Le Pic Mineur est plus petit que son cousin, blanc sur le dessous du corps et majoritairement noir sur le dessus. Le mâle possède une tâche rouge sur l'arrière du crâne. Le Pic à Ventre Roux, lui, est plus grand, au dessous du corps roux sable, aux ailes noires fortement striées de blanche, et a l'arrière et le dessus de la tête rouge. La tâche rouge de la femelle est moins étendue que celle du mâle, et n'atteint pas la base de son bec. Ils vivent tous les deux en forêt, bien que le Pic Mineur affectionne également des endroits plus clairsemé et qu'il ne craint pas de s'aventurer dans des zones agricoles. Par contre, seul le Pic à Ventre Roux ose s'approcher des zones habitées, le Pic Mineur, lui, est très timide.

Les Pics sont des oiseaux solitaires, surtout en hiver. Ils se mettent en couple dès la fin de l'hiver, même si la période de nidification n'a lieu que vers avril-juin. Les nids sont creusés dans des arbres morts (ou au moins dans une partie malade). Ils creusent généralement chaque année un nouveau nid, mais parfois une vieille cavité leur suffit, même s'ils la réaménagent toujours un peu. C'est le mâle qui accomplit le plus gros de la tâche, dans un délai de 13 à 20 jours ; la femelle ne s'occupe que des finitions. Il arrive que les mâles s'accouplent avec d'autres femelles intruses, mais il leur refuse catégoriquement l'accès au nid, elles devront se débrouiller seules. La ponte comprend habituelle 4 à 6 œufs. Les deux parents partagent l'ensemble des tâches (couver, alimenter les jeunes, nettoyer le nid...) mais la femelle semble relâcher ses efforts plus vite que le mâle, vers la fin de la période de reproduction. Les oeufs éclosent au bout de 12 jours d'incubation, et les jeunes restent au nid pendant 20 à 23 jours pour le Pic Mineur, et 22 à 27 jours pour le Pic à Ventre Roux. Après l'envol, les jeunes restent en compagnie de leurs parents pendant encore quelques temps. Il peut y avoir plusieurs nichées dans la même saison.

Les Pics sont omnivores. Le Pic Mineur est principalement insectivore, même s'il complète son menu par des végétaux et des baies. Le Pic à Ventre Roux, lui, est bien moins regardant. Son régime alimentaire est très varié, et il consomme au minimum 40% de végétaux en toute saison, et jusqu'à 80% en hiver. Tout deux consomment des larves vivant dans le bois, mais le Pic à Ventre Roux préfère plus souvent les fourmis, les mouches, les sauterelles, les chenilles et les larves de coléoptères. Il s'en prend également à des proies plus grosses comme les grenouilles, les lézards, ou les oisillons d'autres espèces. La part végétale de l'alimentation des pics consistent en des fruits (surtout des baies comme les mûres), mais aussi en des graines et des noix (glands, noisettes, ...). Les Pics constituent des réserves de nourriture dans le creux des arbres dès l'automne, en prévision de l'hiver, principalement avec des graines, bien qu'ils y ajoutent quelques fruits et insectes morts. Le Pic est assez célèbre pour sa manière de chasser : il écoute les bruits que font les insectes pour les localiser, puis martèle le bois pour les atteindre. Mais cette technique ne constitue qu'une partie de ses atouts, car il profite également de poursuivre les insectes en vol ou de les glaner à la surface des végétaux.


NB : Pour les Amérindiens, le Pic détourne les désastres que sont la tempête et la foudre ; ils utilisent donc leurs plumes dans certaines cérémonies rituelles. Il est également symbole de protection et de sécurité, du fait de son nid plutôt inaccessible.

Le Canard Colvert est le plus commun des canards "de surface", c'est-à-dire des canards qui n'ont pas la possibilité de plonger de par leur morphologie. Il présente un dimorphisme sexuel important : la femelle est brune, striée de tâches plus foncées, avec une bande bleu miroitante sur l'aile ; le mâle, lui, est gris avec le poitrail brun et toute la tête, ainsi que le cou, vert vif, et avec la même tâche bleue sur l'aile. À la fin de l'été, pendant une brève période, le mâle prend une couleur plus proche de celle de la femelle : brun strié de tâches plus sombre, mais son bec reste jaune et sa tête est alors plutôt grise. Cette couleur ne dure que quelques temps, un ou deux mois tout au plus, puis il reprend ses couleurs si caractéristiques.

Le Canard Colvert a des exigences très faibles en matière d'habitat : n'importe quel cours d'eau fait l'affaire. Il favorise cependant des points d'eau assez peu profonds pleins de végétation. Il n'est pas farouche et se contente très bien de bassins au coeur des villes s'il y trouve de quoi se nourrir. S'il n'a pas de problème avec l'eau salée, il préfère tout de même l'eau douce, surtout pendant la période de reproduction. Il n'est pas très discret et n'est pas avare de sa voix ; en principe, il est facilement observable (quoi que la femelle se fond un peu mieux dans le décor tout de même !).

