Le Renard Nain est un animal nocturne, mais il s'aventure tout de même parfois en dehors de son terrier durant le jour. Il sort chasser après le coucher du soleil des proies telles que des rats, des lapins, des lièvres, des campagnols, des chiens de prairie, des insectes, des lézards, des serpents, des poissons et des oiseaux nichant au sol. Bien qu'il soit carnivore, si la nourriture vient à manquer, il est capable de se rabattre sur des fruits et des baies, notamment des fruits de cactus. Plusieurs familles de Renards Nains peuvent utiliser le même territoire sans problème, mais ils évitent alors de se faire concurrence en chassant à des heures différentes. Il préfère les climats arides tels que la garrigue, les prairies sèches et les broussailles, et échappe aux fortes chaleurs en dormant le jour dans des terriers. Ils creusent leur propre tanière eux-mêmes, mais peuvent également réutiliser des galeries abandonnées par des blaireaux et des chiens de prairie, en les modifiant à leur guise. Ils n'ont pas peur de s'aventurer près des habitations mais restent discrets puisqu'ils ne sortent que dans le noir.

Les Renards Nains sont monogames et forment des couples fidèles, normalement toujours les mêmes d'une année à l'autre. La reproduction a lieu entre octobre et novembre pour une mise bas vers mars et avril. La femelle met alors au monde 1 à 7 petits, en moyenne 4. Ils ne quitteront pas la tanière avant 4 semaines, et seront sevrés à deux mois, restant alors avec leurs parents pour apprendre à chasser. Ils ne se disperseront qu'entre 5 et 6 mois, et seront matures sexuellement vers 10 mois.

Ils sont principalement les proies des coyotes, ce qui représente plus de 75% des prédations sur le Renard Nain ! Ils sont également vulnérables face aux lynx roux, les renards roux, les blaireaux, les chiens sauvages et les grands rapaces. Ils sont également chassés pour leur fourrure par les humains.


NB : Les Renards Nains sont la plus petite espèce de canidés du continent américain !
Avec leur pelage gris et brun-roux, ils se fondent parfaitement dans les décors arides où ils vivent et passent quasiment inaperçus.
Leurs grandes oreilles, pouvant atteindre les 9 cm de haut, leur confèrent une ouïe particulièrement développée.

Le ménopome est le plus large amphibien d'Amérique du Nord. De forme similaire à un lézard, il se différencie des salamandres par son corps aplati et sa queue similaire à un gouvernail. Il est de couleur brun à cuivré et se camoufle parfaitement dans les cours d'eaux où il vit ce qui lui permet de surprendre les proies qui passent un peu trop près de lui. Sa peau est rugueuse et possède de nombreux plis utile à sa respiration. Cet amphibien respire uniquement par sa peau ce qui l'oblige à vivre dans des milieux riches en oxygène. Au toucher sa peau est visqueuse.

Créature nocturne et territoriale, le ménopome profite de la nuit pour chasser bien qu'il se déplace très peu. Autour de la fin de l'été le mâle construira un nid dans le lit de la rivière et y guidera les femelles qu'il rencontre pour fertiliser les oeufs qu'elles pondront là. Le mâle aura la tâche de garder le nid jusqu'à l'éclosion des oeufs 2 mois plus tard. A l'âge de 18 mois, les jeunes se métamorphoseront en la forme adulte et il leur faudra attendre jusqu'à 5 ou 8 ans pour atteindre la maturité sexuelle et commencer à se reproduire.

Les prédateurs naturels des ménopomes sont les ratons laveurs, les loutres, et les belettes.

NB : Les ménopomes sont capables de vivre sans leurs poumons, uniquement en respirant par leur peau.

Le pelage à la dominante fauve du Pronghorn lui permet de se cacher dans les hautes herbes des zones arides en se fondant dans le paysage. Il affectionne les prairies tempérées, la montagne et même les déserts, profitant facilement d'une alimentation pauvre et fibreuse. Il adapte son alimentation au fil des saisons et de son environnement, broutant l'herbe durant la belle saison et se rabattant sur les arbustes et les feuillages en hiver ou dans les milieux arides. Il adapte également son rythme de vie en fonction : lorsque sa nourriture commence à manquer, il migre, et lorsqu'elle est abondante, il se reproduit (ce qui a donc généralement lieu au printemps).

Le pronghorn est un animal grégaire : en hiver, il se rassemble d'ailleurs en larges troupeaux mixtes, mais à la belle saison ils se séparent en plus petits groupes non mixtes. Les mâles deviennent alors territoriaux : les plus forts défendent des territoires riches en végétation pour attirer les femelles et former leur harem. Les plus jeunes mâles, eux, bénéficient des territoires au fourrage moins attirant, ce qui limite grandement leur attrait aux yeux des femelles. Gare aux mâles qui s'aventurent sur le territoire des autres : ils s’ensuivrait alors un jeu d'intimidation, puis des combats à coups de cornes parfois violents. Les femelles, par contre, peuvent circuler librement comme elles l'entendent, mais elles rejoignent en principe les territoires au fourrage riche.

La période de reproduction se déroule alors de fin août à début octobre, où seul le mâle dominant qui contrôle le territoire concerné pourra se reproduire avec les femelles. La gestation dure environ 8 mois (252 jours), au terme de laquelle la femelle mettra bas entre avril et juin. Les jumeaux sont fréquents sur les territoires au fourrage riche, et les femelles ont donc des portées de un à deux jeunes par an. Deux jours après sa naissance, la faon est déjà plus rapide qu'un cheval, mais il manque encore d'endurance pour suivre une harde à pleine vitesse ; par conséquent il se cache dans les fourrés pendant 21 à 26 jours. Pendant ce laps de temps, le faon ne verra sa mère que pendant 25 minutes par jour, pour l'allaitement, pour éviter d'attirer l'attention des prédateurs sur sa cachette. Plus vieux, les faons se réunissent en bandes, mais le contact avec leur mère est toujours très limité, bien que l'allaitement continue jusqu'à 4 ou 5 mois.

Le pronghorn est l'animal le plus rapide d'Amérique, avec des vitesses atteignant facilement 74 km/h et des pointes mesurées à 98 km/h. De plus, ses grands yeux lui permettent une vision panoramique d'environ 300 à 320 degrés, ce qui lui permet de détecter ses prédateurs à plusieurs kilomètres de distance. En cas de danger, il prévient ses congénères en hérissant sa courte crinière noire, et peut également sécréter une odeur pour les prévenir. Il mise tout sur sa vitesse pour échapper au danger, mais peut tenir l'allure sur de longues distances !

Ses principaux prédateurs sont le loup et le cougar (puma), plus rarement le lynx roux, mais la menace pèse surtout sur les jeunes, où l'ont peut également ajouter le coyote et rarement l'aigle royal à la liste. Sa principale menace reste l'homme, qui le chasse pour sa viande autant que pour ses cornes, et qui n'apprécie pas de le voir brouter dans ses pâturages ou ses cultures !


NB : Les Pronghorns sont de grands migrateurs ; certains n'hésitent pas à parcourir des centaines de kilomètres chaque année !
Tout comme le cerf, le Pronghorn perd ses cornes chaque année en février. Ses cornes ne sont pas creuses comme celles des autres antilopes, et mesurent entre 33 à 38 cm pour le mâle, et 7 à 13 cm pour la femelle.

Comme tous les mammifères marins, le corps du lamantin des Caraïbes est allongé. Il a des nageoires qui se terminent par trois ou quatre griffes, et une puissante queue pour se propulser dans l'eau. Sa peau est ridée de couleur grise mais pouvant varier de brun à noir, tout en étant occasionnellement recouverte par des algues. Le lamantin possède des vibrisses qui lui permettent de se positionner et de naviguer dans des environnements parfois opaques comme des rivières boueuses. Il a une apparence dodue à cause de l'épaisse couche de graisse qu'il a sous la peau, ce qui le protège du froid.

