sais où me trouver.

Il observa encore quelques instants le dessin en question, essayant d'imprimer les traits de la main de cet inconnu, au cas où un jour il tomberait dessus. De ce qu'il savait, Nicklaus n'avait, actuellement du moins, pas particulièrement de lien proche avec d'autres personnes. Était-ce quelqu'un de son passé? Ou alors quelqu'un qu'il n'aurait pas encore rencontré? Le papier n'était pas autant usé que d'autres dessins, cela devait donc être une œuvre récente. Le mystère restait encore complet.

Il tourna à nouveau la page, continuant de feuilleter d'autres paysages, qui semblaient être un type de dessin récurrent chez l'allemand. Il y avait donc bien quelque chose qu'il faisait en voyage, seul, hein? Décidément, il avait toujours des choses à apprendre sur lui, et cette pensée décrocha un petit sourire en coin sur le visage de l'écossais.
Une légère surprise apparut sur son visage quand il tomba sur un dessin très doux, cette fois. Il était à nouveau au crayon, et c'était en général, de ce qu'il voyait, réservé à de rares dessins plus positifs.

C'était une femme, de dos. Ses cheveux étaient relevés en un chignon un peu défait. Il n'y avait pas vraiment d'autre détail marquant, mais ce dessin avait une aura beaucoup plus positive, plus lumineuse. Il oserait même penser à une aura pure.
Il ne connaissait pas cette personne, mais visiblement, aux yeux de Nicklaus, l'énergie qu'elle dégageait était très douce. Le papier semblait plus usé cette fois, mais impossible de dire à quel point l'image était ancienne pour autant.
Doucement, il demanda à nouveau, relavant les yeux vers l'allemand:

- Et elle, qui est-ce?

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▬ Au moins, j'aurais essayé. Si une fois tu changes d'avis, tu sais où me trouver.

.....Il l'avait dit avec un petit sourire en coin, et continua à l'observer quelques secondes avant de revenir aux dessins. Nicklaus, lui, ne réagit pas ; il ne comptait réellement pas lui en parler. L'Écossais observa celui-ci encore quelques secondes, semblant tenter d'en imprimer les traits dans son esprit, puis tourna la page. Il y eut encore quelques paysages, puis il s'arrêta sur celui de la seule femme que Nicklaus ait dessinée de toute sa vie, l'air un peu surpris. Il observa quelques secondes son épaule et ses cheveux relevés, son visage caché par les mèches, le tout renvoyant un air serein, apaisant, mais un peu... mystique ? Puis il releva les yeux vers l'Allemand et demanda doucement :

▬ Et elle, qui est-ce ?

.....Un petit sourire passa sur le visage du Contrebandier, à peine perceptible, en même temps qu'un petit éclair de... tristesse ? dans ses yeux. Il finit lentement sa bouchée de pain, puis répondit simplement, sans croiser le regard de l'Écossais :

▬ Ma mère. Après un léger silence, il se corrigea : Enfin, c'est ce dont je me souviens d'elle.

.....Ironiquement, la vie ne lui avait pas laissé beaucoup de souvenirs de la seule période vraiment heureuse et insouciante de son existence. Ses cheveux étaient bien l'unique chose qu'il retenait d'elle. Ça, et ses yeux bleus. Les siens tiraient davantage sur le gris, sans compter qu'ils étaient bien moins... lumineux et expressifs. Ceux de sa mère étaient toujours doux, toujours étincelants... Les siens étaient ternes. Après un silence, il confia :

▬ C'est elle qui m'a appris à dessiner, mais j'ai très peu de souvenirs de cette époque. J'ai gardé l'habitude de m'y essayer, ça me donnait l'impression de me sentir plus proche d'elle, mais j'ai rapidement... disons, développé mon propre style. Ceux qui sont dans ce genre-là se rapprochent plus de ce qu'elle m'a appris ; pas les paysages, ni Narcisse. Et faut dire que me voir "perdre du temps à dessiner" énervait mon père, alors ça m'amusait beaucoup, ajouta-il avec un sourire mesquin.

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Pierce vit un tout léger sourire passer sur le visage du contrebandier, ainsi qu'un petit éclair de tristesse dans ses yeux. Il finit sa bouchée de pain puis, sans regarder le brun, répondit simplement:

- Ma mère. Après un léger silence, il se corrigea : Enfin, c'est ce dont je me souviens d'elle.

Oh, ça expliquait l'énergie et l'émotion qui découlait donc de ce dessins. Pierce ramena son regard sur la femme du dessins, sur la mère de l'homme en face de lui. Elle était belle, ce ce qu'il en voyait, et si douce. Une autre question lui venait à l'esprit, mais l'allemand reprenait la parole:

- C'est elle qui m'a appris à dessiner, mais j'ai très peu de souvenirs de cette époque. J'ai gardé l'habitude de m'y essayer, ça me donnait l'impression de me sentir plus proche d'elle, mais j'ai rapidement... disons, développé mon propre style. Ceux qui sont dans ce genre-là se rapprochent plus de ce qu'elle m'a appris ; pas les paysages, ni Narcisse. Et faut dire que me voir "perdre du temps à dessiner" énervait mon père, alors ça m'amusait beaucoup, ajouta-il avec un sourire mesquin.

L'image du jeune Nicklaus trouvant des manière de faire s'énerver son père dessina un sourire moquer sur les lèvres de Pierce. Comme il parlait de sa mère, elle semblait avoir réellement été en bonne relation avec le contrebandier, alors doucement, il posa la question qui lui brulait le bout des lèvres, après quelques secondes, un peu hésitant, sans regarder le noiraud:

- Ta mère... tu avais mentionné que quand tu es parti, elle n'était plus dans le tableau depuis plusieurs années, est-ce qu'elle est partie, ou bien... quelque chose lui est arrivé?

Le première proposition lui semblait un peu étrange, pourquoi ne l'aurait-elle pas pris avec elle, dans ce cas? Enfin, les histoires de familles pouvait parfois être compliquées.

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.....Pierce avait à nouveau baissé les yeux sur le dessin, le détaillant attentivement, puis il eut un sourire moqueur en imaginant le jeune Nicklaus apprécier dessiner juste pour énerver son paternel. Après un petit silence, hésitant, il demanda finalement, sans regarder le noiraud :

▬ Ta mère... tu avais mentionné que quand tu es parti, elle n'était plus dans le tableau depuis plusieurs années, est-ce qu'elle est partie, ou bien... quelque chose lui est arrivé ?

.....La première hypothèse du brun le vexa un peu ; partie ? Elle ne serait jamais partie sans lui. Elle n'aimait pas forcément son père (bien que leur relation ait toujours été très cordiale et que l'habitude les avait sans doute rapprochés, ça restait un mariage arrangé), mais elle n'aurait jamais laissé son fils derrière elle, ça c'était certain. Mais il ne répondit pas tout de suite, continuant à grignoter son morceau de pain sans vraiment y prêter attention. C'était l'un des rares sujets de conversation qui pouvait lui donner un air triste, morose ou nostalgique. Sans relever les yeux, il annonça :

▬ Elle est décédée de la fièvre typhoïde, quand j'avais 7 ou 8 ans.

.....Le silence retomba entre eux un instant, puis il changea de sujet ; il en avait assez dit. C'était un sujet sensible qu'il n'aimait pas beaucoup aborder, et il n'était pas du genre à broyer du noir bien longtemps ; distraire ses pensées était beaucoup plus stimulant. Il lança, un peu moqueur :

▬ Bon, quand t'auras fini de fouiller mes dessins, tu pourrais peut-être manger ? J'aimerais bien rentrer de la chasse avant la nuit, moi.

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

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Nicklaus ne répondit pas toute de suite, et Pierce releva les yeux vers lui. Sn expression était plus morose, plus...triste. Il semblait un peu dans ses pensées , tout en continautn de manger son morceau de pain. Après un moment, il répondit, sans relever les yeux:

- Elle est décédée de la fièvre typhoïde, quand j'avais 7 ou 8 ans.

Oh. Ça n'était pas une éventualité que Pierce avait exclue, loin de là. Vu la manière dont il parlait d'elle, ça avait du être difficile, elle semblait être restée dans sa mémoire en tant que personne bienveillante, et le brun était désolé de savoir qu'il l'avait perdue si jeune. Lui même se rappela de sa mère, bien que très occupée par sa grande famille, qui ne pouvait pas vraiment donner d'attention privilégiée à chacun, et sa perte lui avait fait terriblement mal. Alors pour l'allemand, ça avait dû être terrible, surtout avec le père qu'il avait à l'époque... Il comprenait doublement pourquoi il avait voulu partir de là. Et... il comprenait également l'importance que les rares souvenirs d'elle avaient pour lui.
Il n'ajouta rien à la réponse de Nicklaus, il ne s'attendait probablement pas a de l’apitoiement, le connaissant, et opta pour continuer à feuiller les derniers dessins du carnet.
Le contrebandier, un peu moqueur, lança:

- Bon, quand t'auras fini de fouiller mes dessins, tu pourrais peut-être manger ? J'aimerais bien rentrer de la chasse avant la nuit, moi.

Il n'aimait pas broyer du noir, hein? Le brun ne pouvait pas lui le reprocher, lui aussi avait tendance à rapidement changer de sujet, et sourit, moqueur lui aussi, à sa remarque.
Il feuilleta le carnet encore quelques secondes, mais il était arrivé au bout de toute manière. avant de le refermer et le poser près de Nicklaus, sur le coté de la table, assez éloigné de la nourriture tout de même, en répondant:

- Oui, j'ai fini de fouiller tes dessins, excuse moi de saisir l'occasion quand elle se présente. Ponctua-t-il d'un clin d’œil.

Il saisit un morceau de pain qu'il cassa et commença à manger, tranquillement. Il repassa dans son esprit les différentes images qu'il avait pu voir. Est-ce qu'un jour, il verrait l'allemand à l’œuvre? sûrement pas de sitôt, c'était des moments qui lui semblaient plutôt privés. Il, se sentait déjà très reconnaissant d'0avoir pu savoir qu0'iol dessinait, et encore plus d'avoir pu voir les résultats.
Après quelques minutes, il demanda, revenant au sujet de leur après-midi:

- Tu chasses comment en général toi? J'ai mes petits habitudes, surtout vu la région, mais j'étais curieux de savoir comment toi tu t'y prenais.