Le Canard Colvert est un canard de surface dit "barboteur" : il se nourrit à la surface dans les eaux peu profondes, avançant lentement et basculant son corps en plongeant la tête sous la surface pour attraper de quoi manger. Il se maintient dans cette position en battant des pattes pendant qu'il fouille la vase ou la végétation avec son bec, et se redresse régulièrement pour respirer. À la fin de la journée, quand il commence à faire plus sombre, ils quittent l'eau pour aller se nourrir en milieu terrestre, dans la campagne environnante. Il n'est pas très regardant sur son alimentation. En période de reproduction, c'est la nourriture animale qui prédomine dans son régime alimentaire : escargots, limaces, lombrics, insectes, larves d'insectes, petits poissons, têtards, etc. En dehors de la nidification, il est nettement plus végétarien et se nourrit de plantes et de graines variées, aquatiques ou non.

Le Canard Colvert, comme les autres canards de surface, est capable de s'envoler d'un bond de la surface de l'eau, sans avoir à courir sur la surface. Avec son poids et sa taille importante, il a un vol très énergique : il bat des ailes très rapidement, mais avec des mouvements peu amples, ce qui occasionne un sifflement saccadé très audible de loin. Il peut atteindre les 80 km/h sans problème, et peut supporter des déplacements de longue distance, aussi bien de jour que de nuit.

Chez le Canard Colvert, c'est la femelle qui choisit son lieu de nidification. En principe, elle revient près de l'endroit où elle est née. Lors de la parade nuptiale, le mâle exhibe ses plumes brillantes en nageant autour de la femelle et en se redressant en battant des ailes. L'accouplement a lieu dans l'eau, et la femelle est alors presque complètement immergée (seule sa tête dépasse). Il n'est malheureusement pas rare que les mâles trop virulents noient les femelles, d'autant plus qu'il n'y a pas vraiment de notion de couple : n'importe quel mâle dans le coin s'y essaie et la femelle subit comme elle peut... ! Le nid est construit généralement à même le sol, bien caché dans les herbes hautes ou les buissons, au bord du plan d'eau mais à l'abri d'une éventuelle montée des eaux. La femelle pond 8 à 10 oeufs, et les incube pendant environ 30 jours. Lorsqu'elle quitte le nid pour aller se nourrir, elle recouvre les oeufs avec des plumes abdominales détachées pour les cacher et garder leur chaleur. La femelle est une excellente mère : si elle est surprise au nid par un intrus, elle s'éloigne en courant et battant des ailes avec beaucoup de cris, pour faire croire qu'elle est blessée. Cette attitude suffit généralement à éloigner le prédateur du nid. Dès qu'ils ont éclos, les jeunes sont capable de suivre leur mère aussi bien sur terre que sur l'eau. Une fois dans l'eau, les petits trouvent eux-mêmes leur nourriture, même s'ils suivent leur mère pendant encore quelques temps.


NB : Pour les Amérindiens, le Colvert est le guide infaillible, aussi à l'aise dans l'eau que dans le ciel, sans compter qu'il s'adapte très bien à toutes sortes de conditions. Ils utilisent donc des plumes de canard dans certaines cérémonies rituelles (notamment liées au voyage ou à la prise de décision délicate).

Ces deux mésanges portent bien leurs noms : la Mésange Bicolore a le dessus du corps gris et le dessous du corps blanc, avec une petite huppe qu'elle peut lever ou abaisser en fonction de ses émotions. La Mésange à Tête Noire, elle, a le dos plutôt gris-brun et le ventre beige ; sa tête, elle, est partagée entre le noir et une large tâche blanche sur chaque joue. Ce sont toutes les deux des mésanges qui vivent dans les forêts, bien qu'elles fréquentent également des zones arbustives plus modestes comme des jardins, les bords boisés des champs ou des bouquets d'arbres.

Ces deux Mésanges sont omnivores. Elles fouillent activement dans les branches, parfois sur le sol, et se nourissent principalement d'insectes (en particulier de chenilles), mais aussi de graines et de baies. La Mésange Bicolore garde de la nourriture pour une utilisation ultérieure, mais pas la Mésange à Tête Noire. En principe, elles sont plutôt insectivores à la belle saison, lors de la nidification, et deviennent un peu plus granivores en hiver, quand les insectes sont moins nombreux. Elles sont connues pour leur sociabilité : elles sont curieuse et s'approchent facilement des habitations si l'environnement alentours leur est propice, mais sont un peu plus timides avec les mangeoires. En principe, elles surveillent les mangeoires de loin et y font de rapides allers-retours pour attraper une graine et la manger plus loin, à couvert.