Les lamantins migrent vers des eaux plus chaudes en hiver ce qui peut donner lieu à des rassemblements importants comportant jusqu'à une centaine d'individu. Les individus communiquent entre eux via le toucher et les appels vocaux (ces vocalises étant particulièrement importantes entre une mère et son veau).

Il n'y a pas de saison de reproduction chez le lamantin, et les couples peuvent se former à n'importe quel moment de l'année. La gestation dure 12 mois en moyenne, et le petit restera auprès de sa mère pour être allaité jusqu'à ses deux ans. Les femelles donnent naissance tous les 2 à 5 ans environ.

Le lamantin des Caraïbes n'a pas de prédateur naturel connu, mais l'Homme est une grande menace pour lui.

NB : Dans cette espèce les femelles sont plus grandes que les mâles.
Les lamantins sont appelés les vaches des mers puisqu'ils nagent lentement à brouter les herbes aquatiques sur les fonds marins.
Il peut tenir sa respiration pendant 12 minutes sous l'eau.

Le Grand Géocoucou est un oiseau coureur : il est de ce fait plus apte à la course qu'au vol. Il peut maintenir, en course, une vitesse d'au moins 30 km/h sur de longues distances, et préfère les zones dégagées plutôt que la végétation dense. Il utilise alors sa queue comme gouvernail pour l'aider à changer de direction, et tend la tête en avant, parallèle au sol. Par contre, le Géocoucou vole peu. Il a tendance à plutôt planer en s'élançant d'un perchoir, mais peut également voler sur de courtes distances de 4 ou 5 mètres, rarement davantage. Avec sa silhouette très reconnaissable, élancée et de grande taille, avec une crête souvent dressée à l'arrière de la tête, un bec fort et de longues pattes puissantes, le Géocoucou est devenu un oiseau assez emblématique de l'Amérique du Nord (notamment des amérindiens). Ajoutant à cela son pelage brun foncé strié de beige et un mouvement typique de la queue (il la relève rapidement puis la rabaisse lentement), et vous avez là un oiseau difficile à confondre !

Le Grand Géocoucou est un oiseau diurne, mais il s'adapte en fonction des températures : à la saison chaude, il sort davantage tôt le matin et en fin de journée, en hiver par contre, il affectionne les fourrés et les rochers pour s'abriter des vents froids. Il prend fréquemment des bains de soleil pour se réchauffer, et évite les fortes températures de l'été en s'abritant à l'ombre. Il ne supporte pas bien le froid et en hiver, lors de gels importants, ces oiseaux succombent en grand nombre.

Le Géocoucou est un oiseau omnivore opportuniste : il mange ce qu'il lui passe sous le bec. Au menu : insectes divers, petits animaux vertébrés, invertébrés divers, mais également des oeufs, des charognes, ou divers fruits et graines (qui ne représentent que 10% de son alimentation). Il chasse généralement dans des zones assez dégagées, avec peu de végétation, pour pouvoir courir et fondre sur sa proie rapidement. Parfois, il explore les arbres et les buissons qu'il trouve en glanant les proies qu'il y déniche, mais il y est bien moins agile qu'au sol. Il étourdit ou tue les plus grosses proies en les frappant au sol de manière répétée tout en les tenant fermement dans son bec. Sa prouesse la plus spectaculaire réside dans sa capacité à maîtriser des serpents, notamment les crotales : il commence par tourner autour du reptile et, au moment où le serpent s'élance pour le frapper, le géocoucou se replie puis se jette aussitôt sur sa proie pour la saisir par la tête, au moment où le serpent est encore vulnérable.

Le Grand Géocoucou est un oiseau territorial. Le mâle empêche les autres mâles d'empiéter sur son territoire, en les avertissant de sa présence par le chant, et repousse physiquement les intrus si besoin. Le même couple peut alors défendre le même territoire durant toute l'année.

Côté reproduction, le Géocoucou atteint sa maturité sexuelle à l'âge d'un an ; à la fin de l'hiver, le jeune adulte recherche alors un partenaire unique. En effet, c'est une espèce monogame, et les couples formés durent longtemps. La parade nuptiale est assez longue : le mâle commence par poursuivre la femelle au sol avec une proie dans le bec. Ces poursuites peuvent durer plusieurs heures, jusqu'à ce que la femelle s'arrête et accepte la proie : le premier pas est fait ! La parade se réduit alors à des hochements de queue, des mouvements d'ailes et de huppes (et se réitère chaque année).

La construction du nid débute vers la fin mars et revient à la femelle ; le mâle, quant à lui, apporte les matériaux. Ils nichent au sol ou à de faibles hauteurs (1 à 3m), dans les fourrés, les buissons, et les rochers, à proximité d'une zone dégagée. Les oeufs, au nombre de 3 à 6, sont pondus à intervalles irréguliers (pas tous le même jour), et la couvaison revient aux deux parents. La période d'incubation dure alors de 16 à 20 jours (et les oeufs éclosent de ce fait les uns après les autres, et non le même jour). Ils restent au nid pendant onze jours et sont nourrit par leurs deux parents, et ils ne prendront leur indépendance totale qu'à l'âge de 16 jours. Parfois, le Géocoucou pond ses oeufs dans le nid d'autres oiseaux, mais ce n'est pas systématique.

Ses prédateurs sont les chats harets, les ratons laveurs et les rapaces. Les jeunes (ou les oeufs), eux, sont également prédatés par divers serpents, moufettes et coyotes.


NB : Ses empreintes de pattes, laissées au sol, permettent difficilement de déterminer la direction qu'il a pris. De ce fait, les amérindiens considèrent qu'il a le pouvoir d'égarer. Ils utilisent alors ce symbole autour de leurs défunts pour désorienter les mauvais esprits qui chercheraient la direction qu'ont pris leur âme, et ses plumes sont suspendues près des berceaux des nouveaux-nés pour désorienter les mauvais esprits. Le Grand Géocoucou symbolise également la force et l'endurance, mais surtout le courage (puisqu'il s'en prend aux crotales).

Serpent très courant aux États-Unis, on le reconnait par sa couleur brune dont le dos est recouvert d'hexagones en forme de diamants plus sombres jusqu'au bout de sa queue. Sa tête est de forme triangulaire avec des yeux olives de chaque côté du crâne. Son signe caractéristique est la sonnette qu'il porte au bout de sa queue composée de plusieurs anneaux de kératine reliés entre eux lâchement qui produisent du bruit lorsqu'ils s'entrechoquent les uns avec les autres.

Serpent solitaire, il passe sa vie seul hormis durant l'été où les mâles partent à la recherche des femelles. Ils sont particulièrement vulnérables aux rapaces durant ce moment. L'été, il est actif la nuit, au printemps et à l'automne, en journée, et en hiver, il entre en brumation - un état léthargique similaire à l'hibernation chez les mammifères.

Il atteint la maturité sexuelle à 3 ans. Les mâles vont entrer en conflit pour courtiser des femelles, ils engagent alors un combat ritualisé où ils enroulent leur corps l'un contre l'autre en élevant leurs têtes du sol. Le mâle victorieux se reproduit suite à cela, et la gestation durera 7 mois. La femelle mettra bas à une quinzaine de petits. Ces derniers se disperseront dans les heures suivant leur naissance et chacun partira vivre sa vie. Les parents n'ont aucun rôle dans l'éducation et la survie des jeunes.

Le Crotale du Texas chasse en utilisant un senseur thermique, organe qui se trouve entre ses narines et ses yeux. Il repère les animaux à sang chaud avant de les mordre en libérant du venin paralysant, il les avale ensuite tout rond. Un crotale se nourrit deux à trois fois par semaine en moyenne.

Les prédateurs naturels du crotale du Texas sont les buses, les aigles, les hiboux, les coyotes, les renards, les géocoucous, et les serpents roi de Californie.