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.....Pierce ne commenta rien au sujet de sa mère ; tant mieux. La dernière chose que Nicklaus aurait souhaité, c'était de la pitié. C'était de toute façon bien trop ancien pour mériter encore de la compassion, non ? Au lieu de cela, l'Écossais se remit à feuilleter les derniers dessins, plus anciens. Quelques paysages, quelques illustrations de Narcisse, quelques dessins d'Europe aussi. Quand l'Allemand lui reprocha de traîner, il sourit, moqueur, mais continua tout de même à les faire défiler page après page, puis le referma enfin, et le rendit au Contrebandier en le posant sur la table, loin de la nourriture (délicate attention fort appréciée).

▬ Oui, j'ai fini de fouiller tes dessins, excuse moi de saisir l'occasion quand elle se présente. Ponctua-t-il d'un clin d'oeil.

.....Le noiraud ne réagit pas vraiment à la blague, toujours pas très à l'aise avec l'idée qu'il avait pu fourrer son nez dans ce pan-là de sa vie. C'était tellement... inhabituel. Il n'avait partagé ça qu'avec sa mère, et ce uniquement parce que c'était elle qui l'avait initié. Après sa mort, il avait très vite appris à cacher ses tentatives pour éviter que son père ne les lui enlève, même s'il savait parfaitement qu'il continuait à pratiquer. L'Écossais attrapa un morceau de pain pour commencer à manger, l'air un peu pensif. Nicklaus, lui, continua en s'attaquant à un morceau de viande séchée, sans rien dire. Après quelques minutes, ce fut le brun qui rompit le silence :

▬ Tu chasses comment en général toi ? J'ai mes petits habitudes, surtout vu la région, mais j'étais curieux de savoir comment toi tu t'y prenais.

.....Bien, voilà de quoi distraire ses pensées maussades !

▬ En général, je me contente de poser des collets et de chasser de petits animaux, vu que je suis seul à manger. C'est très rare que j'utilise une arme à feu, les cartouches sont chères et je n'aime pas attirer l'attention sur moi s'il y a quelqu'un dans les environs. Il réfléchit un instant, puis avoua : En fait c'est assez rare que je chasse tout court. Je n'ai pas beaucoup de temps pour partir en vadrouille quand je suis en ville, et en voyage j'ai tendance à être le plus efficace possible dans mes déplacements. Mais quand mon cheval est fatigué ou que la journée a été éprouvante et qu'on s'arrête tôt, je pose des collets. Et sinon je me contente de plantes comestibles cueillies dans les alentours.

.....Sans compter que ses voyages étaient assez courts et qu'il emportait en principe de quoi se nourrir avec lui. Il avait tout de même gardé l'habitude de se nourrir en chemin, parfois. Il avait acquis ses connaissances en plantes avec le vieux marchand qui l'avait emmené jusqu'à Goldfield, peu après être arrivé sur le continent, et n'avait cessé de les affûter ensuite quand il le pouvait. Elles étaient assez rudimentaires, mais ça faisait l'affaire pour l'instant. Quant aux pièges, il devait ses connaissances au groupe de bandit avec qui il avait traîné quand il était arrivé en France. L'un dans l'autre, ça lui suffisait bien, quoi qu'il ne tiendrait sans doute pas un hiver entier loin de la civilisation...

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

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- En général, je me contente de poser des collets et de chasser de petits animaux, vu que je suis seul à manger. C'est très rare que j'utilise une arme à feu, les cartouches sont chères et je n'aime pas attirer l'attention sur moi s'il y a quelqu'un dans les Il réfléchit un instant, puis avoua : En fait c'est assez rare que je chasse tout court. Je n'ai pas beaucoup de temps pour partir en vadrouille quand je suis en ville, et en voyage j'ai tendance à être le plus efficace possible dans mes déplacements. Mais quand mon cheval est fatigué ou que la journée a été éprouvante et qu'on s'arrête tôt, je pose des collets. Et sinon je me contente de plantes comestibles cueillies dans les alentours.

Pierce continuait de manger son morceau de pain en réfléchissant un instant aux paroles de l'allemand. C'était en effet assez logique, lui même ne chassait même pas forcément beaucoup de base, mais depuis qu'il avait des animaux il préférait s'assurer qu'ils aient de quoi manger, plutôt que d'espérer que leur propre chasse était fructueuse. Un peu protecteur, oui, et alors ?
Pour lui même, il avait tendance à facilement trouver des plantes, champignons ou baies selon la saison, mais quitte à chasser pour des animaux, autant en prendre pour lui aussi.
Après avoir terminé son morceau de pain, il répondit tranquillement :

- Je n'aime pas attirer l'attention sur moi, quoique ici il n'y a pas grand monde, mais je chasse plutôt à l'arc pour éviter le bruit. Sinon, je pose toujours un piège à poissons dans la rivière que je relève en fin de journée, avant de rentrer. Tu pourras me montrer comment tu fais tes collets tiens, ça fait bien longtemps que je n'en ai plus fait.

Ayant fini son morceau de pain, il se servit de quelques morceaux de viande séchée, qu'il prit dans sa main avant de s'asseoir plus au fond de son siège. Il jeta un coup d'œil à Myrah, qui chassait avec maîtrise une mouche qu'elle arrrappa du premier coup, avant de répandre un petit sourire aux lèvres, le regard toujours posé sur le félin :

- J'ai facilement tendance à me servir de plantes, champignons, ou baies, mais j'avoue que l'habitude de chasser m'est venue quand j'ai eux mes deux poilus à charge. Ils sont bien capables de chasser, mais je préfère m'assurer qu'ils aient le ventre plein. Surtout pour Caelan, je lui laisse en général quelques proies avant de partir, vu que je le laisse seul longtemps.

Il avait toujours l'inquiétude que quelque chose lui arrive, mais il avait prouvé de nombreuses fois qu'il pouvait se débrouiller. Malgré tout, il n'était pas toujours totalement tranquille de le laisser seul si souvent, et n'aurait pas été contre le prendre au Red Dog. Oui, d'un côté, il protégeait la maison, mais était-ce vraiment nécessaire, vu le peu d'affaires qu'il y avait?
Peut être qu'une fois l'écurie construite, il demenderait à Nicklaus s'il pouvait l'emmener...

Taogan s'exprime en #562a1b ; Pierce parle en #271810

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.....Pierce garda le silence quelques instants, continuant à manger son morceau de pain en semblant réfléchir. Quand il l'eut terminé, il répondit :

▬ Je n'aime pas attirer l'attention sur moi, quoique ici il n'y a pas grand monde, mais je chasse plutôt à l'arc pour éviter le bruit. Sinon, je pose toujours un piège à poissons dans la rivière que je relève en fin de journée, avant de rentrer. Tu pourras me montrer comment tu fais tes collets tiens, ça fait bien longtemps que je n'en ai plus fait.

.....Oh, ça n'était pas forcément question de savoir s'il y avait quelqu'un dans les alentours ou non, mais en tant que Contrebandier, mieux valait qu'il se montre discret. S'il pouvait sans doute justifier un déplacement jusqu'à la ville portuaire au Sud quand il se rendait au Repaire, son itinéraire n'était pas le plus direct, ni le plus facile ; cela susciterait des questions. Mieux valait qu'il ne croise personne en chemin. Et puis bon, avouons que Nicklaus n'a jamais été particulièrement sociable, même s'il se montrait toujours courtois.

.....Pendant que Pierce se servait quelques morceaux de viande et s'appuyait dans le dossier de sa chaise, observant son chat chasser une mouche avec un petit sourire, Nicklaus eut une vague pensée pour le chasseur Nashoba qu'il avait rencontré lors de son dernier voyage, Petit Coyote. La peau de l'écureuil qu'il lui avait offerte avait été tannée et il la gardait dans ses affaires dans l'optique, peut-être, qu'il puisse en avoir une seconde un jour pour se faire des gants ou quelque chose du genre ; ce serait lui rendre un bel hommage que d'utiliser ce précieux cadeau à bon escient. Pierce chassait à l'arc, donc ? Nicklaus éprouvait toujours un genre de fascination pour ceux qui en étaient capables, lui-même n'ayant jamais eu l'occasion d'apprendre. Disons que la technique entre un arc et une arme à feu était très différente, et qu'il n'avait trouvé personne pour la lui enseigner. Ça venait sans doute du fait, aussi, qu'il évitait de mentionner ce genre de détails, de peur que la personne considère qu'elle avait un avantage sur lui. Mais Pierce ? P'têtre bien qu'il oserait le lui demander, tôt ou tard. Pour le piège à poissons par contre, pas de contre-indication à observer le mécanisme pendant que l'Écossais le posera... !

▬ J'ai facilement tendance à me servir de plantes, champignons, ou baies, mais j'avoue que l'habitude de chasser m'est venue quand j'ai eu mes deux poilus à charge. Ils sont bien capables de chasser, mais je préfère m'assurer qu'ils aient le ventre plein. Surtout pour Caelan, je lui laisse en général quelques proies avant de partir, vu que je le laisse seul longtemps.

.....Nicklaus acquiesça d'un signe de tête pour montrer qu'il avait compris. Il lui aurait bien proposé d'emmener Caelan en ville, mais il n'y avait pas d'endroit sécurisé pour lui au Red Dog, et il craignait un peu qu'il embête les clients s'il traînait sous le porche (il devait avoir l'habitude de protéger sa maison, non ?). Et il n'envisageait pas une seule seconde un chien à l'intérieur, plus par habitude qu'autre chose. Peut-être quand l'écurie sera construite, s'il y a de la place...

▬ Si je te montre mes collets, tu me montreras ton piège à poisson, comme ça on sera quittes, tiens, le railla-t-il avec une petite lueur moqueuse dans les yeux.

.....Voyant que Pierce commençait (théoriquement) à arriver au bout de son repas, Nicklaus souleva un autre problème, l'air un peu plus soucieux et sérieux :

▬ Mais dis-moi, comment tu protèges ta maison des prédateurs ? Je veux bien croire que Taogan peut rester libre et aura la jugeote de fuir si besoin, mais je ne peux pas laisser Narcisse en liberté, tout de même... D'autant plus qu'il a du mal avec le terrain. Et si on s'absente ou qu'on dort à l'intérieur, personne ne sera là en cas de besoin.