Les Mésanges sont sédentaires et sont présentes toute l'année sur le même territoire. Elle n'est territoriale qu'en période de reproduction, et est grégaire le reste de l'année. Ainsi, en hiver, on peut souvent les observer en groupes, souvent avec d'autres espèces. Les Mésanges sont monogames et en principe, les couples restent formés toute l'année. Le nid est creusé par les deux partenaires dans le bois d'une branche morte ou cassée. Parfois, c'est une vieille cavité de pic qui est occupée, ou alors un nichoir. Elle le garnit de matériaux doux comme des poils d'animaux ou de la mousse. La femelle ne fait en général qu'une ponte par saison, de 6 à 8 oeufs, qu'elle incube pendant 11 à 14 jours. Pendant ce temps, le mâle nourrit régulièrement la femelle. Les jeunes sont ensuite alimentés par les deux parents pendant environ deux semaines. Ils peuvent être indépendants à partir de trois semaines, mais restent bien souvent avec leurs parents encore quelques temps. Parfois, un jeune de la couvée reste avec ses parents pour les aider à élever les jeunes de l'année suivante.


NB : Pour les Amérindiens, la mésange est l'oiseau de la vérité. Il nous aide à mettre le doigt sur la vérité et la connaissance.
Une de leurs légendes raconte qu'une sorcière terrorisait toute une tribu. Elle se cachait pour tuer tous ceux qui passaient et leur arrachait le foie avec son doigt tranchant pour le manger. Rien ne paraissait capable de neutraliser la sorcière dans la mesure où sa peau était semblable à la pierre, mais une mésange se posa sur elle, précisément à l'endroit où elle était vulnérable. De cette manière, elle montra aux guerriers de la tribu où il fallait viser pour se débarrasser de la sorcière.

Le Junco Ardoisé est un oiseau gris ardoisé, avec le dessous du corps plus clair. La femelle est un peu plus pâle, tirant un peu plus sur le brun que le mâle. Ils fréquentent des endroits boisés, mais peuvent se contenter d'assez peu d'arbres. Ainsi, on les retrouve aussi bien dans les forêts (souvent plus en lisière qu'au coeur), que dans les bouquets d'arbres qui bordent les prairies et les champs, en passant par les arbres près des cours d'eau ou les ruines. En automne et pendant l'hiver, les Juncos sont très grégaires et vivent en bandes comptant entre 15 et 25 individus ; souvent ils se mêlent à d'autres espèces d'oiseaux. Ils sont très casaniers et occupent en principe les mêmes territoires années après années.

Les Juncos se nourrit principalement à terre. En été, plus de la moitié de son menu est composé d'insectes, mais en hiver, il privilégie les matières végétales. Chenilles, coléoptères et fourmis constituent ses proies les plus fréquentes. Ils se déplacent sur le sol en courant ou en sautillant à la recherche de nourriture. Ils peuvent faire des bonds de 30cm de long, et se projettent parfois brusquement en avant pour attraper une proie ou chasser un rival. Lorsqu'il marche ainsi au sol, le Junco est par contre plutôt vulnérables aux prédateurs : notamment les oiseaux de proie (hiboux, pie-grièches, éperviers,...) mais aussi les mammifères terrestres (martres, belettes, tamia rayé, écureuils et chats).

Les Juncos Ardoisés sont monogames. Les mâles choisissent un territoire (en principe le même que les années précédentes) et signalent leur présence en chantant au sommet de grands arbres. Lorsqu'une femelle s'aventure sur le territoire, ils la poursuivent avec acharnement en balançant de la queue et en émettant de petits cris pour la séduire. Lorsque le couple est formé, le mâle suit sa partenaire partout et ne s'en éloigne jamais de plus de 15 mètres. La saison de nidification commence en avril, où la femelle construit un nid. Le mâle l'aide en transportant les matériaux jusqu'à l'emplacement choisi, mais laisse la femelle l'élaborer seule. En général, le nid est placé au sol, dissimulé sous une touffe d'herbe, près d'une souche ou entre les racines d'un arbre. Plus rarement, il peut être à faible hauteur dans les branches d'un arbuste. Il peut y avoir deux ou trois pontes par saison, chacune comportant 3 à 6 oeufs. La femelle couve seule pendant 12 ou 13 jours. Pour le reste des tâches, les deux adultes coopèrent : nourrir les oisillons ou nettoyer le nid. Les jeunes développent très rapidement leurs pattes, si bien qu'ils apprennent à courir et s'éloigner du nid pour échapper aux prédateurs avant même de savoir voler. Au bout de 9 à 13 jours, ils quittent le nid mais resteront dépendants de leurs parents pendant encore 3 semaines.