NB : Le crotale du Texas est responsable du plus grand nombre de mesures dans les USA chaque année, mais ils ne causent pas le plus de fatalité puisque son venin est moins toxique que son cousin le crotale diamantin de l'Est.
Si sa nourriture vient à manquer, le crotale diamant de l'Ouest peut survivre sur ses réserves de gras pendant près de deux ans !

Le Geai Bleu est un passereau de la famille des Corvidae, bien connu pour être bruyant et audacieux, voire agressif. Il sonne l'alarme s'il voit un prédateur sur son territoire, ce que beaucoup d'autres oiseaux ont appris à reconnaître pour se cacher. Il lui arrive même d'imiter le cri d'appel de rapaces, soit pour tester si un rapace se trouve à proximité, soit pour effrayer d'autres oiseaux qui pourraient lui disputer des sources de nourriture. Bref, il est bruyant ! Il est également sans gêne, car il n'hésite pas à attaquer les animaux qui s'approcheraient de son nid, et ce même au point de harceler des hiboux qui ont choisi un perchoir diurne un peu trop près de chez lui ! C'est un oiseau très territorial, et il peut aller jusqu'à tuer d'autres oiseaux pour les éloigner de chez lui... !

Il est principalement bleu, avec une poitrine et des parties inférieures blanches. Il possède une petite crête bleue bordée de noir et un collier noir caractéristique. Lorsqu'il est agité, en alerte ou en colère, sa crête se lève, et elle s'abaisse lorsqu'il est détendu ou calme. Mâles et femelles sont identiques.

Il vit principalement dans les forêts, avec une nette préférence pour les forêts peu denses : forêts de pins, de sapins, de chênes et de hêtres, ou mixtes, mais rarement des forêts à la végétation dense. Il s'adapte extrêmement bien à son environnement, du moment où des ressources alimentaires sont disponibles. Il n'a pas non plus une alimentation difficile à satisfaire : il est complètement opportuniste, même si en moyenne 75% de son alimentation est composée de matières végétales. Il se nourrit principalement de graines et de noix (et fait parfois des réserves pour les manger plus tard), de céréales, de petits fruits, d'arthropodes en tout genre, et parfois même de petits vertébrés et d'oeufs. Il recherche sa nourriture à la fois sur le sol et dans les arbres.

Le Geai Bleu est un oiseau migrateur : l'hiver, il se dirige vers des zones plus au sud, où la nourriture sera plus abondante, mais parfois ils restent dans la même région durant toute l'année. Personne ne sait vraiment ce qui les décide ou non à partir. Les jeunes geais semblent être plus susceptibles de migrer que les adultes, mais ce seul critère ne suffit pas à expliquer leur comportement migratoire au complet ; on peut donc en général observer des geais bleus durant toute l'année. La disponibilité de la nourriture et le nombre d'individus du Nord qui arrivent dans nos régions pour y passer l'hiver sont certainement des critères importants qui pousseraient nos résidents à migrer plus au Sud.

La reproduction commence à la mi-mars, mais peut se prolonger jusqu'en juillet. Tout arbre ou grand buisson peut être utilisé pour y construire le nid, le Geai Bleu n'est pas très regardant, bien qu'il préfère les arbres au feuillage persistant. Parfois, il réutilise les nids d'autres espèces d'oiseaux s'ils lui paraissent appropriés. Les Geais Bleus forment généralement des couples monogames pour la vie. Les deux parents construisent le nid et élèvent les jeunes, mais seule la femelle couve (le mâle lui apporte alors de la nourriture). Par couvée, on compte en moyenne 4 ou 5 oeufs, dont l'incubation dure de 16 à 18 jours. Les jeunes s'envole entre 17 et 21 jours après l'éclosion, mais la famille reste unie et se nourrit ensemble jusqu'au début de l'automne. À ce moment là, les juvéniles se dispersent pour éviter la concurrence pour la nourriture pendant l'hiver. Ils devront attendre plus d'un an pour être prêts à se reproduire à leur tour.


NB : Le Geai Bleu, comme les autres corvidés, est très curieux et intelligent. Les jeunes individus attrapent des objets au couleur vives ou réfléchissantes (comme des bouchons de bouteilles, des morceaux d'aluminium ou autre), jouent avec et les transportent jusqu'à ce qu'ils s'en désintéressent. C'est ce qui a donné lieu au mythe prétendant qu'ils les ramènent dans leur nid (mais ce n'est pas le cas, ils jouent seulement avec, parfois pendant plusieurs jours).

Le Fou à Pieds Rouges et le plus petit de tous les "fous". Il a plusieurs "morphes" de pelages, c'est-à-dire qu'il a plusieurs couleurs possibles mais que toutes ont des caractéristiques très précises : blanche, blanche à queue noire, brune, brune à queue blanche, et blanc avec les ailes et le dos bruns (toutes ayant du noir au bout des ailes, le bec bleuté, et les pattes rouges caractéristiques). Malgré que ce soit la même espèce, ces morphes se reproduisent généralement entre elles, et forment des colonies avec seulement un ou deux morphes qui prédominent ; il est extrêmement rare de pouvoir observer toutes les morphes au même endroit.

Le Fou à Pieds Rouges se nourrit essentiellement de petits poissons et de calamars qui se rassemblent à la surface. Il pêche en plongeant, mais peut également attraper une proie dans les airs lorsque celles-ci sautent hors de l'eau pour échapper à un prédateur sous-marin. Ils pêchent en général en groupes, à de faibles profondeurs (1 à 5 mètres en-dessous de la surface), et poursuivent leurs proies en nageant. Lorsqu'ils ont attrapés leur proie, ils les mangent en vol, mais ils se font régulièrement harceler par des frégates jusqu'à ce qu'ils les régurgitent et doivent alors recommencer le travail... À l'occasion de leurs parties de pêche, ils peuvent s'éloigner considérablement de la terre ferme (plus de 100 km !), mais ils en sont complètement dépendant pour se reposer ensuite. Ils sont, exceptionnellement, partiellement nocturnes : les calamars remontent près de la surface à la nuit tombée, et sous le faible éclairage de la lune, les Fous s'en donnent à coeur joie ! Ceci n'est cependant possible que lorsque la lune est suffisamment ronde et dégagée, car ils n'ont pas une bonne vision nocturne.

Les Fous à Pieds Rouges se reproduisent à n'importe quel moment de l'année, même s'ils préfèrent tout de même les températures clémentes. Ils forment de très grandes colonies et nichent tous sur la même aire. Le nid est un assemblage de bâtons placé dans un arbre ou dans un buisson, exceptionnellement à terre ou dans un mur. Ils ne pondent qu'un seul oeuf dont l'incubation dure 45 jours. Le petit reste alors au nid entre 100 et 139 jours, mais les parents s'en occuperont pendant environ 190 jours (un peu plus de 6 mois). Il peut passer près de trois mois avant que le jeune ne vole pour la première fois, et plus de cinq mois avant qu'il ne fasse de longs vols comme ses parents ! Ils apprennent à voler progressivement, en s'éloignant du rivage et en allongeant les sorties petit à petit... mais il n'est pas rare que les jeunes se surestiment et doivent se poser sur l'eau... au péril de leur vie, car en-dessous de la surface, les prédateurs les guettent. Ils ne pourront se reproduire à leur tour que lorsqu'ils auront entre 2 et 3 ans.


NB : Les Fous sont capables de plonger de plusieurs dizaines de mètres de haut au-dessus de l'eau, ailes repliées, afin d'aller capturer un poisson plusieurs mètres sous la surface. C'est d'ailleurs ce comportement de plongeon qui leur a valu le nom de "fou".