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

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Nicklaus acquiesça d'un signe de tête, puis répondit, une petite lueur moqueuse dans les yeux :

- Si je te montre mes collets, tu me montreras ton piège à poisson, comme ça on sera quittes, tiens.

Pierce sourit en retour, une petite lueur joueuse aux yeux; c'était un deal. C'était avec plaisir qu'il partagerait ses manières de faire avec le Contrebandier, contrairement à des inconnus. Avec d'autres personnes, il serait allé faire ça dans son coin, gardant ses techniques. Tandis qu'avec le noiraud, il était heureux de partager son savoir, et voir comment lui faisait? Il n'allait pas refuser, de loin. Il aimait beaucoup voir l'allemand à l'ouvrage, et d'un point de vue purement pratique, c'était toujours une connaissance bonne à prendre. Mais ça serait mentir de nier que son regard se perdait un peu trop souvent sur ses mains fines, si agiles et précises dans leurs mouvements, presque hypnotisantes...
Le noiraud ajouta, le sortant de ses réflexions, l'air un peu plus soucieux, plus sérieux :

- Mais dis-moi, comment tu protèges ta maison des prédateurs ? Je veux bien croire que Taogan peut rester libre et aura la jugeote de fuir si besoin, mais je ne peux pas laisser Narcisse en liberté, tout de même... D'autant plus qu'il a du mal avec le terrain. Et si on s'absente ou qu'on dort à l'intérieur, personne ne sera là en cas de besoin.

C'était une bonne question. Il avait la chance d'avoir des animaux débrouillards, à qui il avait pu apprendre certaines choses, et adapter la maison en fonction d'eux seulement. Les deux carnivores pouvaient entrer et sortir à leur guise, et Taogan était débrouillard, courageux mais pas trop, savait avertir et ne pas paniquer pour rien. Narcisse, par contre, c'était une autre paire de manches... Peut-être pourrait-il profiter de son propre cheval, tiens.
Il répondit, encore un peu pensif, après son dernier morceau de nourriture:

- Il n'y a pas vraiment encore de sécurisation directe, avec les crocodiles une barrière classique ne fonctionne pas, mais c'est dans mes projets. Après, depuis le temps, la plupart des prédateurs territoriaux évitent la zone, à cause de mes passages, du feu que je laisse la nuit exprès, et surtout de Caelan qui peut 'être très teigneux. Taogan a apprit à hennir s'il y a un trop grand danger, c'est arrivé quelque fois les premières nuit, mais c'est plus tranquille que ce que j'aurais pensé. Il n'est pas nerveux pour rien, donc c'est assez efficace.

Il réfléchit quelques instants, avant de proposer:

- Déjà, vu que Narcisse est là, je peux laisser Caelan autour de la maison, qu'il puisse le protéger un peu si besoin. Et pour éviter qu'il soit trop en danger, ou qu'il s'enfuie, on peut l'attacher à Taogan. Ils ont l'air de pas trop mal se tolérer, vu que le tien voir le mien depuis un bout de temps, et Tao est assez tolérant, même si le Gris commence à être agressif ça ne devrait pas tourner en bain de sang. Comme ça, ça nous fait un test pour cette nuit. C'est pas parfait, amis ça devrait le faire, tu en penses quoi?

Il s'en voulait un peu de ne pas pouvoir les accueillir dans une environnement plus safe, il faudrait qu'il songe à faire au moins un ou deux boxs plus sécurisés, tout de même. Surtout que pour l'instant il avait le grullo, mais si un jour il avait un autre cheval moins facile, ce qui était probable, mieux valait pouvoir le mettre en sécurité. Et il était mal à l'aise de ne pas pouvoir faire mieux pour Narcisse et Nicklaus.
Il passa sa main sur sa nuque avant de la perdre dans ses cheveux, un peu mal à l'aise, an ajoutant, détournant un peu les yeux:

- Désolé de ne pas vraiment avoir mieux, d'origine, les prédateurs et dangers de la zone étaient un avantage, pour être sûr que personne ne m'approche moi ou ma maison, et on va dire que ça fonctionnait bien. Disons que... les plans de base ont un peu changé. Mais je verrai ce que je peux faire pour les prochaines fois, je trouverai bien une meilleure solution.

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.....Pierce ne répondit pas tout de suite, l'air pensif, et termina de manger tranquillement. Après un moment, toujours un peu dans ses réflexion, il expliqua :

▬ Il n'y a pas vraiment encore de sécurisation directe ; avec les crocodiles une barrière classique ne fonctionne pas, mais c'est dans mes projets. Après, depuis le temps, la plupart des prédateurs territoriaux évitent la zone, à cause de mes passages, du feu que je laisse la nuit exprès, et surtout de Caelan qui peut être très teigneux. Taogan a appris à hennir s'il y a un trop grand danger, c'est arrivé quelque fois les premières nuit, mais c'est plus tranquille que ce que j'aurais pensé. Il n'est pas nerveux pour rien, donc c'est assez efficace.

.....Nicklaus acquiesça d'un signe de tête lent, tout en réfléchissant. Narcisse aussi hennissait en cas de besoin, mais le temps de sortir de la maison il pourrait être déjà trop tard. C'était différent lorsqu'il dormait sous tente, à proximité, car il faisait en sorte de pouvoir s'extirper rapidement à plat ventre pour viser avec son fusil long en quelques secondes. Il n'était pas non plus prêt à compter sur la chance. On pourra dire ce qu'on voudra, il tenait tout de même beaucoup à Narcisse.

▬ Déjà, vu que Narcisse est là, je peux laisser Caelan autour de la maison, qu'il puisse le protéger un peu si besoin. Et pour éviter qu'il soit trop en danger, ou qu'il s'enfuie, on peut l'attacher à Taogan. Ils ont l'air de pas trop mal se tolérer, vu que le tien voit le mien depuis un bout de temps, et Tao est assez tolérant, même si le Gris commence à être agressif ça ne devrait pas tourner en bain de sang. Comme ça, ça nous fait un test pour cette nuit. C'est pas parfait, mais ça devrait le faire, tu en penses quoi ?

.....Nicklaus eut un petit sourire moqueur ; en bain de sang ? Qu'imaginait-il sur son étalon, au juste ? Narcisse avait beau être caractériel, il n'avait jamais vraiment tapé ou mordu un autre cheval (enfin, sauf un, mais un étalon tout autant teigneux que lui). Il réfléchit quelques instants à la proposition, se perdant dans la contemplation de la pièce principale. Du coin de l'oeil, il vit Pierce se frotter la nuque, l'air un peu mal à l'aise, et l'interrompre :

▬ Désolé de ne pas vraiment avoir mieux, d'origine, les prédateurs et dangers de la zone étaient un avantage, pour être sûr que personne ne m'approche moi ou ma maison, et on va dire que ça fonctionnait bien. Disons que... les plans de base ont un peu changé. Mais je verrai ce que je peux faire pour les prochaines fois, je trouverai bien une meilleure solution.

.....Nicklaus secoua la tête pour le rassurer :

▬ Ne t'inquiète pas, on a l'habitude de se débrouiller. Au pire des cas, je dormirai sous tente cette nuit. Il haussa les épaules pour montrer que ce n'était guère important, puis conclut : Mais j'veux bien essayer ton idée, au moins pour l'après-midi. Si ça se passe bien, on pourra les laisser dormir comme ça, sinon je dormirai dehors pour surveiller.

.....Voyant que l'Écossais semblait avoir fini de manger, il s'apprêta à se lever en demandant :

▬ On y va ?

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Nicklaus secoua la tête, probablement pour le rassurer, avant de répondre:

- Ne t'inquiète pas, on a l'habitude de se débrouiller. Au pire des cas, je dormirai sous tente cette nuit. Il haussa les épaules pour montrer que ce n'était guère important, puis conclut : Mais j'veux bien essayer ton idée, au moins pour l'après-midi. Si ça se passe bien, on pourra les laisser dormir comme ça, sinon je dormirai dehors pour surveiller.

Ça, Pierce n'en doutait pas une seconde, qu'il avait l'habitude de se débrouiller. Mais s'il l'avait invité, c'était quand même pour éviter de devoir dormir sous tente. Malgré tout, c'était logique qu'il s'inquiète pour son cheval. En cette région, sans cheval, on était livré à soi-même, et l'écossais savait très bien que ça n'était de loin pas la situation idéale. Et bon, mine de rien, il avait l'air d'y tenir à son p'tit Gris, même avec son caractère. Finalement, ça le rendait unique. Et de toute manière, Pierce n'aurait jamais laissé un animal livré à soi-même.
En tout cas, l'idée d'essayer pour l'après-midi était une bonne idée, ils ne seraient pas trop loin au cas où quelque chose se passait mal, et dans tous les cas, les prédateurs rôdaient moins le jour dans le coin.

Nicklaus demanda, s'apprêtant à se lever:

- On y va ?

Le brun acquiesça et se leva, débarrassant la table avant que l'autre puisse s'en charger (Hé, on est serveur où on ne l'est pas!) avant de lancer à l'allemand:

- Va déjà dehors, je te rejoins après. Regarde déjà si tu peux attacher les chevaux, Tao devrait te laisser faire mais si jamais je le ferai en te rejoignant.

Le brun finit de débarrasser la table puis se dirigea vers les escaliers qu'il monta tranquillement. Une fois arrivé en haut, il rassembla le matériel dont ils auraient besoin; pour les poissons, son piège habituel, ainsi que les appâts nécessaires.
Pour la chasse, il prit son fidèle arc comme à son habitude; il pouvait refaire des flèches lui-même, grâce aux enseignements de la tribu, et ça ne lui coutait donc rien. ça, couplé à la discrétion de son utilisation, l'avait placée dans les armes de choix à utiliser pour l'écossais. Et puis, la sensation du tir en lui même était bien agréable, il était content d'avoir pu découvrir ceci. Il saisit son carquois, dans lequel il rajoutais régulièrement des flèches dans son temps libre, puis descendit rejoindre l'allemand. Il ne se munit pas d'armes en plus, il n'était pas obligé de ramener grand chose à vrai dire et chassait plus pour ses animaux que pour lui de toute manière.