NB : Les bandes de Junco Ardoisé, en automne et en hiver, ont la particularité de se regrouper au petit matin, puis de se dissoudre le soir venu, car ils choisissent leurs perchoirs nocturnes en solo et ne dorment pas en colonies.

Le Pic Flamboyant est un oiseau facilement reconnaissable, d'autant plus qu'il est plutôt bruyant et communicatif. Il vit dans les zones ouvertes à proximité des forêts, notamment dans les clairières ou à la lisières des bois, et préfère des zones assez clairsemées plutôt que broussailleuses. Son alimentation est constituée à plus de 75% de fourmis et de leurs larves. Ils consomment également des termites, des chenilles, des coléoptères, des guêpes, des criquets, des sauterelles, des pucerons et des araignées. Les végétaux forment également une part importante de leur diète, tels que les fruits et les baies, les graines, les glands et les noix. Ils recherchent leur nourriture à terre, sur le plancher des forêts ou les pelouses des praires, et plus rarement dans les arbres. Il balaie la litière de feuilles avec son bec et s'attaque souvent aux fourmilières en creusant. Il lui arrive également de capturer des insectes en vol. À terre, il se déplace en sautillant.

Ils vivent généralement en couples ou en groupes familiaux, et se rassemblent parfois en bandes pour migrer. Ils sont partiellement migrateurs : les populations très au Nord quittent leurs territoires entre fin août et début octobre, puis reviennent en mars. Les populations plus au Sud ne migrent pas, elles. Ils effectuent leur migration en plein jour en volant à faible hauteur, en groupes familiaux. La saison de nidification commence en mars-avril. Ils creusent leurs nids dans les arbres morts ou dans les parties pourrissantes d'un arbre en "bonne" santé, mais il arrive assez fréquemment qu'ils choisissent une cavité déjà existante. Le mâle fait en principe le double du travail que la femelle, bien qu'ils creusent tous les deux. La femelle pond entre 4 et 9 oeufs, et les deux parents les couvent à tour de rôle pendant 11 ou 12 jours (quoi que le mâle prend en général une plus grande part dans cette tâche que la femelle). Les oisillons sont nourris par les deux parents, mais là encore le mâle semble plus actif. Au bout de 25 jours environ, les jeunes quittent le nid, mais restent au sein du groupe familial pendant encore quelques temps. Une deuxième couvée peut éventuellement avoir lieu, mais cela reste rare. Les jeunes se séparent de leurs parents au début de la saison de reproduction suivante, après la migration, puis les retrouveront à nouveau à la fin de l'été pour migrer.


NB : Il attrape la plupart de ses proies avec sa langue, un peu à la manière d'un fourmilier ou d'un tamanoir, et non avec son bec comme d'autres oiseaux.

Il existe 9 espèces de Troglodytes en Amérique du Nord, qui se sont toutes différenciées les unes des autres par de petits détails, notamment au niveau du lieu de vie. Mais leurs noms sont assez évocateurs, pour la plupart : Troglodyte des Cactus, Troglodyte des Canyons, Troglodyte des Marais, Troglodyte des Rochers, Troglodyte des Forêts... Il reste encore à citer le Troglodyte de Bewick, le Troglodyte de Caroline, le Troglodyte familier et le Troglodyte à bec court. Nous n'entrerons pas dans le détails de ce qui les différencie exactement ici, mais nous concentrerons sur leurs similitudes.

Les Troglodytes sont de petits oiseaux insectivores. Ils se nourrissent principalement de coléoptères, de fourmis, de guêpes et d'abeilles, de sauterelles, de chenilles et d'araignées, mais certaines espèces complètent leur alimentation par des larves de libellules, des diptères, des termites. Il leur arrive également de consommer quelques matières végétales (graines et fruits) mais cela consiste en une infime partie de leur régime alimentaire, et cela ne concerne de loin pas toutes les espèces (surtout celles des milieux arides et semi-arides, comme le Troglodyte des Cactus) ! En principe, ils cherchent leur nourriture au sol ou dans les feuillages inférieurs des arbres et arbustes, contre les parois rocheuses ou dans les buissons et ne chassent que rarement en vol. Ils sont très doués pour s'accrocher aux parois rocheuses ou aux troncs des arbres avec leurs griffes, même à la verticale ! Ce sont des oiseaux téméraires qui n'hésitent pas à faire intrusion dans les nids de guêpes maçonnes et à s'attaquer aux fourmilières ou aux termitières.