Le Cardinal Rouge porte bien son nom, avec la couleur rouge vif du mâle ! La femelle, quant à elle, est davantage brun, mais elle arbore un peu de rouge sur la tête, les ailes et la queue. Ils possèdent tous les deux une huppe et un masque facial (noir chez le mâle et brun chez la femelle). Ce passereau vit dans les bois, les jardins, les zones où il y a quelques arbres et les marécages (si tant est qu'il y a quelques bosquet où se cacher). On peut aussi le trouver dans les haies, les fourrés et les lisières de forêts, et même dans les zones urbanisées ou cultivées, ainsi que les zones semi-désertiques. C'est une espèce territoriale dont le mâle défend son territoire : il chante pour faire connaître sa présence aux autres mâles et les chasse s'ils s'introduisent chez lui.

Son régime alimentaire se compose à 90% de graines, de céréales et de fruits, même s'il se nourrit occasionnellement d'insectes (coléoptères, cigales, sauterelles) et d'escargots. Les jeunes, eux, sont nourris presque exclusivement d’insectes.

La reproduction a lieu dès que les températures sont plus clémentes, et le Cardinal Rouge peut faire 2 à 4 couvées par années (selon si les températures ont été douces tôt et longtemps, ou non). Le nid est construit par la femelle à 1 ou 3 mètres du sol, dans un lieu bien camouflé (buisson, fourrés, arbre dense). Pour séduire la femelle, le mâle lui apporte de la nourriture ; comportement qui perdurera pendant que la femelle couve les oeufs ensuite. Les oeufs, entre 3 et 4, incubent pendant 12 ou 13 jours. Les petits quitteront le nid 10 ou 11 jours après l'éclosion. Le mâle s'occupe de nourrir les oisillons pendant que la femelle couve déjà les oeufs suivants. Les jeunes atteindront leur maturité sexuelle à environ un an, mais la vie est truffée de danger d'ici là ! Le Cardinal rouge est la proie d’une grande variété de prédateurs comme le chat domestique, les rapaces diurnes ou nocturnes, les Pie-grièche et les écureuils. Les plus jeunes et les oeufs, eux, sont menacés par les serpents, divers oiseaux, divers écureuils et le tamia rayé.


NB : Le Cardinal Rouge est occasionnellement migrateur : il passe en principe l'hiver là où il vit mais, pour éviter des phénomènes météorologiques extrêmes ou la famine, il peut lui arriver de migrer.

Dans le Cimarron, on peut rencontrer deux espèces de Cormoran : le Cormoran à Aigrettes et le Grand Cormoran. Le premier est légèrement plus petit que le second et possède de petites aigrettes au-dessus des yeux lors des périodes de reproduction ; tous les deux sont complètement noirs et arborent une zone jaune près du bec et autour de l'oeil. La différence réside également dans leur mode de vie dans la région : le Cormoran à Aigrettes passe l'hiver dans nos contrées, près des points d'eau qui n'ont pas gelés, puis part nicher dans d'autres contrées ; le Grand Cormoran, lui, peut être aperçu durant toute l'année, mais il ne se reproduit pas dans la région.

Ce sont tous les deux des oiseaux plongeurs : ils chassent en immersion sous l'eau. Ce sont d'excellents nageurs, et leur plumage est en partie imperméable. En partie seulement, car l’extrémité des plumes se gorge en réalité d'eau pour lui permettre de plonger plus profondément (s'il avait un plumage complètement imperméable, l'air retenu dans ses plumes le ferait davantage flotter). Ça lui donne également une allure un peu particulière sur l'eau : lorsqu'il nage à la surface, la moitié voire même l'intégralité de son corps reste sous l'eau et seule sa tête et son cou dépassent. Mais c'est également pour cette raison que l'on voit très souvent les cormorans se sécher aux soleil : ils ouvrent leurs ailes et restent immobiles au bord de l'eau pendant de longues heures pour permettre à leur plumage de sécher.

Le Cormoran peut plonger profondément : celui à Aigrettes préfère en général de petites profondeurs allant de 5 à 7 mètres, mais le Grand Cormoran, lui, n'hésite pas à plonger jusqu'à 10 voire 30 mètres. Il chasse en général sur le fond de l'eau, même s'il lui arrive également de capturer des poissons de banc en zone plus profonde. Il se nourrit presque exclusivement de poissons, et occasionnellement de crustacés, d'amphibiens et de mollusques. Il lui arrive également de manger de jeunes oiseaux encore au nid. Les petites proies capturées sous l'eau peuvent être consommées immédiatement, mais lors de grosses prises, il remonte à la surface avant de la consommer. Il favorise les points d'eau à faible courant ou stagnants, à eau douce, saumâtre ou salées mais riches en poissons.

Le Cormoran est un oiseau sociable : même s'il chasse en solitaire, il peut former des groupes sur les zones particulièrement riches en poissons, où il a tendance à se percher et à voler en communauté. Lors des périodes de reproduction, ils forment de grandes colonies près des zones côtières, près des lacs ou des rivières à faible courant. Ils nichent dans les arbres, sur des falaises ou sur le sol de petites îles, et tolèrent facilement d'autres espèces d'oiseaux aquatiques. Ils ne nichent cependant pas dans le Cimarron, mais migrent pour des contrées plus fraîches et/ou plus riches en poisson. Pendant la belle saison, seul le Grand Cormoran reste séjourner dans la région, même s'il ne se reproduit pas là (il choisit lui-même son moment de reproduction et n'est pas dépendant des saisons, ce qui fait qu'il en reste toujours quelques-uns dans la région pendant que d'autres sont partis pour nicher) ; le Cormoran à Aigrettes, lui, remonte plus au Nord et ne séjourne ici qu'en hiver.


NB : Quand un même endroit sert régulièrement de perchoir, de dortoir ou de lieu de nidification à une colonie de cormorans, il se colore des fientes blanches caractéristiques de ces oiseaux. Quand il s'agit d'arbres, leurs feuilles sont corrodées par leurs fientes (elles sont rongées par l'acidité).

Le Grand Corbeau est le plus grand de tous les passereaux, ainsi que de tous les corvidés. Il possède un bec puissant et des pattes robustes, avec un oeil vif et intelligent et un plumage noir. Ils vivent en général 10 à 15 ans, mais certains individus atteignent plus de 40 ans.

Les Corbeaux sont des oiseaux très intelligents. Ils sont capables de se servir d'outils (comme par exemple d'un long bâton pour atteindre de la nourriture inaccessible), mais également de se faire aider par d'autres individus ou même d'autres espèces ! Ainsi, les jeunes corbeaux ont tendance à appeler d'autres jeunes corbeaux près des sources importantes de nourritures, pour dissuader les plus vieux de les chasser (puisqu'ils seront alors plus nombreux qu'eux). Ils sont également capables d'imiter grossièrement le jappement des loups ou des coyotes sur le site d'une charogne, pour qu'ils viennent ouvrir la proie et lui permettre d'accéder à la viande (ils ne touchent quasiment jamais aux charognes intactes eux-mêmes). Ils profitent également du travail d'autres animaux (corbeaux ou non) en les observant faire leurs réserves de nourriture pour pouvoir les piller ensuite. Ce type de pillage est si fréquent que les corbeaux ont pris l'habitude de faire semblant de construire des caches de nourriture, sans pour autant y déposer de nourriture, pour tromper les autres corbeaux. En d'autres termes, le corbeau profite souvent des autres, et c'est bien pour cela qu'il s'adapte si facilement aux humains.

Côté alimentation, le corbeau se nourrit principalement de charognes ; mais il touche rarement aux cadavres intactes de gros animaux et préfère de loin des animaux déjà entamés (raison pour laquelle il attire parfois d'autres charognards sur les lieux qui ouvriront le cadavre pour lui). Il est également connu pour surveiller les mises-bas de grands mammifères pour consommer le placentas, voire même les nouveaux-nés lorsqu'ils sont morts-nés ; ce qui n'est pas bien vu par les humains. Il fréquente souvent les décharges et les poubelles, et surveille régulièrement les colonies de reproductions d'autres oiseaux, où il vole œufs et oisillons dans les nids. Il complète son alimentation avec des baies, divers fruits et des céréales. Et même si c'est principalement un opportuniste qui mange ce qu'il a sous le bec, il ne dira pas non à la chasse si une proie se présente : il est capable de capturer de petits vertébrés ou invertébrés, ainsi que des insectes. Comme de nombreux autres corvidés, il cache le surplus de nourriture en vue des jours de disette (et surveille celles de ses congénères ou d'autres animaux pour les piller).