Avant de sortir, il profita d'allumer le feu de la cheminée, chauffant ainsi l'eau pour ce soir. Ça aurait été dommage de vanter son installation pour que finalement Nicklaus doive se baigner dans de l'eau froide, franchement. Il s'arrêta un instant, l'image du noiraud dans sa baignoire un peu trop présente dans son esprit, puis quitta la pièce pour rejoindre celui-ci à l'extérieur.

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.....Pierce acquiesça et se leva, suivi de Nicklaus. Le brun se chargea de débarrasser la table pendant que l'Allemand fit disparaître son carnet de croquis dans ses sacoches ; il n'allait pas le ressortir de sitôt. C'était bizarre de l'avoir montré à quelqu'un. C'était gênant d'avoir conscience que l'Écossais savait ce qui se trouvait à l'intérieur. Pas forcément négatif, juste... très inhabituel. Faut dire que Nicklaus n'avait plus l'habitude de se dévoiler autant, et ce, depuis bien longtemps.

▬ Va déjà dehors, je te rejoins après. Regarde déjà si tu peux attacher les chevaux, Tao devrait te laisser faire mais si jamais je le ferai en te rejoignant.

.....Nicklaus acquiesça d'un signe de tête, attrapa un peu de matériel dans ses sacoches et sortit. Sur le perron, il attrapa une corde encore attachée à sa selle, puis rejoignit le Gris qui s'était un peu calmé. Il n'avait pas l'air tout à fait calme, mais il s'était un peu détendu. Au moins, il ne tirait plus sur sa corde et ne grattait plus le sol du sabot, c'était un bon progrès, non ? Après un petit examen des membres de Narcisse pour vérifier qu'ils n'avaient pas gonflés après l'effort, il s'approcha doucement de Taogan. Il tendit la main pour la lui faire sentir, puis s'assura qu'il avait bien vu la corde avant de doucement la passer autour de son encolure. Même s'il avait l'habitude des chevaux, il avait toujours un immense respect pour le grullo, surtout en sachant ce qu'il avait vécu. Il avait le sentiment que le moindre geste trop brusque lui ferait perdre sa confiance, et il accordait beaucoup de valeur à ne pas lui donner raison. Une fois la corde attachée autour de son cou, il s'éloigna un peu, s'assurant que l'étalon le suivait, puis s'approcha à nouveau de Narcisse. Le Gris se décala un peu, pivotant sur ses épaules pour ne pas se retrouver trop près du grullo, mais il n'osa pas faire d'histoire ; pas en présence de Nicklaus. Il attacha d'abord l'autre extrémité de la corde autour de son encolure avant de détacher le mousqueton sur son licol. Il lui laissa le licol ; sait-on jamais qu'il faille le rattraper d'urgence parce qu'il ne se tenait pas tranquille, puis il recula un peu pour voir la réaction des deux équidés sans se retrouver entre eux en cas de problème. Narcisse n'avait jamais été attaché de la sorte, mais il avait un solide entraînement de cession à la pression ; il saurait s'accommoder de ce nouveau système sans trop d'encombres. Il s'inquiétait davantage du manque de collaboration qu'il pourrait y avoir entre eux que de problèmes liés à la corde qui les unissait, en vérité.

Le Gris avait son petit caractère, et il pouvait très bien décider de mener la vie dure au grullo. Pourtant, il se contenta d'un coup d'oeil en coin à l'autre étalon avant de baisser l'encolure et s'éloigner de quelques pas, les naseaux à ras du sol, en quête d'herbe à brouter. L'autre équidé le suivit sans encombre. Bon, et bien ça ne semblait pas si terrible. Taogan semblait vouloir le suivre sans trop s'imposer ; une bonne chose non ? En tout cas, cette première observation donna suffisamment confiance à Nicklaus pour s'appuyer d'une épaule contre l'une des poutres de l'avant-toit, en haut des marches. Il continua à observer les deux équidés tranquillement en attendant le retour de Pierce.

.....Quand il entendit la porte dans son dos, il se contenta d'annoncer, sans se retourner, désignant les deux chevaux d'un signe du menton :

▬ Ça a l'air d'aller.

.....Puis, après un silence où il continuait à observer les deux équidés avancer petit à petit au même rythme, allant de touffe d'herbe en touffe d'herbe, il se retourna pour jeter un coup d'oeil à Pierce. Il était équipé d'un arc et d'un carquois, ainsi que d'un piège à poissons. Avec un petit signe de tête vers les environs, Nicklaus conclut en se redressant :

▬ Je te suis.

▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬

.....Narcisse ne fit pas vraiment de cas du grullo. Depuis le temps, il avait bien compris que Taogan n'allait pas faire de vague, et il s'était simplement dit qu'il n'avait qu'à le suivre sans opposer de résistance. En fait, c'était beaucoup plus facile de royalement l'ignorer que de faire le moindre commentaire sur la situation ; c'était bien assez ridicule comme ça. De toute façon, le Gris n'était pas idiot ; Taogan ne le laisserait pas filer et aller vivre sa vie aux quatre coins du pays alors que, visiblement, les humains l'avaient chargé de la noble mission de le retenir captif. Aussi ne se fatigua-t-il même pas à tenter quoi que ce soit. Par contre, il fouettait l'air de la queue régulièrement, pas forcément ravi de la situation. Il n'avait rien contre le grullo, mais ils étaient tout de même un peu trop proches à son goût. Dommage que la corde ne leur permettent pas plus de distance.

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

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Sans se retourner, Nicklaus désigna les deux chevaux devant eux et lança :

- Ça a l'air d'aller.

Pierce s'avança à côté de lui et prit le temps de les observer à son tour. Nicklaus avait pu attacher les deux étalons ensemble et, à première vue, ça avait effectivement l'air de se passer bien. Taogan semblait surveiller régulièrement le Gris, sans doute son esprit grégaire qui ressortait, mais sans être mal à l'aise pour autant. Le Gris quant à lui fouettait l'air de sa queue, mais il paraissait tout de même relativement calme en comparaison à ce qu'il avait pu voir. Tant mieux, ça semblait prometteur pour la suite. Est-ce que le grullo avait une bonne influence sur le Gris? Peut-être, qui sait! En tout cas, si Narcisse l’avait dérangé, ça faisait bien longtemps qu'il l'aurait évité, et malgré tout, il semblable toujours tourner près de sa barre quand il restait près du Red Dog, ou du moins le garder en visuel. Tant mieux, ça lui faisait surement du bien.

Nicklaus jeta un coup d’œil à Pierce, se redressant, en désignant les environs d'un signe de la tête :

- Je te suis.

L'écossais acquiesça, et il ouvrit le chemin en s'enfonçant dans la forêt, derrière sa maison, en contournant un petit étang. Après quelques minute sol était à peine moins humide sous leur pieds, malgré le bruit d'une rivière assez agitée au loin, et il demanda au noiraud :

- Tu veux poser un collet près de la rivière ? On y est presque, et c'est un bon endroit de passage, l'eau y est claire et beaucoup de bestioles viennent y voir. Comme ça je peux poser le piège à poissons un peu plus bas, et c'est plus facile de venir vérifier les deux en même temps. Enfin, c'est toi qui voit, apprends-moi tes meilleures techniques, ajouta-t-il, taquin.

▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬

Eh bien, Taogan aurait dû la voir venir celle-là. Il s'était demandé, le long du trajet, comment ils feraient avec Narcisse sur place. L'attacher semblait dangereux dans les environs, même si Caelan suffisait en général à faire fuir les prédateurs, il était quand même content de pouvoir se déplacer et fuir à sa guise. Alors quand Nicklaus est venu lui passer une corde au cou, il n'avait pas eu besoin de chercher très loin pour comprendre où il venait en venir. Ça n'était pas tant que ça que ça le dérangeait, d'être attaché à Narcisse, non, vraiment. C'était surtout qu'il n'y avait aucun doute quant au fait que le Gris trouve la situation plus que déplaisante. Mais bon, dans l'histoire, c’était quand même la meilleure solution, il se doutait bien que détaché, Narcisse se ferait probablement la malle. Et il ne doutait pas de son instinct de survie o`u de ses capacités physiques pures, mais malheureusement, il n'avait pas les connaissances nécessaires pour survivre dehors, de surcroît seul. Enfin, peut-être une nuit, mais avec les crocodiles et compagnie... Mieux valait éviter.

Les humains reculèrent, les observant quelques secondes, avant de partir de leur côté. Visiblement, ils allaient chasser, et ne reviendraient pas tout de suite. De son côté, sans être désagréable ouvertement, Narcisse fouettait l'air de sa queue régulièrement, comme pour rappeler qu'il n'était pas confortable. Pas étonnant, la corde leur permettait de bouger, mais ils étaient quand même un peu proches. Ma foi, il faudrait bien faire avec...
Ils avançaient, broutant un peu, depuis quelques minutes, sans but, avant que Taogan tente de briser le silence. Après tout, quitte à passer des heures ensemble, autant que le silence soit déjà un peu brisé, enfin, au moins tenter :

- Je ne pense pas que le coin te plaît des masses pour l'instant, ou je me trompe? Lança-t-il calmement, en continuant de brouter.

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Feat Taogan & Pierce

« It seeps into your veins, blackens your eyes and corrodes your heart to madness... »

.....Pierce acquiesça et ils se mirent en route à travers les marécages, dans la partie plus boisée de ceux-ci. Après quelques minutes, on entendait une rivière en fond, mais le courant semblait plutôt calme ; c'est là que commencèrent les choses sérieuses.

▬ Tu veux poser un collet près de la rivière ? On y est presque, et c'est un bon endroit de passage, l'eau y est claire et beaucoup de bestioles viennent y boire. Comme ça je peux poser le piège à poissons un peu plus bas, et c'est plus facile de venir vérifier les deux en même temps. Enfin, c'est toi qui voit, apprends-moi tes meilleures techniques, le taquina-t-il.