Ce sont des oiseaux en principe monogames, qui s'occupent de leurs jeunes ensemble. Le mâle construit le nid pour attirer la femelle, et s'il en a l'occasion, il n'hésite pas à en construire plusieurs, pour plusieurs femelles, et à s'occuper de plusieurs couvées simultanément. Les nids de ces oiseaux sont assez divers, allant d'une simple coupole en passant par des nids en forme de dôme (entièrement fermés avec une entrée latérale), cela dépend des espèces et de leur lieu de vie. Par exemple, les Troglodytes des Marais font des nids en forme de dôme car cela limite la prédation par les serpents, mais ceux des Canyons, puisqu'ils peuvent nicher dans les crevasses dans les hauteurs, n'ont besoin que d'une coupole pour que les oeufs ne roulent pas. La ponte a en principe lieu entre fin février (pour les espèces des milieux arides) et la fin du mois de mai (pour les espèces des milieux plus humides). Les oeufs, au nombre moyen de 3 à 6 (parfois jusqu'à 8 ou 10 pour certaines espèces), sont couvés par la femelle pendant 12 à 16 jours. Pendant ce temps, le mâle lui apporte régulièrement à manger. La seule exception est celle du Troglodyte des Marais qui est bien plus polygame que les autres et qui, de ce fait, s'intéresse très peu à ses couvées (il est d'ailleurs strictement interdit près des oeufs pendant que la femelle couve, car il a tendance à s'en prendre à eux). Quand ils seront éclos, les deux parent s'occupent de les nourrir, et ils quitteront le nid au bout de 12 à 18 jours, bien qu'ils continuent généralement à être nourris pendant encore quelques jours et jusqu'à deux semaines après leur envol. Si l'espèce peut faire une seconde couvée sur la même année, en principe le mâle commence la construction d'un autre nid dès que les jeunes s'envolent.

Les Troglodytes sont des oiseaux assez bruyants, mais furtifs : en principe, on les entend bien avant de les voir. D'ailleurs, ils sont rapides et volent en général très bas, ce qui n'aide pas à les repérer ! Le seul moment où ils sont facilement visibles, c'est lorsqu'ils se perchent bien en évidence aux sommet de buissons, de cactus ou de poteaux pour chanter et délimiter leur territoire, car c'est un animal très territorial. Il n'hésite pas non plus à déloger d'autres oiseaux dont il voudrait voler l'emplacement du nid (notamment pour les espèces qui nichent dans des crevasses), en détruisant leurs oeufs ou même les jeunes oisillons, sans les consommer. Ils se bagarrent aussi régulièrement entre eux, pouvant même conduire jusqu'à la mort de l'un des deux mâles, pour voler le nid de l'autre. Eh oui, toute technique est bonne pour attirer les femelles avec les plus beaux nids !


NB : Le troglodyte est un oiseau courageux et plein de ressources. Il a la puissance vocale d'un oiseau beaucoup plus gros que lui, ce qui donne l'impression qu'il déborde d'assurance, sans compter qu'il a un petit côté colérique et qu'il n'hésite pas à affronter tout animal ou oiseau menaçant... Un conte amérindien parle d'un troglodyte qui dupa l'aigle qui se vantait d'être le roi des oiseaux en le convaincant de l'emporter sur son dos haut dans le ciel, jusqu'à ce que ce dernier ne pût plus s'élever davantage. Ainsi le troglodyte prouva à l'aigle qu'il était le roi des oiseaux, car il volait bien plus haut que lui.

Le Quiscale Bronzé est un oiseau noir au plumage irisé. La tête est brillante, aux reflets bleu-violet qui laissent brusquement place au bronze-cuivre sur le reste du corps. La femelle est un peu plus terne que le mâle. Ils vivent dans des espaces ouverts où il y a quelques arbres épars. Prairies, terres cultivées, vergers et endroits marécageux font leur bonheur, mais on peut également les croiser en ville. Leur menu est composé principalement d'insectes et d'autres invertébrés, mais également de petits poissons, d'écrevisses, de grenouilles, de salamandres, de souris et de chauves-souris (qu'il capture en plein vol !). En dehors de la période de reproduction, il consomme principalement des végétaux provenant des terres agricoles et des graines, en particulier du maïs et des glands, ainsi que quelques fruits. Ce sont des oiseaux très opportunistes qui suivent de très près les travaux agricoles (récolte, labour de la terre, ...) afin de capturer les insectes dérangés ou les graines échappées. En principe, ils quêtent leur nourriture à terre, mais également dans les arbres, les arbustes et les buissons, bien que ce soit plus rare. Ils prospectent en grandes bandes, surtout en dehors de la saison de reproduction et ce sont des oiseaux très grégaires. Ils se perchent en général en commun pour la nuit, parfois par milliers, souvent en association avec d'autres espèces comme des étourneaux sansonnets ou des vachers à tête brune. Ils nichent seuls ou en colonies, mais ils attaquent souvent leurs congénères (ainsi que d'autres espèces d'oiseaux). Les altercations peuvent être assez violentes et comportent des morsures, des coups de bec, des griffures et des vols circulaires autour de leur adversaire. La défense du territoire ne s'exerce véritablement qu'à proximité du nid.