Le corbeau est un animal grégaire qui se regroupe en bandes de plusieurs dizaines d'oiseaux, que ce soit pour vaquer aux occupations quotidiennes ou pour dormir ensemble. Ce comportement ne s'observe chez les adultes qu'en dehors de la période de reproduction ; les jeunes ou ceux n'ayant pas de partenaires, eux, sont grégaires à longueur d'année.

Les Corbeaux sont des oiseaux monogames, sédentaires et territoriaux : une fois qu'ils ont trouvé leur partenaire, c'est pour la vie. Pendant la période de reproduction, ils défendent ensemble un territoire, toujours le même, et les intrus sont chassés et raccompagnés aux limites de celui-ci avec beaucoup de virulence. Ils nichent principalement sur les parois rocheuses, naturelles ou non, et sur de grands arbres. Il n'est pas rare qu'ils réutilisent le même nid plusieurs années de suite. La saison de reproduction commence dès la fin de l'hiver, et la ponte a lui de début mars à mi-avril. Les oeufs, au nombre de 3 à 7, sont incubés pendant 18 à 21 jours. Les jeunes sont alors nourris par les deux parents, et ne quittent le nid que 5 à 7 semaines après leur éclosion. Ils restent un certain temps encore avec leurs parents, puis rejoignent les groupes d'oiseaux immatures du secteur, jusqu'à ce qu'ils puissent à leur tour se reproduire, à l'âge de 3 ans.

Son principal ennemi est l'homme qui n'hésite pas à empoisonner ses repas ou à le chasser activement, sans doute parce que son comportement charognard est parfois confondu avec de la prédation. Vu qu'il surveille les mises-bas et se nourrit de charognes, il est, à tort, considéré comme responsable de la mort de jeunes animaux de rente. De plus, son attrait non dissimulé pour les charognes lui donne mauvaise réputation : on prétend alors qu'il porte malheur, voire même qu'il annonce la mort prochaine de la personne qui l'aperçoit... Côté prédateurs sauvages, il peut craindre certains gros rapaces comme le Hibou Grand-Duc, mais sa grande taille les dissuade généralement de s'en prendre à lui.


NB : Les Corbeaux sont symbole d'obscurité, de mort, de guerre, de désespoir et de solitude, mais ils ont également un côté positif et peuvent représenter protection, intelligence, débrouillardise, dignité, confidentialité et respect. On considère donc cet animal avec un mélange de crainte et de respect.
Souvent, les amérindiens qui portent un nom ou une plume de corbeau sont considérés comme intelligents, vifs d'esprit, dignes et protecteurs, parfois secrets et mystérieux, mais également comme sachant bien cacher leur jeu et profiter des autres (sans pour autant leur nuire) ; par contre, croiser un corbeau peut être signe de mauvais présage...

Le Renard Roux est un mammifère au pelage roux marqué de blanc sur le ventre et la gorge. Il possède un museau pointu, des oreilles droites et une queue touffue. Cette espèce a un régime alimentaire omnivore à prédominance carnivore. Il optera donc plus régulièrement pour de petits vertébrés, comme des rongeurs ou des lapins, mais il saura s'adapter à ce qui lui passe sous la truffe : charognes, insectes et autres invertébrés, poissons, fruits, champignons et autres végétaux. En bref, il est très opportuniste, ce qui lui permet de s'adapter à des milieux très différents et de modifier son alimentation selon l'abondance ou la rareté de certaines denrées au fil de l'année. On peut donc tout autant le retrouver sur les bords de mers que dans les landes et campagnes, dans les forêts, les praires, les savanes, les steppes, les zones urbaines ou cultivées, et même les zones arides.

Le Renard Roux est généralement un animal un peu timide, qui sort à l'aube et au crépuscule quand tout est calme. Si son territoire est peu perturbé au cours de la journée, il sera plus enclin à sortir à toute heure, alors que s'il vit en ville, par exemple, où il y a sans cesse du mouvement et du bruit, il ne sortira que la nuit.

Le renard adulte ne craint pas beaucoup de prédateurs, ces derniers s'en prenant plutôt aux jeunes spécimens. Ainsi, on peut compter le loup, le lynx, le blaireau, l'aigle royal ou encore le hibou grand-duc parmi ses ennemis, mais son plus grand fléau réside dans l'être humain. Considéré comme nuisible, chassé pour sa fourrure, véhicule de maladies transmissibles à l'homme, prédateur des volailles d'élevage... les raisons sont nombreuses pour que l'humain s'en prenne à lui. Le Renard est également sensible à plusieurs maladies graves telle que la rage ou la gale, ainsi qu'aux parasites externes et internes. De ce fait, et pour toutes ces raisons, les Renards dépassent rarement 2 à 5 ans, alors qu'ils peuvent vivre facilement 14 à 15 ans.

Heureusement, pour combler ce problème, le renard est une espèce plutôt prolifique. Il atteint sa maturité sexuelle à 10 mois et adapte naturellement la taille de ses portées en fonction de la disponibilité de nourriture sur son territoire ; ainsi, lors des années où la nourriture est abondante, il peut mettre bas jusqu'à 12 petits par portée ! Le Renard Roux chasse en général en solitaire, mais le début de l'hiver marque la formation de couples en principe monogames. Pendant cette période, les mâles s'affrontent régulièrement entre eux, se dressant l'un contre l'autre sur leurs pattes arrières, les pattes avant appuyé sur l'autre, et la gueule grande ouverte. Une fois une partenaire trouvée, ils chasseront alors en duo jusqu'à la fin de l'hiver, entre janvier et février, où il sera l'heure de la reproduction. La mise bas aura lieu entre mars et mai, après environ 52 jours de gestation, dans un terrier. Il est rare que le renard creuse son propre terrier : il réutilise en principe une galerie de blaireau, de lapin de garenne ou de marmotte, ou une cavité naturelle. Parfois, il partage même ce terrier avec d'autres animaux (par exemple les lapins de garenne) pour lesquels il ne représente pas de menace car il chasse en principe loin de son terrier pour se nourrir. Durant les deux premières semaines de l'élevage des jeunes, le mâle n'est pas toléré dans le terrier. Il dépose les proies qu'il rapporte à la femelle à l'entrée, et celle-ci ne sortira pas de là avant au moins 10 jours. À ce moment-là elle sortira sur de très courtes périodes pour aller se nourrir ou se désaltérer, sans jamais laisser ses petits seuls trop longtemps. Ce n'est que 4 semaines après la naissance que les renardeaux effectueront leurs premières sorties, et ils ne seront sevrés qu'entre 6 et 9 semaines. Ils continueront à être nourris des proies que leur ramènent leurs parents tout en apprenant à se débrouiller seul en parallèle et à devenir de plus en plus autonome. Ce n'est que durant l'automne qu'ils se disperseront et partiront à la recherche de leur propre territoire.

En dehors de l'hiver, le Renard Roux est plutôt solitaire, mais il peut arriver qu'il reste en couple ou forme de petits groupes sociaux de maximum 7 individus, même s'ils continuent tout de même à chasser en solitaire. La formation de ces groupes dépend uniquement de la disponibilité de la nourriture : on pourra observer un tel phénomène exclusivement sur des territoires extrêmement riches en nourriture et où les cachettes seront suffisamment nombreuses pour abriter tout le monde. En principe, le groupe est constitué de jeunes femelles qui ne se sont pas encore séparées de leurs parents. La hiérarchie y est très forte et seule la femelle dominante pourra se reproduire. Les femelles subordonnées, elles, participeront au ravitaillement et à l'élevage des petits. Leur statut peut évidemment changer au fil du temps, tout comme elles peuvent être incitées à partir par le couple dominant. Il n'y a pas vraiment d'avantage pour les renards à vivre en groupe ; ils le font surtout pour profiter des ressources disponibles sur un même territoire et, lors de la période de reproduction, pour faciliter l'élevage des jeunes. C'est donc davantage de la tolérance qu'un réel besoin.