.....Nicklaus accepta, bien évidemment, après s'être assuré que Caelan et Myrah ne viendraient pas jusqu'ici et ne risqueraient rien s'il posait des collets. Il montra à Pierce comment il choisissait les endroits où il les plaçait (des zones de passages intenses de la petite faune, là où les nombreux passages ont largement tassé la terre ou ont formés des passages évidents dans la végétation), et en échange, Pierce lui montra comment fonctionnait son piège à poisson (un piège assez bête avec une entrée en entonnoir que les poissons, une fois franchie, avaient du mal à retrouver depuis l'autre côté). Les berges de la rivière étaient une zone de choix : au vu de l'accès facile à la rivière à cet endroit, les passages étaient nombreux et il put poser plusieurs collets à différents endroits stratégiques. Il s'assurait toujours de viser des passages de la faune de taille restreinte, le but n'étant pas de blesser une biche ou un renard. C'était facilité par le fait que certaines espèces prenaient systématiquement les mêmes chemins jour après jour. Après cela ils quittèrent la zone, l'Écossais sortit son arc et ils continuèrent à avancer dans le plus grand des silences. L'Allemand posa encore quelques collets, près de l'entrée d'un terrier ou près de zones de nourriture convoitées, puis ils se contentèrent de chasser. Il observa le brun utiliser son arc, tentant d'en intégrer la technique discrètement, mais il n'osa pas se montrer trop intéressé de peur qu'il le remarque. Si un jour il lui parlait de son ignorance sur le sujet, ce n'était sans doute pas aujourd'hui ; il en avait déjà dit bien assez sur lui. Après quelques prises que Nicklaus se proposa de porter pour laisser l'Écossais libre de tirer à son aise, ils commencèrent à rebrousser chemin. Le Noiraud prit bien garde à relever tous ses collets, même ceux qui s'étaient révélés infructueux, puis ils relevèrent le piège à poisson. Pour un truc au mécanisme aussi bête, ça marchait drôlement bien ! Ce soir, ils auraient droit à un repas de luxe ! En tant que Ville loin dans les terres du Cimarron, Goldfield disposait d'assez peu de ressources en termes de poissons ; le transport était trop délicat et la fraîcheur laissait trop à désirer, et ce, même lorsque des pêcheurs ne faisaient l'aller-retour que jusqu'au Lac de Crystal (un aller simple demandait déjà deux jours à cheval !). Et peu de pêcheurs se risqueraient à venir pêcher dans les marécages...

En d'autres termes, le poisson frais était une ressource rare aux yeux de l'Allemand et il avait hâte d'être à ce soir, même s'il le cachait bien. D'ailleurs, et même s'il garda cette pensée pour lui, il se demanda s'il serait envisageable d'en proposer de temps à autre au Red Dog (le voyage depuis les marécages ne demandait qu'une journée de cheval, après tout). Avec ça, il serait certain de faire salle pleine à chaque fois qu'il aurait de quoi en proposer... ! Mais d'un autre côté, c'était quelque chose de propre à Pierce ; aurait-il envie de le partager ? Pas sûr. Mais l'idée était intéressante tout de même.

.....Une fois de retour à la maison et après avoir vérifié que les chevaux ne s'étaient pas trop éloignés, Nicklaus commença par ranger ses collets puis rejoignit Pierce ; ils avaient du boulot désormais pour préparer tout ça (et ce, même si la plupart des prises étaient destinées aux animaux).

▬ Je peux te donner un coup de main pour quelque chose ?

.....Ne connaissant pas ses habitudes de stockage et de préparation, il préféra demander.

▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬

▬ Je ne pense pas que le coin te plaît des masses pour l'instant, ou je me trompe ?

.....Ce fut Taogan qui brisa le silence en premier. Le Gris fouettait toujours l'air de la queue mais après de longues minutes il avait fini par le faire un peu moins souvent (quoi qu'il continuait à le faire, surtout à cause des insectes désormais ; avec la chaleur de l'après-midi, les taons et les moustiques s'étaient lancés à l'assaut). Il releva la tête, interrompant son broutage pour lui lancer un regard froid ; n'aurait-il pas pu se taire et se contenter de brouter en silence ? Quoi qu'au fond, ça ne le dérangeait pas tant que ça. Il avait fini par apprendre à le tolérer, le grullo, même s'il ne l'appréciait pas pour autant.

▬ C'est un endroit comme un autre ; la boue, les taons et le manque de sécurité en plus. À qui ça plairait ?

.....Son ton n'était pas si désagréable que ça, mais on sentait bien son agacement malgré tout, et il avait clairement l'air de dire "quoi, tu vas pas me dire qu'à toi ça te plaît, hein ?!". Il le toisait en silence, plutôt calmement pour une fois même si, de temps à autre, il fouettait l'air de la queue ou levait un postérieur pour chasser un taon (et que ça l'agaçait sérieusement).

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

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Les deux hommes passèrent ainsi tranquillement leur après-midi à la chasse. Pierce, de son côté, put apprendre à poser des collets, tout en se rappelant avoir eu des bases d'apprentissages de son père, mais ça datait tellement depuis... Il sourit doucement, se remémorant les quelques bons souvenirs qu'il avait de cette époque, appréciant pouvoir redécouvrir ces techniques aux côtés de quelqu'un qu'il appréciait tout particulièrement.
Les bases étaient simples; viser des endroits de passages, en se repérant aux différentes traces des animaux, et à la place de pister et chercher l'animal, on le laissait simplement revenir sur ses pas. Et lui, en échange, avait pu montrer commet il plaçait ses pièces à poissons, et la technique en était encore plus simple. Finalement, les deux avaient leurs propres techniques ne demandant pas trop d’effort pour chasser, et la comparaison était intéressante: analyser la zone, les habitudes des proies, poser son piège, revenir en récolter les fruits plus tard. Simple, efficace.

La zone était diablement intéressante autant pour les pièges à poissons que les collets, et ceux-ci purent être placés à de nombreux endroits de passage, avant d'aller chasser à l'arc. Pierce était habitué à chasser de la sorte depuis qu'il avait appris à manier les flèches avec les indigènes, et il fallait dire qu'il était très heureux d'avoir eu accès à cette technique.Silencieux, économe en munitions qu'il pouvait lui même fabriquer, tout avait pour lui plaire. L'espace d'une seconde, il eut une petite appréhension à aller chasser avec quelqu'un sur ses talons, qui allait potentiellement faire du bruit, lui-même étant toujours diablement discret dans ses déplacements, ne faisant pas bruisser les feuilles, marchant sur les pierres stables, mais Nicklaus était tout autant doué que lui, et le duo s'enfonçait silencieusement dans la forêt sans faire s'envoler d'oiseaux. Après quelques prises, le noiraud se proposa de porter quelques-unes d'entre elles, pour laisser au brun a possibilité de tirer plus aisément, et ils rebroussèrent doucement chemin. Les collets avaient été fructueux, eu aussi, et le piège à poisson largement aussi. Décidément, il allait poser quelques pièges à sa prochaine escale chez lui, mais sans pour autant les laisser en son absence, c'était trop dangereux et trop cruel pour les proies en question.

Une fois tout relevé, et désormais bien chargés, plus que quand il était seul, de loin, ils rentrèrent à la maison. Les chevaux semblaient aller bien, de leur côté, et rien n'était à signaler. Tant mieux! Cela voulait dire que, normalement, l'allemand dormirait avec lui à l0'intérieur ce soir, et il préférait largement ça que de le laisser dormir seul dehors. Un partie de lui se convainquait que c'était pour sa sécurité et son confort, rien de plus, mais lui même savait au fond que c'était car il appréciait la proximité de l'autre homme et ne voulait pas perdre une occasion d'être en sa compagnie. Et le fait de l'inviter dormir chez oui, dans sa chambre, c'était... une manière de le laisser se rapprocher un peu plus de lui, indirectement. Personne n'avait séjourné ici, et qu'il soit le premier avait une certaine importance à ses yeux.

Uns fois a l'intérieur de la maison, il disposa les nombreuses proies et poissons sur la table, réfléchissant à quoi faire avec celles-ci, quand Nicklaus le rejoignit.

- Je peux te donner un coup de main pour quelque chose ?, lui demanda-t'il.

Il regarde le fruit de leurs efforts quelques instants avant de lui demander :

- Je n'ai pas forcément besoin d'aide, mais dis-moi plutôt, est-ce que du poisson pour ce soir, ça te va ? Je pense que tu n'en manges pas souvent, ça te changera des habitudes.

A vrai dire, il avait remarqué qu'en ville, le poisson n'était que très, très rarement proposé, même conservé d'une manière ou d'une autre, c'était une denrée rare. Pas étonnant, vu l’éloignement des plans d'eaux naturelles à le Ville, mais malgré tout, eh bien Pierce en était un peu triste. Lui qui avait, depuis son adolescence, eu l'habitude de manger très régulièrement du poisson, et en mer, presque que ça, se retrouver à ne consommer que des animaux terrestres en semaines, quand il en mangeait, lui avait fait un peu étrange,e t il préférait largement les poissons. alors chaque fois qu'il rentrait chez lui, il profitai pour en pêcher en en manger, mais n'avait pas encore tenté d'en ramener en Ville. A ce sujet, il ajouta, se tournant vers l'autre homme :

- D'ailleurs, tu veux qu'on ramène quelque chose? J'ai acheté récemment du sel pour essayer de conserver mieux la viande sur le trajet, je pense que ça pourrait bien marcher avec le poisson si je m'y prends bien. Il n'y a pas de quoi nourrir des clients, du moins pas cette fois, mais ça nous ferait un petit quelque chose sympa pour nous deux ces prochains jours, si ça te tente?

En soit, ça pourrait sûrement plaire aux clients du Red Dog, mais il ne voulait pas forcément le proposer, si ça intéressait le gérant, il en parlerait probablement.

▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬

Narcisse semblait comme à son habitude agacé, mais... moins que les autres fois. Les insectes semblaient réellement le tendre - à juste titre - et quand il prit la parole pour répondre au grullo, son ton était froid, mais moins qu'au début de leur relation, si on pouvait l'appeler comme ça.

- C'est un endroit comme un autre ; la boue, les taons et le manque de sécurité en plus. À qui ça plairait ?

Taogan fit un peu la moue. Évidemment, présenté comme ça, il y avait mieux. Cette réflexion lui fit naitre une petite ide, qu'il allait proposer sous peu au Gris. Mais avant ça, il répondit à sa question :

- Effectivement, je ne dirai pas que l'endroit me plait forcément, mais après quelques temps, on apprend à s'y faire, et un point négatif en compense un autre. Par exemple, la plupart des prédateurs font du bruit, à cause de la boue et la pluie avant d'approcher, on les entend donc plus facilement qu'en plaine où un cougar peut suivre presque silencieusement.