Bien que des cas de polygamie aient occasionnellement été observés, les Quiscales Bronzés sont généralement monogames. Les couples se forment au début du printemps, alors que les oiseaux sont encore en groupes. Une fois le couple formé et jusqu'à l'incubation, le mâle montre un grand intérêt pour sa partenaire : il se perche à côté d'elle, la suit partout et lui témoigne son attachement par des rituels amoureux. Cette attitude à pour but de dissuader d'éventuels concurrents indélicats qui voudraient séduire la femelle, mais à partir du début de l'incubation, cette attention décroît progressivement. Certains oiseaux non-nicheurs jouent parfois le rôle d'assistant dans une nichée : ils aident le mâle nicheur à nourrir ses jeunes et leur collaboration s'effectue sans heurts. Le nid est construit par la femelle, et est habituellement placé dans un conifère bien qu'une grande diversité d'autres sites soit également rapportée. La femelle pond 1 à 7 œufs et couve seule pendant 12 à 14 jours. À ce moment de la reproduction, près de la moitié des mâles choisissent d'abandonner la femelle et le nid, et ceux qui restent participent aux soins parentaux après l'éclosion. Les jeunes prennent leur envol entre 12 et 15 jours après l'éclosion, mais les adultes continuent de nourrir les oisillons pendant plusieurs semaines.


NB : Le Quiscale Bronzé a une très mauvaise réputation auprès des hommes, car c'est un véritable fléau pour les cultures. Il suit les labours de près pour manger les vers de terre dérangés, colonise les champs fraîchement semés, et détruit facilement des cultures entières (d'autant plus qu'ils se nourrissent en bandes importantes).

La Paruline à Croupion jaune est un petit oiseau migrateur principalement insectivore. Elle se nourrit de manière assez polyvalente en cherchant des les feuilles des arbres ou en attrapant leurs proies en vol, mais aussi en fouillant les algues échouées sur les plages ou en attrapant les insectes à la surface des points d'eau. Leur menu se compose de chenilles et autres larves, de coléoptères, de charançons, de fourmis, de cochenilles, de pucerons, de sauterelles, de moucherons et d'araignées. Il lui arrive aussi de compléter son alimentation avec des fruits et des graines lorsque la nourriture manque. Elle migre sur de courtes distances, en se déplaçant de nuit. Elle quitte ses quartiers de nidification vers septembre ou novembre, et revient vers avril. Elle prépare ce gros voyage en mangeant davantage et en choisissant des repas plus gras un peu avant, pour accumuler plus d'énergie dans son corps.

La Paruline à Croupion Jaune niche dans les forêts de conifères et les forêts mixtes, et pond 4 à 5 oeufs. Ce sont les femelles qui construisent le nid, et parfois le mâle lui apporte les matériaux de construction. L'élaboration du nid prend environ 10 jours, toujours dans un conifère. Les oeufs sont incubés pendant 12 à 13 jours, puis les petits quitteront le nid vers 10 à 14 jours.


NB : En dehors de la saison de reproduction, elle se dirige parfois vers des espaces un peu plus ouverts tels que des vergers ou des prairies en bordure de forêt.

Le Condor de Californie, dans le Cimarron, vit uniquement dans le Canyon et dans les Rocheuses. Les autres endroits où il est visible, il survole la zone à la recherche de nourriture. Il peut planer pendant de longues heures, en utilisant les courants ascendants, et peut parcourir plus de 160 km par jour. Bien que leur habitat soit très étendu, après leur long périple journalier, les condors ont besoin d'un endroit approprié où ils rentrent chaque soir pour se percher et se reposer. Ces endroits se constituent de falaises rocheuses abruptes (donc le Canyon ou les Rocheuses). Ce sont des charognards. Ils se nourrissent généralement de grosses carcasses, comme les chèvres, le bétail, les bisons, les moutons, les cerfs, les chevaux et les coyotes, mais ils peuvent également se contenter de plus petit si rien d'autre ne leur tombe sous le bec. Il préfère les carcasses fraîches, mais ils peuvent très bien digérer la viande avariée si besoin.

Bien qu'ils ne vivent pas en bande, il semblerait qu'ils possèdent une organisation sociale entre eux. Ils parcourent chaque jour une large partie de leur territoire à la recherche de nourriture et reviennent toujours aux mêmes endroits pour se percher et se reposer. Pourtant, ils passent bien plus de temps au perchoir qu'en vol. Ils prennent des bain de soleil pour se réchauffer en déployant leurs ailes et consacrent une grande partie de leur journée à se lisser les plumes. Le nettoyage de celles-ci est important compte tenu de son régime alimentaire, les aliments en décomposition étant de potentiels vecteurs de maladies.