NB : Chez les Amérindiens, la symbolique du renard est double : d'un côté, ils le considèrent comme un messager noble et intelligent, mais de l'autre, ils croyaient que le renard était un tricheur qui aimait jouer des tours aux gens.

La Buse Rouilleuse est la plus grande buse de l'Amérique du Nord. En raison de sa taille et de son comportement, elle est parfois confondue avec l'Aigle Royal. Elle possède cependant deux types de plumage, selon les individus : une phase claire, où la tête, le poitrail et le dessous du corps sont blanc avec les ailes et le dos brun, et une phase sombre où la quasi totalité de l'oiseau est brun. Attention, la coloration de l'oiseau dépend de chaque individu et non de la saison, bien que le terme "phase" puisse porter à confusion.

La Buse Rouilleuse fréquente les prairies semi-arides, en particulier des espaces très ouverts qui sont pourvus d'arbres clairsemés, d'affleurements rocheux et de parcelles boisées bordant des rivières ou des cours d'eau. C'est un espèce sédentaire et territoriale en période de reproduction. Les couples formés sont monogames et restent ensemble pour la vie. Ils marquent leur territoire de deux manières : soit elles s'installent sur un perchoir bien en évidence au début de la période de nidification, soit le mâle plane en solitaire au-dessus de son territoire. La Buse Rouilleuse niche en général dans les arbres, mais il lui arrive parfois de préférer une saillie rocheuse, le sol, ou une structure artificielle humaine. Elle est en réalité assez versatile sur le choix de l'emplacement de son nid, et change d'emplacement assez régulièrement. En début de saison, elle fait le tour des nids qu'elle a déjà utilisés et en choisit un (ou plusieurs) qu'elle restaurera avant de se reproduire. Si elle en a restauré plusieurs, le choix final du nid sera effectué au moment de pondre. Elle pond de 2 à 6 oeufs et les deux parents les couvent à tour de rôle pendant 32 jours. Les jeunes ne prendront leur premier envol qu'à 38 ou 50 jours, mais restent encore dépendant de leurs parents pendant 10 à 40 jours supplémentaires. De la naissance à l'indépendance totale du jeune s'écoulent donc en moyenne 48 à 90 jours, selon la rapidité d'évolution des individus.

Bien que la Buse Rouilleuse vole et plane bien, elle chasse rarement ses proies en vol (elle le fait moins de 30% du temps). Elle préfère plutôt se poser au sol à proximité d'un terrier ou sur un arbre pour observer son environnement et, quand elle repère une proie, elle s'en approche en rasant le sol. Elles chassent surtout le matin ou en fin d'après-midi, à l'heure où ses proies sont le plus actives. Son régime alimentaire est presque exclusivement composé de rongeurs (souris, campagnols, musaraignes...) et de lagomorphes (lapins, lièvres...), ce qui constitue environ 85% de ses prises, mais il lui arrive tout de même de se nourrir d'oiseaux, de reptiles et d'amphibiens.


NB : La Buse Rouilleuse est bruyante en période de reproduction, alors qu'en hiver, par contre, elle est très calme voire silencieuse, même lorsqu'elle est en petit groupe.

Le Rat Musqué est un mammifère à l'aspect grassouillet. Il possède une épaisse fourrure brune et une queue fine et aplatie verticalement (un peu comme une anguille) couverte d'une peau écailleuse. Il vit habituellement dans les marais d'eau douce, dans les lacs, les rivières, les canaux... en fait, à peu près tous les points et cours d'eau, à condition que le niveau de l'eau soit assez élevé pour qu'elle ne gèle pas jusqu'au fond en hiver, mais que le niveau soit assez bas pour permettre la croissance de plantes aquatiques. Les lieux qu’il préfère sont ceux où abondent les joncs, les quenouilles, les potamots ou les carex ; le Rat Musqué est donc bien un herbivore. Cependant, en période de disette, il peut se rabattre sur des poissons, des grenouilles et des coquillages (palourde, moule, mye...), mais ce régime alimentaire-ci ne lui convient pas sur de longues périodes.

Le Rat Musqué vit dans des huttes qu'il construit dans l'eau, ou dans des terriers qu'il creuse dans la berge, si celle-ci est assez escarpée. Le choix de son abri dépend tout simplement de l'environnement : dans une région où les quenouilles et les joncs sont nombreux, il s'en sert pour construire une hutte qu'il colmate avec de la terre, et là où la berge est assez abrupte, il creuse un terrier dont l'entrée se situe sous l'eau et dont le long couloir remonte pour être au-dessus du niveau de l'eau. Dans les régions à forte concentration humaine, il préfère plutôt creuser des terriers pour être plus discret, même si l'environnement serait propice aux huttes. Le Rat Musqué est un excellent plongeur et peut demeurer sous l'eau jusqu'à 15 minutes en apnée. Il aménage tout de même des points de relais à distance de sa hutte, constituée de terre et de branchages où, en hiver, la glace ne prendra pas pour qu'il puisse aller respirer à la surface, et sur lesquels il pourra grimper le reste de l'année pour manger. En réalité, en hiver, la couche de glace qui se forme sur les eaux tranquilles le confine à vivre sous l'eau et dans son terrier ou sa hutte, d'où l'importance capitale de ces "cloches" où il pourra aller respirer de temps à autre.

Le Rat Musqué est un animal territorial. Sa reproduction débute aussitôt après le dégel, entre mars et mai. Les couples ne s'unissent pas pour la vie, au contraire il a même souvent plusieurs partenaires. Les mâles se battent avec acharnement pour les femelles, et les accouplements donneront naissance à 5 à 10 petits, moins d'un mois après. Les petits naissent aveugles, dépourvus de poils et quasi complètement démunis, mais leur développement est très rapide. À la troisième semaine, ils commencent déjà à faire de brèves excursions et seront sevrés. Ils ne seront cependant complètement indépendants qu'à six semaines. La reproduction se poursuit tout au long de l'été, et la femelle peut avoir deux à trois portées par an (une tous les deux mois).

Peu de Rats Musqués parviennent à un âge avancé, car ils sont des proies faciles pour toute sorte de prédateurs, mais leur reproduction prolifique rend la population stable, voire même invasive si on bouscule trop l'équilibre naturel proie-prédateur.


NB : Pour les tribus Amérindiennes, le Rat Musqué est symbole d'humilité, d'abnégation, de don de soi et de service aux autres.
Pour certaines tribus Amérindiennes, il est, selon la légende, celui qui aida la tortue à créer la terre en remontant la boue des fonds marins à la surface afin de créer notre mère la terre sur le dos de la tortue.

Le Grand-Duc d'Amérique est un hibou de grande taille dont les aigrettes érectiles et les grands yeux jaunes vifs sont caractéristiques. Il fréquente les paysages semi-ouverts pourvus de bosquets d'arbres ou les forêts clairsemées, ainsi que les broussailles ou les endroits rocheux pourvu de quelques arbres et buissons. Ils s'approchent également volontiers des habitations humaines.