Il fouetta de la queue quelques fois, chassant les moustiques et taons qui l'attaquaient lui aussi, avant de continuer :

- Et pour les parasites de ce style, il y a des manières de les éviter. Si t'es partant, on peut aller dans un coin où ils nous laissent plus tranquilles. Les humains sont partis chasser, ile ne reviendront pas avant quelques heures je pense, ça nous laisse largement le temps. Et si on fait trop long, Caelan vient en général me pister et me chercher si les humains sont prêts à rentrer et que je ne me suis toujours pas rapproché de la maison.

Il hésitait à ajouter que si le Gris voulait explorer un peu, c'était avec plaisir, mais il ne voulais pas lui laisser la possibilité de dire non et se renfermer; s'éloigner des moustiques, c'était valide, et il n'y avait aucune raison qu'il dise non, normalement. Et comme ça, il pourrait lui laisser un semblant de liberté sans humain, pour une fois. Il avait bien senti qu'il avait une certaines envie de la vie sauvage, alors à son échelle, il tentait de lui offrir un peu de ce qu'il pouvait, avec quelques connaissances par-ci par là, et là, c'était une belle occasion de pouvoir aller sur le terrain. Mais jamais il ne lui le dirait directement.

Taogan s'exprime en #562a1b ; Pierce parle en #271810

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▬ Je n'ai pas forcément besoin d'aide, mais dis-moi plutôt, est-ce que du poisson pour ce soir, ça te va ? Je pense que tu n'en manges pas souvent, ça te changera des habitudes.

.....Il aurait été fou de refuser ! Avant qu'il n'ait pu répondre (il ne se précipita pas pour éviter de paraître trop enthousiasme tout de même), l'Écossais ajouta en se tournant vers lui :

▬ D'ailleurs, tu veux qu'on ramène quelque chose ? J'ai acheté récemment du sel pour essayer de conserver mieux la viande sur le trajet, je pense que ça pourrait bien marcher avec le poisson si je m'y prends bien. Il n'y a pas de quoi nourrir des clients, du moins pas cette fois, mais ça nous ferait un petit quelque chose sympa pour nous deux ces prochains jours, si ça te tente ?

.....Même si l'Allemand haussa un sourcil interrogateur, il commença d'abord par répondre aux questions avant d'en venir à ce qui l'avait surpris :

▬ Ça me convient oui, et on peut toujours tenter d'en rapporter si tu veux. Il marqua une pause, fronçant les sourcils, et posa sa question : Tu envisageais d'en proposer aux clients ?

.....Il n'était toujours pas certain de son avis sur la question et préférait que Pierce en dise davantage avant de faire un choix ; peut-être qu'il saurait le convaincre. Mais le fait est qu'ils avaient tout les deux déjà pas mal de travail ; s'éparpiller davantage ne serait pas forcément une bonne idée.

▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬

.....Taogan fit un peu la moue ; l'avait-il vexé ? Était-ce important ? Narcisse souffla, faisant vibrer ses naseaux. Bien sûr que non, ce n'était pas important.

▬ Effectivement, je ne dirai pas que l'endroit me plait forcément, mais après quelques temps, on apprend à s'y faire, et un point négatif en compense un autre. Par exemple, la plupart des prédateurs font du bruit, à cause de la boue et la pluie avant d'approcher, on les entend donc plus facilement qu'en plaine où un cougar peut suivre presque silencieusement.

.....Il marqua une pause, fouettant l'air de la queue pour chasser les insectes. Le Gris, lui, ne reviendrait pas sur son avis pour autant. Les alligators ne faisaient pas de bruit, eux, à l'affût. Et la boue était quand même sacrément traitre.

▬ Et pour les parasites de ce style, il y a des manières de les éviter. Si t'es partant, on peut aller dans un coin où ils nous laissent plus tranquilles. Les humains sont partis chasser, ile ne reviendront pas avant quelques heures je pense, ça nous laisse largement le temps. Et si on fait trop long, Caelan vient en général me pister et me chercher si les humains sont prêts à rentrer et que je ne me suis toujours pas rapproché de la maison.

.....Évidemment, l'étalon avait froncé de plus en plus les sourcils au fil de ses propos, couchant les oreilles. S'éloigner ? N'était-il pas censé s'assurer qu'il ne s'éloigne pas, au contraire ? C'est bien pour cela qu'on les avait attachés ensembles, non ? Et maintenant il lui proposait de s'éloigner ? Où était le piège ?

.....Mais il fallait bien reconnaître que la proposition était alléchante. Et le Gris était curieux de voir ce qu'il avait derrière la tête. Théoriquement, si l'un d'eux était dans le pétrin, l'autre le serait également, non ? Ça ne devrait donc pas être si dangereux que ça de le suivre. Et puis, Narcisse n'a jamais été connu pour son bon caractère ; si c'était un coup fourré, il le lui ferait regretter amèrement.

▬ Ça me va.

.....Notons bien le choix des mots ; il n'avait jamais laissé entendre qu'il le suivait ou qu'il le laissait le guider ; simplement que l'idée d'un endroit un peu plus à l'abri des insectes lui conviendrait. Au moindre signe de perfidie, il pilerait des quatre sabots.

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

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L’allemand avait répondu à l'affirmative pour le poisson, il les ramena donc vers lui, les autres proies étaient posées plus loin sur le plan de travail, il s'en occuperait plus tard, et s'affairait à commencer à les écailler.
Nicklaus, suite à sa deuxième phrase, haussa un sourcil avant de répondre :

- Ça me convient oui, et on peut toujours tenter d'en rapporter si tu veux. Il fronça les sourcils et demanda : Tu envisageais d'en proposer aux clients ?

Ah, c'est vrai qu'il n'en avait pas encore parlé au gérant. Après tout, ces derniers temps il s'était surtout beaucoup concentré sur son travail et son weekend, alors ses réflexions, il les avait gardées pour lui. Il finit d'écailler le côté du poisson qu'il avait entreprit de nettoyer, avant de faire signe à Nicklaus de se pousser, avant de s’accroupir devant la cuisinière pour y allumer le feu, qu'elle ait le temps de chauffer avant de devoir cuire le repas. D'origine, il n'avait pas prévu d'installer une cuisinière à l'intérieur, mais il était tombé sur une bonne affaire en ville, alors il s'était offert ce luxe. Et il fallait bien avouer que, pendant l'hiver, pouvoir s'affairer aux fourneaux au chaud était particulièrement agréable.
Une fois le feu lancé, il se releva et se tourna vers le noiraud, les bras croisé, appuyant sa hanche contre le plan de travail avant de répondre :

- J'y ai pensé quelques fois, ou, je voulais avoir ton avis. Mais avant que je développe, tu voudrais pas t'asseoir? Demanda-t-il en pointant une chaise du menton. Je me débrouille pour le repas, j'ai l'habitude de cuisiner seul et après tout, tu es mon invité, alors laisse moi te traiter comme tel. Ça me fait plaisir.

Il conclut sa phrase avec un petit sourire doux. Il se doutait bien que l'autre homme ne voudrait pas le laisser tout faire, lui-même aurait agi de la sorte, mais il voulait réellement pour une fois s'occuper de tout et que Nicklaus se pose un petit peu. Certes, ça aurait été rêver un peu trop de s'imaginer qu'il le laisserait tout faire, mais pour le repas, il voulait au moins tenter.

▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬

Au fil de sa proposition, le Gris avait froncé les sourcils et penché ses oreilles en arrière, au premier coup d’œil, il semblait réticent. Pas étonnant, ça n'était as lui qui allait faire confiance au premier venu, surtout dans un environnement inconnu, désavantagé, de surcroit attaché à l'autre. Mais il sembla y réfléchir sérieusement avant de répondre :

- Ça me va.

Tant mieux! L'étalon sourit doucement, relativement heureux et, avouons-le, soulagé; le printemps était venu rapidement et les moustiques s'en donnait à cœur joie, s'il était seul, il serait rapidement allé dans cette zone également, son humain l'y avait déjà rejoint quelques fois quand il avait traîné à rentrer.
Il lança à Narcisse, se mettant en marche :

- Suis-moi alors, ça n'est pas très loin tu verras.

Et sur ces paroles, ils partirent entre les fourrés tranquillement. Le chemin était un peu tracé,m à force, et il n'y avait pas besoin de faire très attention où on posait les pattes, mais même avec ça Taogan surveillait du coin de l’œil, sans se faire remarque, si Narcisse avait des difficultés. Heureusement, il semblait s’être habitué à environnement et ils arrivèrent dans une zone un peu plus humide sans encombre.
La zone en question était une toute petite clairière boueuse, où poussaient en masse quelques plantes qui étaient désagréables aux moustiques, ils s'en éloignaient au maximum. Il avait appris à les reconnaitre avec son troupeau, à l’époque, et avait été soulagé d'en retrouver ici. D'ailleurs, son humain n'avait pas tardé à en récoler pour en disposer à plusieurs endroits stratégiques de sa maison et grâce à ça il évitait de nombreuses piqures.
Mais les plantes n'étaient pas les lus utiles pour les chevaux, alors il avança encore quelques pas et s'adressa à Narcisse, s'arrêtant :

- Je te présente la meilleure manière de repousser les insectes, je te montre et ensuite c'est ton tour.

Et sans faire de façon, il se roula dans la flaque de boue juste en face d'eux, en veillant à n'enrouler personne dans la corde qui les reliait qui était tout juste assez longue, puis une fois assez couvert, il se releva sans trop se secouer et expliqua :

- Ça permet de masquer ton odeur, et la couche sur les poils dissuade la plupart des insectes d'essayer de te piquer. C'est vraiment très efficace, tu verras.