Les Condors de Californie atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de 6 ans. Dès qu'ils sont en âge, il accomplit des rituels amoureux, déploie ses ailes et agite la tête pour conquérir une femelle. Une fois le couple formé, ils restent ensemble pour la vie. La période de nidification a lieu entre février et avril. La femelle pond un oeuf unique donc la période d'incubation dure 56 jours. Le nid est situé dans une anfractuosité au rebord d'une falaise, sur un affleurement rocheux ou dans une crevasse. Les deux parents s'occupent du jeune qui reste avec eux jusqu'à l'âge d'un an, puis il quitte le nid. Le jeune commence à voler entre 6 et 7 mois. Vu la longueur du cycle de nidification, les condors californiens ne se reproduisent que tous les 2 ans. Cette espèce a l'incroyable particularité de, dans des circonstances bien particulières mais méconnues, pouvoir donner naissance à un oisillon mâle même en l'absence de fécondation.

NB : Les Condors, comme les autres vautours, sont considérés avec beaucoup de respect par les Amérindiens, car ils contribuent à un aspect important du cycle de la vie en nettoyant les charognes et en réutilisant leur énergie pour vivre et donner la vie. Ils sont cependant vu d'un assez mauvais oeil par les hommes blancs qui croient, à tord, qu'ils sont responsables de la mort de leur bétail, et qui leur prêtent de mauvais augures.

Ces deux Grues sont de grands échassiers omnivores. La Grue du Canada est un peu plus herbivore que sa cousine et, bien qu'elle chasse tout de même souvent, elle passe surtout son temps dans les prairies et les champs cultivés à glaner les grains, manger les tubercules, les glands ou les baies, et à capturer les proies qui lui passent sous le bec (principalement des insectes). La Grue Blanche, elle, est davantage carnivore et chasse plus souvent qu'elle ne mange de végétaux. Mollusques, crustacés, insectes aquatiques, petits poissons, grenouilles, couleuvres, écrevisses, crabes, palourdes, escargots, souris, campagnols et petits oiseaux font son bonheur. Elles ont toutes les deux le même menu, mais les proportions dans lesquelles elles consomment les différents aliments changent, tout simplement !

Les Grues sont connues pour leur comportement migratoire, bien qu'il soit partiel. Les populations du sud restent près des sites de reproduction toute l’année, alors que les populations du nord migrent vers le sud pour hiverner. Elles se déplacent alors à haute altitude, parfois même trop haut pour être vues depuis le sol, et elles forment une ligne droite ou un V pour économiser leur énergie : l'oiseau de tête rompt la force du vent et les autres se mettent dans son sillage ce qui leur facilite l'effort, et au bout d'un moment, l'oiseau de tête est remplacé par un autre.

Elles vivent habituellement en couple et en groupes familiaux, et peuvent rejoindre d'autres grues pour former des groupes pour se nourrir et dormir tous ensemble. Elles sont monogames et les couples restent ensemble année après année. Elles n'ont qu'une seule couvée par an, en principe de 2 oeufs, entre fin avril et mi-mai. L'incubation est assurée par les deux parents et dure 28 à 32 jours. Les jeunes sont nourris par leurs deux parents et prennent leur envol environ trois mois après la naissance, bien qu'ils suivent leurs parents jusqu'à l'âge de 9 à 10 mois. Quand ils les quittent, ils se rassemblent avec d'autres grues immatures ou non-nicheurs, et restent dans ces groupes jusqu'à leur maturité sexuelle, entre 2 et 7 ans. Ces groupes peuvent comporter des centaines voir des milliers d'oiseaux.

Quand un prédateur s’approche, elle vole vers lui, en donnant des coups de pieds dans le vide pour l'impressionner ; sur le sol, elle déploie ses ailes et pointe son bec affuté vers l'intrus, s'il insiste elle court vers lui et, éventuellement, l'attaque en claquant du bec et en donnant des coups de pattes. Les Grues ont un certain nombre de prédateurs, surtout celle du Canada qui est plus petite, tels que les renards, ratons laveurs, coyotes, loups, corvidés, grands corbeaux, busards et aigles, rapaces nocturnes, mais en principe ils s'en prennent surtout aux jeunes. Par contre, les hommes blancs chassent souvent la grue pour sa viande, et vu qu'ils assèchent souvent les terres pour les cultiver, la grue a de moins en moins d'espace où nicher. Les dérangements humains pendant l’incubation et l’élevage des jeunes provoquent l’abandon des nids et des petits, ce qui pose également problème.