Le Grand-Duc d'Amérique est un oiseau carnivore qui chasse des mammifères dont la taille est un peu plus petite que celle des lapins. Ils chassent également des oiseaux de taille petite à moyenne, y compris des rapaces et même des strigidés (hiboux, chouettes et espèces apparentées), ainsi que des reptiles, de gros insectes et des amphibiens. En principe, ils chassent dans des milieux ouverts ou semi-ouverts, telle que les lisières de forêt ou de grandes clairières. En général, ils se perchent à un endroit puis plongent vers le bas quand ils ont repéré leur proie. Ils l'emporteront alors ailleurs pour la consommer, pour ne pas alerter les autres animaux de sa présence à cet endroit ; s'ils ont trop de nourriture, ils la cachent quelque part pour y revenir. Bien qu'ayant des moeurs essentiellement nocturnes, il peut commencer à s'agiter dès la fin de l'après-midi, puis rester actif un peu après l'aube.

Le Grand Duc est un oiseau monogame et, en principe, les couples restent les mêmes d'une année à l'autre, même s'ils se séparent en dehors des périodes de reproduction. Ils commencent tout d'abord par redéfinir les limites de leurs territoires en s'arrangeant avec leurs proches voisins, puis le mâle appelle sa partenaire. Tout deux se mettent alors à chanter en duo, puis le mâle montre à la femelle l'endroit qu'il a sélectionné pour le nid. Il peut choisir le même emplacement pendant plusieurs années consécutives, et utilise souvent le nid abandonné d'un grand rapace, en principe au sommet d'un arbre, mais également sur des corniches de falaises, l'entrée d'une grotte ou un espace à la base d'un tronc. La femelle pond en moyenne deux oeufs, et jusqu'à 6 oeufs si les ressources sont particulièrement abondantes. Ils sont couvés par la femelle pendant 23 à 25 jours, alors que celle-ci est ravitaillée par son partenaire qui lui apporte de quoi manger au nid. À la naissance, les petits sont recouverts d'un manteau de duvet blanchâtre. Ils restent au nid pendant 7 semaines mais ils sont incapables de voler avant environ 3 mois (11 à 12 semaines). Ils ne se disperseront qu'à la fin de l'automne.


NB : Le Grand-Duc d'Amérique est considéré comme un être sage par les Amérindiens : il sait tout sur tout, et personne ne peut le tromper, car il voit dans la nuit et donc dans les ténèbres de l'âme. Il observe, il entend, il voit, il perçoit au-delà des apparences, et il comprend. N'essayez donc même pas de le duper ! Il est également associé à la patience.

Il y a deux espèces de Pélicans qui peuvent être rencontrés dans le Cimarron : le Pélican d'Amérique et le Pélican Brun. Si ce dernier ne fréquente que les bords de mer et ne s'enfonce jamais dans les terres, le Pélican d'Amérique, lui, affectionne également les îlots au milieu des lacs ou de larges rivières, ainsi que des marécages peu profonds. Le Pélican d'Amérique est blanc au bec jaune, tandis que le Pélican Brun (sur l'image ci-dessus) est gris, avec la nuque, le dessus du cou et le dessous du corps brun ; il est également plus petit que son cousin d'eau douce.

Une autre différence fondamentale réside dans leur manière de pêcher : le Pélican d'Amérique ne plonge pas, il racle la surface avec son bec tout en nageant, tandis que son cousin, lui, vole au-dessus de l'eau puis plonge pour aller attraper sa proie sous la surface. Tout deux possèdent une poche, sous le bec, qui leur sert d'épuisette pour attraper leur nourriture. Quand ils ont attrapé quelque chose, ils vident l'eau qu'elle contient en pointant le bec vers le bas puis, quand il ne reste plus que la nourriture, ils renversent la tête en arrière pour l'avaler.

Les Pélicans sont des oiseaux grégaires : ils forment des groupes de plusieurs dizaines d'individus, dorment et chassent ensemble. Lors de la période de nidification, ces groupes deviennent plus larges encore, dont les plus imposants peuvent comporter jusqu'à 1'000 couples. Ils arrivent sur leur site de nidification au mois de mars ou avril, mais la construction du nid ne débute pas avant fin avril, voire même juin. Le mâle choisit l'emplacement de son futur nid, bataillant férocement avec les autres mâles pour les meilleurs endroits, puis tente d'attirer une femelle à l'endroit qu'il aura choisi. Lorsqu'une femelle semble favorable, ils s'accouplent, puis le mâle rapporte de quoi construire le nid. Le Pélican d'Amérique niche au sol, en creusant une légère cavité qu'il garnira de végétaux pour le rendre moelleux, tandis que le Pélican Brun niche dans les arbres et construit un véritable nid. La couvée se constitue en principe de 2 ou 3 oeufs qui seront couvés alternativement par les deux parents pendant 4 ou 5 semaines. Les jeunes quittent le nid à 3 ou 4 semaines et se rassemblent alors avec les autres jeunes ; pourtant leurs parents les reconnaissent et écartent les jeunes qui ne sont pas les leurs avec plus ou moins de virulence pour qu'ils ne se fassent pas voler leur repas quand il est l'heure de les nourrir. Ils continueront à être nourris par leurs parents jusqu'à ce qu'ils aient appris à voler et à pêcher, en principe à la fin de l'été ou au début de l'automne.

Le Pélican ne craint pas beaucoup de prédateurs, lorsqu'il est adulte, mais les jeunes et les oisillons, eux, sont extrêmement vulnérables. Ainsi les oeufs et les oisillons craignent les coyotes, les renards roux, les goélands, les corbeaux, les pygargues et les grands-ducs.


NB : Les pélicans sont des oiseaux relativement silencieux qui utilisent uniquement quelques grognements bas pour marquer leur agressivité ou communiquer avec leur partenaire.

Le Pigeon Biset est un oiseau grégaire qui, en dehors de la période de reproduction, forme de grands rassemblements. Il vit dans les endroits rocailleux, où les couples trouvent refuge dans les fissures et sur les corniches. Il n'a pas non plus peur de vivre en ville, où il s'installe dans les cavités, les trous, les toits et les terrasses des bâtiments, qu'ils soient habités ou non. Il se nourrit à terre, principalement de graines, mais également de fruits, de feuilles sauvages, et d'invertébrés qui lui passent sous le bec. C'est un acrobate agile dans le ciel, mais il se fait également bon marcheur sur le sol, à la recherche de sa nourriture. Il se pose rarement dans les arbres, à moins que les branches ne soient très dénudées, et préfère le sol ou des saillies rocheuses.

Le Pigeon Biset est un oiseau sédentaire qui niche dans les crevasses, les anfractuosités ou les grottes, dans les falaises et les versants rocheux, ainsi que sur des bâtiments humains (qu'ils soient habités ou non). En principe, ils forment de grandes colonies, mais on peut également trouver des couples isolés, notamment lorsqu'ils testent une nouvelle falaise ; le nombre de couples augmentera alors d'année en année si le lieu semble être adopté. Le Pigeon Biset est monogame et forme en principe un couple pour la vie. Il fait sa première ponte en général à la fin de février ou en mars, mais peut en avoir jusqu'à trois par an, puisque la saison propice s'étend jusqu'au mois d'octobre. Les oeufs, généralement au nombre de deux, sont incubés pendant 17 ou 19 jours. Ils sont principalement couvés par la femelle, bien que le mâle collabore sur de courtes périodes. Une fois éclos, les deux adultes s'occupent alors du nourrissage des jeunes. Ils quitteront le nid un mois après leur naissance, mais ne seront de véritables acrobates du ciel qu'au moins une semaine après l'avoir quitté.

Ses principaux prédateurs sont le Raton Laveur, le Petit-Duc Maculé, le Grand-Duc d'Amérique, le Faucon Pèlerin et la Corneille d'Amérique, mais il est également très sensibles aux maladies. Son plus gros ennemi reste l'homme, qui le chasse pour sa chair délicieuse et pour le sport.


NB : Le Pigeon Biset peut être considéré comme l'ancêtre du pigeon domestique qui peuple nos villes, mais également comme celui du pigeon voyageur, bien que tout deux aient été tellement sélectionnés qu'ils n'y ressemblent plus vraiment.