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.....Pierce commença à écailler méthodiquement les poissons ; il était diablement efficace, loin des piètres tentatives qu'avait pu faire l'Allemand par le passé. Rien d'étonnant à cela puisque l'Écossais avait écumé les mers pendant un certain temps. Dès qu'il eût terminé le premier côté du poisson, il s'accroupit devant la cuisinière pour la mettre en route. Nicklaus le regarda faire, essayant de trouver de quoi s'occuper les mains, un truc à faire, peu importe quoi. Il détestait rester inactif pendant que l'autre s'affairait. Il n'eut pas le temps de trouver que le brun se relevait et croisa les bras, s'appuyant contre l'un des plans de travail pour lui répondre :

▬ J'y ai pensé quelques fois, oui, je voulais avoir ton avis. Mais avant que je développe, tu voudrais pas t'asseoir ? Il désigna une chaise du menton, puis ajouta, devançant la proposition qu'allait faire l'Allemand : Je me débrouille pour le repas, j'ai l'habitude de cuisiner seul et après tout, tu es mon invité, alors laisse moi te traiter comme tel. Ça me fait plaisir, ajouta-t-il avec un petit sourire doux.

.....Nicklaus resta muet une seconde, soutenant son regard, puis il se contenta de souffler un "Hm." nonchalant en acceptant de s'asseoir. Il rejoignit une chaise de mauvaise grâce, lança un regard appuyé à l'Écossais qui signifiait clairement "tu ne paies rien pour attendre" et prit place de la façon la plus nonchalante qui soit. Il croisa les bras, signifiant bien à quel point il s'opposait à la situation, et s'appuya lourdement sur le dossier de sa chaise ; chose qu'il rechignait à faire en temps normal puisqu'il était toujours prêt à rendre service ou se montrait au moins très actif dans l'échange. En gros, il lui disait clairement "j'accepte, mais ne t'avise pas de me demander de l'aide par la suite". Boudeur ? Peut-être un peu.

▬ Je t'écoute.

.....Son ton était tout aussi nonchalant que son attitude, même si on percevait tout de même que le sujet l'intéressait sincèrement.

▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬

.....Sa réponse fit apparaître un sourire sur le visage de Taogan. Rien d'étonnant à cela (les chevaux amicaux ont cette vilaine manie de sourire pour un rien !), mais le Gris plissa tout de même les yeux, suspicieux. Sait-on jamais ce que le grullo avait derrière la tête ! Cependant, quand l'autre étalon se mit en marche, Narcisse lui emboita le pas sans faire trop d'histoire ; pour l'instant du moins.

▬ Suis-moi alors, ça n'est pas très loin tu verras.

.....Même si le Gris avait horreur de devoir suivre l'autre, il choisit de ne pas faire d'histoire ; pas tout de suite du moins. Laissons lui le bénéfice du doute, aller ! Ils s'enfoncèrent dans les fourrés. Sans le poids de son cavalier et de la selle, ses sabots glissaient moins souvent dans la boue et il fut surpris de constater qu'il ne recommença à déraper que lorsqu'ils approchèrent de leur destination, là où le sol se faisait plus humide. En d'autres termes, peut-être que sans ces fichus fers, il marcherait là tout aussi facilement que Taogan, qui sait ? Ils arrivèrent rapidement dans une zone où les moustiques les laissèrent rapidement tranquilles. Tiens ? Étrange. Il continua pourtant à suivre le grullo, jusqu'à ce qu'il s'arrête. Le Gris l'interrogea du regard avant qu'il ne prenne la parole :

▬ Je te présente la meilleure manière de repousser les insectes, je te montre et ensuite c'est ton tour.

.....Narcisse pencha la tête sur le côté, sans comprendre. Le grullo se pencha, pliant ses pattes pour se coucher... dans la boue. Les yeux du Gris s'écarquillèrent, et il fit un pas en arrière sans même s'en rendre compte. Taogan se roula dans la boue, frottant son encolure avec vigueur contre le sol, balançant ses sabots dans l'air pour se donner l'élan. Il continua ainsi plusieurs longues secondes puis finit par se relever, recouvert de la tête aux pieds de larges plaques de boue fraîche, sous les yeux horrifiés du Gris.

▬ Ça permet de masquer ton odeur, et la couche sur les poils dissuade la plupart des insectes d'essayer de te piquer. C'est vraiment très efficace, tu verras.

.....Narcisse ne bougea pas d'un poil, désemparé. Qu... Quoi ? Il lui fallut de longues secondes pour réaliser que c'était désormais à son tour. À son tour de... Le Gris souffla bruyamment, redressant vivement la tête et plaqua les oreilles sur son crâne. Il foudroya Taogan d'un regard assassin :

▬ Tu m'prends pour qui ?! C'est hors de question !

.....Il le toisa durement, outré qu'il ait pu ne serait-ce qu'envisager qu'il l'imiterait. Faut dire que le Gris n'est pas du genre à se rouler, même pas dans l'herbe. Il dort déjà rarement couché, alors se rouler dans la boue ? Vous n'y pensez même pas !

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

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Nicklaus le regarda en silence, soutenant son regard, suite à son invitation à s'asseoir. Sincèrement, il n'en attendait pas moins de l'allemand qui avait toujours la main à la tâche, mais celui-ci accepta finalement de s'asseoir après un "Hm." à peine soufflé. Lui qui pétait souvent un homme droit et relativement classieux dans ses gestes, ou du moins très direct, s'était assis sur la chaise de al manière la plus nonchalante qu'il soit, se laissant même se vautrer un peu dans celle-ci, non sans lui lancer un regard presque boudeur, en croisant les bras.
Roh, il était pas content? A ses mimiques, Pierce ne put retenir un petit sourire en coin ; il ne voyait pas souvent le noiraud se laisser aller comme ça, et mine de rien, ça faisait du bien de le sentait moins tendu et plus naturel.
Tout autant nonchalamment que sa manière d’être actuelle, Nicklaus demanda, même si on sentait au fond que ça l'intéressait :

- Je t'écoute.

Pierce observa encore quelques instants l'autre homme en face de lui, avant de sourire doucement, puis de se remettre au travail. La scène avait quelque chose d'étrangement... réconfortant? Pas réellement réconfortant mais positif, en tout cas. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas été dans un endroit qu'il considérait comme chez lui, alors de se retrouver à faire le repas, chose qu'il adorait faire, de surcroît à quelqu’un qu'il appréciait sincèrement, de surcroit en qui il avait confiance c'était... agréable.
Sans faire attendre Nicklaus trop longtemps, il répondit calmement, en continuant à écailler les poissons :

- Tu sais, avec moi tu n'as pas fini d'apprendre à simplement te poser et me laisser faire le travail, et que toi la seule chose que tu as à faire c'est apprécier.

Il avait lancé ces mots de manière nonchalante, mais tous les deux savaient que ça ne parlait pas forcément uniquement de la situation actuelle. Sans laisser mijoter l'allemand trop longtemps, il enchaina rapidement :

- Pour le Red Dog je me suis fait la remarque il y a un moment, c'était une fois où je voulais manger du poisson, petite envie comme ça, vu que pendant longtemps c'était mon alimentation de base, et je me suis fait la remarque qu'en Ville, eh bien, personne n’en propose ni même n'en vend.

Tandis qu'il parlait, il continuait machinalement à préparer les poissons, ne perdant pas de temps. Ses gestes étaient précis, nets et efficaces ; on voyait bien là qu'il avait autant l’habitude des poissons que des couteaux.
D'un geste vif et maitrisé, il coupa la tête du premier poisson puis ouvrit sous le dessous pour entreprendre de le vider méticuleusement.

- Après ça, je me suis demandé à quel point les gens d'ici ont l'habitude d'en manger, mais je pense que si une enseigne du coin en proposerait, beaucoup auraient envie d'y goûter, et si bien préparé, ils n0'hésiteraient pas à en reprendre régulièrement, en toute logique. De mon expérience dans la restauration, le poisson était en général une denrée apprécie, vu que rapidement périssable et dépendant beaucoup de l’environnement local.

Il continuait à préparer leurs deux poissons tandis qu'il parlait, s'étant attaqué au deuxième depuis peu. Toujours le dos tourné, il ne pouvait ni surveille,r ni observer les réactions de l'allemand, et avec n'importe qui d'autre ça l'aurait dérangé, surtout question de sécurité. Mais pour une fois, il ne sentait aucun danger derrière lui, et de ne pas pouvoir forcément analyser l’expression de l'autre à chaque seconde ne le stressait pas trop. C'était déjà un bon début.

- Enfin bref, je me suis dit que si le Red Dog en proposait, cela ferait surement salle pleine, et comme je l'ai dit en le conservant dans du sel, je pourrais en ramener quand je rentre de week-end assez facilement, et une fois arrivé il me suffirait de le faire en ragout et ce devrait tenir deux à trois jours sans souci, enfin, il faudrait tester mais ça me parait franchement jouable et ça devrait rapporter pas mal, surtout que ça ne me coûte rien d'en pêcher.

Il était assez enthousiaste à son idée mais tentait de le masquer un peu ; après tout, ça n'était pas son établissement et il ne voulait pas se montrer trop envahissant.
Ses poissons préparés, et les viscère séparées, il rassembla celles-ci dans un petit bol et siffla un coup pour appeler sa minette. Celle-ci, visiblement à l'étage, n se fit pas prier et descendit les escaliers d'un pas pressé en miaulent doucement de ça et là avant de venir se frotter dans les jambes de Pierce, dessinant des huit entre ses pieds tandis qu'il essayait tant bien que mal de poser le bol au sol, à quelques mètres de là près de la fenêtre. Une fois le bol au sol, elle ne se fit pas prier pour plonger la tête dedans et avaler goulument le poisson, en ronronnant doucement. Le brun lui grattouilla doucement la tête, accroupi, avant se se relever et revenir près de Nicklaus en ajoutant, tandis qu'il sortait la poêle pour les poissons et l'installait sur sa cuisinière avec un filet d'huile :

- Pour ce qui est de la préparation, c'est avec plaisir que je m'en occuperais moi, tu n'aurais rien à faire, je sais que tu es déjà bien assez occupé. J'avoue que de mon côté, ça me manque presque de ne plus beaucoup cuisiner, rigola-t-il doucement.

Il posa les filets de poisson dans la casserole huilée, qu'il accompagna de quelques herbes qui sèchaient au dessus de son plan de travail. Un fois ceux-ci en train de commencer à cuire correctement, il se retourna et s'appuya sur le plan de travail, les mains posées de chaque côté de ses hanches sur celui-ci également, et ajouta :

- Après, c'est ton établissement, à toit de choisir si ça t’intéresse ou si au contraire, tu penses que c'est une mauvaise idée, ou même que tu n'as juste pas envie. C'est de loin pas moi qui vais t'imposer quoi que ce soit, je propose seulement, conclut-il en haussant les épaules.

▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬

Narcisse regarda longuement le grullo emboué, l'air de ne pas comprendre ses mots, avant de finalement percuter et, après avoir soufflé bruyamment, plaqua ses oreilles sur son crâne et lui lança un regard assassin :

- Tu m'prends pour qui ?! C'est hors de question !

Il continuait à le fixer, visiblement outré, et Taogan resta quelques secondes immobile, les yeux un peu écarquillés parc cette réaction qu'il n0'avait pas prévue, mais qui, en rétrospective, était prévisible. Quelques instants passèrent avant qu'il rigole doucement et réponde au cheval insulté :

- Tu sais Narcisse, je ne te force à rien, c'est avec plaisir que je te partage mon savoir de cheval sauvage, que ça te serve un jour ou non. das tous les cas, je ne vais pas faire de commentaire ou te juger, mais...

Il point la boue du bout du museau avant de continuer, d'un ton bienveillant :

- Si tu préfère garder ton poil propre, c'est les moustiques qui vont te remercier. N'importe quel cheval sauvage ou qui sait faire ça le ferait sans hésiter, et le seul qui se retrouve dans de mauvais draps, c'est toi. Après encore une fois, le choix est le tien.

Il réfléchit une seconde en regardant les alentours, avant d'ajouter :

- Après, si c'est viscéralement impossible pour toi de t'y rouler, les buissons autour de nous repoussent les insectes par leur odeur, peut-être que se frotter dedans suffirait à mettre leur odeur sur toi et les repousser aussi, ça vaut la peine d'essayer..

Son but n'était de loin pas de le forcer à faire quoi que ce soit, ou de le traiter d'imbécile à refuser la boue, il comprenait, connaissant Narcisse, qu'il ne voulait pas "s'abaisser" à ce niveau, alors dans une tentative de bienveillance, il lui proposait la deuxième alternative, qu0'il puisse faire ses propres choix,. Après, s'il refusait les deux, eh bien il aurait toute la nuit pour décider s'il avait fait le bon choix ou non. Et s'il préférait les moustique, ça ne changerait rien à Taogan, donc il n’allait de loin pas insister plus que ça.

Taogan s'exprime en #562a1b ; Pierce parle en #271810

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« It seeps into your veins, blackens your eyes and corrodes your heart to madness... »

.....Son attitude arracha un sourire en coin à l'Écossais, avant qu'il ne se remette au travail.

▬ Tu sais, avec moi tu n'as pas fini d'apprendre à simplement te poser et me laisser faire le travail, et que toi la seule chose que tu as à faire c'est apprécier.

.....Pour toute réponse, l'Allemand secoua la tête, l'air de dire "cause toujours, tu m'intéresses-". Heureusement, le brun ne s'attarda pas sur ces mots et expliqua posément :

▬ Pour le Red Dog je me suis fait la remarque il y a un moment, c'était une fois où je voulais manger du poisson, petite envie comme ça, vu que pendant longtemps c'était mon alimentation de base, et je me suis fait la remarque qu'en Ville, eh bien, personne n’en propose ni même n'en vend.

.....Eh bien, il y a bien quelques conserves de sardines ou autres poissons en boîte, mais il est clair que ça n'arrivait pas à la cheville du poisson frais.

▬ Après ça, je me suis demandé à quel point les gens d'ici ont l'habitude d'en manger, mais je pense que si une enseigne du coin en proposerait, beaucoup auraient envie d'y goûter, et si bien préparé, ils n'hésiteraient pas à en reprendre régulièrement, en toute logique. De mon expérience dans la restauration, le poisson était en général une denrée appréciée, vu que rapidement périssable et dépendant beaucoup de l’environnement local.

.....Nicklaus l'écoutait en silence, tout en réfléchissant à ses mots au passage. La plupart des gens de Goldfield venaient d'ailleurs, et plus de la moitié avaient vu du pays avant de s'installer là : ils avaient forcément eu l'occasion d'en goûter au moins une fois dans leur vie.

▬ Enfin bref, je me suis dit que si le Red Dog en proposait, cela ferait surement salle pleine, et comme je l'ai dit en le conservant dans du sel, je pourrais en ramener quand je rentre de week-end assez facilement, et une fois arrivé il me suffirait de le faire en ragout et ça devrait tenir deux à trois jours sans souci, enfin, il faudrait tester mais ça me parait franchement jouable et ça devrait rapporter pas mal, surtout que ça ne me coûte rien d'en pêcher.

.....Toujours en silence, le noiraud l'observa siffler sa minette et la nourrir. Il se précipitait rarement dans ses réflexions, prenait le temps qu'il fallait pour peser les pour et les contre. D'autant plus que, de toute manière, ça n'était pas une proposition qui nécessitait une réponse immédiate.

▬ Pour ce qui est de la préparation, c'est avec plaisir que je m'en occuperais moi, tu n'aurais rien à faire, je sais que tu es déjà bien assez occupé. J'avoue que de mon côté, ça me manque presque de ne plus beaucoup cuisiner, rigola-t-il doucement.

.....Cela arracha un léger sourire au Contrebandier ; c'est vrai qu'en principe, ils bénéficiaient des restes du service pour manger. Il observa le brun déposer les filets dans la poêle et les assaisonner. Ses gestes étaient sûrs d'eux, précis. Il avait clairement l'habitude de le faire. Au bout de quelques secondes, il se retourna et prit appui sur le plan de travail, les mains de part et d'autre de ses hanches pour observer la réaction de l'Allemand. Il ajouta :

▬ Après, c'est ton établissement, à toi de choisir si ça t’intéresse ou si au contraire, tu penses que c'est une mauvaise idée, ou même que tu n'as juste pas envie. C'est de loin pas moi qui vais t'imposer quoi que ce soit, je propose seulement, conclut-il en haussant les épaules.

.....Nicklaus garda le silence quelques instants encore, soutenant son regard, puis prit enfin la parole, sans se presser :

▬ C'est sûr qu'avec un menu aussi original, on ferait salle pleine à chaque fois qu'on le proposerait. Il laissa passer un silence, pensif, puis reprit : L'idée en elle-même ne me déplaît pas, tu t'en doutes. Les affaires sont les affaires, je ne vais pas cracher sur l'originalité. Je me demande simplement à quel point c'est viable. Ça nécessite tout de même de grandes quantités de poissons, tu penses pouvoir en pêcher autant en un weekend ?

.....Il marqua une nouvelle pause, le temps de se réinstaller correctement sur sa chaise, prenant un air plus sérieux et professionnel. Il continua :

▬ Maintenant, le gros problème c'est que si on se lance là-dedans, certains voudront nous faire concurrence. Ils risqueraient de vouloir aller pêcher eux-mêmes dans les marécages. Pas sûr qu'ils ne découvrent pas ta maison, tôt ou tard. Imagine qu'ils s'y installent, on fera quoi ? Les déloger ? Et si ça tourne mal ? P'têtre que le Shérif nous donnerait un coup de main mais rien n'est moins sûr puisqu'on est en dehors des limites de la ville. Et même si on arrive à les déloger, qui nous dit que ceux qui se seront enfuis ne reviendront pas ?

.....Vouloir protéger Pierce vous dites ? Évidemment. Il ne voulait pas que l’Écossais mette en péril son seul plan de repli en cas de problèmes. Il en avait déjà tellement bavé !

▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬ ▬

.....Taogan sembla surpris. En tout cas, il ne répondit pas tout de suite, les yeux légèrement écarquillés. Enfin, il rigola doucement, faisant souffler le Gris.

▬ Tu sais Narcisse, je ne te force à rien, c'est avec plaisir que je te partage mon savoir de cheval sauvage, que ça te serve un jour ou non. Dans tous les cas, je ne vais pas faire de commentaire ou te juger, mais... Il pointa la boue du museau : Si tu préfère garder ton poil propre, c'est les moustiques qui vont te remercier. N'importe quel cheval sauvage ou qui sait faire ça le ferait sans hésiter, et le seul qui se retrouve dans de mauvais draps, c'est toi. Après encore une fois, le choix est le tien.

.....Narcisse souffla, faisant vibrer ses naseaux. Tu parles ! Il préférait encore affronter les moustiques et les taons ! Mais désormais, c'était davantage une question de fierté que de confort : changer d'avis reviendrait à avouer que Taogan avait raison. Il ne lui donnerait pas cette satisfaction.

▬ Après, si c'est viscéralement impossible pour toi de t'y rouler, les buissons autour de nous repoussent les insectes par leur odeur, peut-être que se frotter dedans suffirait à mettre leur odeur sur toi et les repousser aussi, ça vaut la peine d'essayer..

.....Le Gris souffla à nouveau. Ce qu'il pouvait le gonfler, parfois ! Mais tout bien réfléchi, il n'avait pas franchement envie de s'offrir en martyr aux moustiques... Il lança un dernier regard noir au grullo, le dissuadant de faire le moindre commentaire, et s'éloigna sans un mot. Heureusement l'étalon le suivit sans discussion. Il commença par renifler les-dites plantes ; elles sentaient fort et embaumaient l'air ambiant, mais Narcisse resterait toujours pour le moins méfiant. Elles ne semblaient pas avoir d'épines, aussi se coucha-t-il sans grand ménagement sur elles, les écrasant copieusement au passage. Il se roula, balançant ses sabots en l'air pour frotter son dos contre les plantes, tendant le cou pour y gratter son encolure vigoureusement. Il était beaucoup plus énergique que ne l'avait été Taogan juste avant, mais cela ne marcherait que si les feuilles étaient copieusement frottées contre sa peau. Après quelques longues secondes, peut-être même quelques minutes, le Gris se releva et secoua vigoureusement son encolure puis tout son corps, chassant les brindilles et les feuilles qui s'étaient accrochés à son corps. S'il s'était vu ! Sur les zones immaculées de sa robe, une ou deux tâches vert vif s'étalaient désormais, seules preuves de ses ébats. Désormais, il avait l'air d'un vrai cheval sauvage ! Enfin... presque. Un nouveau regard noir servit à avertir Taogan de ne surtout pas s'aviser de faire un quelconque commentaire.

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

by lea-angels

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