NB : Pour les Amérindiens, la Grue est un symbole assez fort. Elle représente tout d'abord la lutte pour la survie et la préservation de la nature, car elle défend sa vie avec beaucoup de ferveur, avec de grands cris et n'hésite pas à se battre, mais elle est rapidement impactée par des changements dans son environnement (assèchement des sols, dérangement lors de la nidification,...). Elle est également considérée comme maladroite du fait qu'elle a une allure bizarre quand elle se tient sur une seule patte, mais aussi comme gracieuse et élégante, notamment lors des parades nuptiales. C'est un symbole assez féminin, en somme, qui peut être lié à l'affirmation et à la défense de ses idéaux.

Les Oies sont des oiseaux exclusivement herbivores, exception faite de la Bernache de Hutchins qui consomme parfois quelques insectes, mollusques et crustacés en plus du reste. Elles se nourrissent de plantes et de pousses, aquatiques ou non. Il n'est pas rare de les voir barboter en fouillant la végétation sous la surface de l'eau, ni, d'ailleurs, de les voir arpenter les prairies humides ou les cultures. Elles apprécient des zones herbeuses, souvent avec des arbres et buissons épars où elles trouveront quelques fruits.

Toutes les Oies sont migratrices. À cette occasion, elles se rassemblent en groupes et la plupart adoptent des formations de vol reconnaissable : en V ou en ligne diagonale mais droite. La plupart des espèces se séparent du groupe pour la période de nidification, et les couples sont toujours les mêmes année après année. Seules l'Oie de Ross et celle des Neiges vivent en groupe durant la période de reproduction.

Les Oies pondent en principe 4 à 6 oeufs, vers la fin du mois de mai ou au début de juin. L'incubation dure de 23 à 30 jours, assurée par la femelle pendant que le mâle monte la garde. Les oisillons sont nidifuges et quittent le nid 24 à 48h après leur éclosion. Ils sont alors capables de marcher, de nager, de plonger et certaines espèces peuvent même se nourrir par eux-même. Les autres espèces sont nourris par leurs deux parents pendant environ 6 semaines. Les familles restent ensemble pendant tout le premier hiver, et se séparent lors du printemps suivant, juste avant la prochaine nidification.


NB : Pour les Amérindiens, l'Oie est un symbole de fidélité, notamment au niveau du couple mais aussi au niveau des lieux : elles reviennent toujours au même endroit pour nicher. C'est également un fort symbole de voyage : elle est très endurante, parcourt des centaines de kilomètres sans faiblir en comptant sur ses partenaires de vol, et elle revient toujours indemne de contrées pourtant si lointaines !

Les Hérons sont des échassiers carnivores. Le Grand Héron se nourrit principalement de poissons, mais aussi d'amphibiens, de rongeurs et de reptiles. Le Héron Garde-Boeuf, lui, est bien plus insectivore, même s'il consomme aussi de petits rongeurs et de petits reptiles. Il suit souvent les troupeaux de bisons, de vaches ou plus rarement de chevaux pour picorer les insectes dérangés par leur passage ou attirés par eux, et on le voit souvent traîner dans les cultures, les pâturages et les prairies humides, sans qu'il y ait forcément d'eau à proximité. Le Héron Vert, lui, préfère les points d'eau entourés de végétation où il peut chasser de petits poissons, des crustacés, des amphibiens et leurs larves, des insectes, et de petits reptiles. Il n'est quasiment jamais observés dans des prairies au terrain découvert.

Les Hérons sont plutôt complexes socialement parlant. Le Héron Vert est solitaire en toute saison. Le Grand Héron, lui, se nourrit en solitaire (bien qu'il utilise occasionnellement le fait d'être en groupe pour rabattre leurs proies et les capturer plus facilement), mais dort régulièrement en petit groupe. Le Héron Garde-Boeuf, lui, est très sociable ; on l'observe presque toujours en groupe. En principe, les Hérons nichent en colonies, mais là encore le Héron Vert est un peu moins sociable et se contente très bien d'un nid éloigné des autres ou de très petites colonies. C'est souvent le mâle qui choisit l'emplacement et commence à construire le nid, puis, quand il a séduit une femelle, c'est elle qui le termine. Les Hérons sont monogames, mais changent de partenaires d'une année à l'autre. Ils déposent 4 à 5 oeufs, incubés par les deux parents pendant 19 à 27 jours selon l'espèce. Les jeunes sont nourris par les deux parents, et le premier envol à lieu au bout de 21 jours pour le Héron Vert, 30 jours pour le Garde-Boeuf, et 55 à 80 jours pour le Grand Héron. Après l'envol, ils demeurent encore un peu aux côtés de leurs parents pour apprendre à pêcher, puis ils se séparent.


NB : Pour les Amérindiens, les Hérons sont symboles de grâce, d'agilité et d'équilibre. Ils sont doués d'une grande intuition (notamment au niveau de la pêche !) et de confiance en soi. Ils incarnent également la solitude, mais son côté positif : pas besoin des autres pour être heureux, indépendant et serein.