Le Rat Brun est un rongeur au pelage gris brunâtre sur le dos, et gris blanchâtre sur le ventre. Il possède une musculature développée qui lui permet de courir et de sauter (parfois jusqu'à 1 mètre de hauteur et 1,20 mètres de longueur !), ainsi que de nager près de 800 mètres sans s'épuiser. En d'autres termes ? Il est extrêmement bien adapté à la survie. Il n'a pas une très bonne vue, mais il compense cette faiblesse par des moustaches (les vibrisses) extrêmement sensibles qui lui permettent d'explorer son environnement grâce au toucher. Il a également une excellente ouïe et un odorat très développé, sans parler de son sens du goût très précis : il trie sa nourriture pour manger les meilleurs morceaux, reconnaît les goûts habituels ou non des aliments (ce qui lui permet de savoir si sa nourriture a été modifiée, que ce soit par la péremption ou par du poison par exemple), et peut se montrer très méfiant envers quelque chose qu'il n'a jamais goûté. Ils sont également très intelligents, apprennent vite et ont une excellente mémoire.

Le Rat Brun est abondant dans les villes ou les villages, près des habitations humaines. Il profite de la nourriture que les humains ont tendance à rassembler (soit dans les garde-manger, soit dans les poubelles, il n'est vraiment pas difficile !). Il peut également, plus rarement, se rencontrer dans les zones agricoles ou dans les forêts, mais il a vraiment tendance à rester près des humains. Il évite cependant les endroits trop chaud, car il supporte mal la chaleur, et est, par contre, plutôt résistant au froid. Le Surmulot est un omnivore, purement opportuniste : il croque ce qui lui passe sous la dent ! En général, il préfère la viande et les charognes, mais ne dira jamais non aux fruits, légumes, plantes et céréales. Ce n'est pas pour autant un véritable chasseur, même s'il peut facilement attraper des insectes ou mettre de petits animaux à mort (lézard, souris, ...), il préfère vraiment se servir dans les déchets ménagers, dans les poubelles, dans les gardes-mangers ou dans les réserves de grain.

La maturité sexuelle du Rat Brun survient à l'âge de 5 ou 6 semaines, et il reste capable de se reproduire jusqu'à 12 ou 18 mois. Mais le Surmulot est un animal extrêmement prolifique : une seule femelle peut mettre au monde en principe 6 à 12 petits par portée et ce, 4 à 7 fois par an. La durée de gestation chez le rat est de 20 à 22 jours, et la femelle pourra à nouveau être fécondée quelques heures seulement après la mise bas ! Ce qui ne lui laisse donc aucun repos entre deux portées... Le petit est physiquement sevré dès 3 semaines de vie, même s'il apprend encore les codes sociaux jusqu'à l'âge de 5 à 6 semaines.

Les rats bruns vivent en groupe allant de 20 à 200 individus, bien qu'en général ils n'excèdent pas 40 à 60 animaux. Un même mâle se reproduit avec plusieurs femelles, de même qu'une femelle se reproduit avec plusieurs mâles, sans distinction. Par contre, les bagarres pour décider qui a la priorité sur une ressource ou une femelle ne sont pas rares, mêmes si elles restent souvent sans conséquences (les rats les plus forts, ceux qui renoncent le moins souvent devant l'adversaire, sont donc ceux qui ont l'honneur de manger ou de se reproduire en premier). En principe, toutes les femelles participent à l'éducation des jeunes et même à l'allaitement, sans vraiment faire de distinction entre les leurs et ceux de leurs amies. L'unité du groupe repose sur l'odeur : l'odeur "familiale" (celle du groupe en question donc), exclut tout individu qui ne la possède pas. Cela peut donc mener à des situations assez cocasses : si un rat change de manière trop importante d'odeur (s'il tombe dans quelque chose qui sent fort par exemple), il peut se retrouver exclu du groupe. Les rats communiquent entre eux par des attitudes corporelles, des sons et des cris qui permettent d'éviter les conflits (d'ailleurs, il est rare que les conflits entre rats d'un même groupe mènent à des blessures... Mais avec des rats étrangers, qui n'appartiennent pas à leur troupe, c'est une autre histoire !). Ils fonctionnent souvent en groupe : plusieurs individus partent ensemble à la recherche de nourriture ou à la découverte de territoires inconnus, plusieurs femelles s'occupent des jeunes... bref, c'est une grande histoire de famille !

Le Rat Brun est souvent considéré comme nuisible, notamment dû aux dégâts qu'il peut causer. Eh oui, le rat est un rongeur et de ce fait... il ronge. Papier, bois, tuyaux, câbles électriques, tout y passe ! Il peut donc causer des dégâts considérables dans les bâtiments. De plus, le rat étant un fervent adepte des gardes-mangers et des réserves de grain, il n'en est pas moins ingrat : pour chaque grain dévoré, 10 à 15 autres sont souillés et rendus impropres à la consommation, à cause de leur urine notamment... C'est donc bien souvent toute la récolte qui est perdue ! Il tient également un rôle conséquent dans la propagation de certaines maladies (peste, leptospirose, salmonellose...). Mais le rat peut également être un peu utile : il a tendance à vivre dans les égouts et à participer à leur maintien en se nourrissants de nombreux déchets. Il limite ainsi les risques d'engorgements ou d'occlusion des canalisations.

La principale cause de mortalité du rat brun est la dératisation opérée par l’espèce humaine ; la prédation des canidés et félidés est anecdotique, et celle des mustélidés, des serpents ou des rapaces ne s'exerce pratiquement qu'à la campagne. Ainsi, leur durée de vie se limite en moyenne à 18 mois, alors qu'ils pourraient techniquement atteindre 2 ou 3 ans dans de bonnes conditions de vie.


NB : Pour les Amérindiens, le Rat est associé à la survie (c'est l'une des espèces la plus chassée au monde, pourtant il en souffre très peu !), à l'intelligence et à la ruse. Ils sont également liés à l'abondance de ressources et la prévoyance : ils ont tendance à voir les choses venir avant tout le monde. Il est également associé à la détermination et à la famille (prendre soin les uns des autres).

L'Iguane du Désert est plus petit que le Chuckwalla, mais aussi plus clair. Il arbore une couleur gris pâle à crème avec des motifs brun clair sur le dos et les flancs, qui finit en rayures sur la queue. En principe, la queue est une fois et demi plus longue que le corps, donc bien que ses 40 cm de longs peuvent paraître impressionnants, plus de la moitié d'entre eux sont constitués uniquement de la queue. Comme beaucoup de lézards, il a la capacité de la perdre s'il se sent menacé ; elle repoussera alors beaucoup plus courte et de couleur unie gris-marron.

Le Chuckwalla, quant à lui, est plus grand, mesurant jusqu'à 50cm de long, mais là aussi, plus de la moitié n'est constituée que de la queue. Il est grand, au corps plat avec un gros ventre arrondi. Sa coloration varie entre son lieu de vie, son état émotionnel, son âge et son sexe, mais chez les mâles, la tête et les épaules sont noires tandis que le milieu du corps est beige tacheté de brun ; les femelles, elles, sont de couleur brunâtre avec une dispersion de tâches rouge foncé. Les juvéniles sont légèrement rayé (particularité qui peut partiellement subsister chez les femelles adultes, mais jamais chez les mâles).

Ces deux espèces affectionnent les endroits désertiques. Pour l'Iguane du Désert, il favorise en principe des zones avec une végétation éparse et des broussailles, de quoi se cacher rapidement (ils creusent généralement des terriers sous des arbustes et des buissons). Le Chuckwalla, lui, préfère davantage les zones rocheuses où il se cache dans les crevasses et entre les rochers (il gonfle alors ses poumons au maximum et distend son corps de sorte à se retrouver coincé entre les rochers, pour qu'un prédateur ne puisse pas le tirer dehors). Ces lézards supportent des températures élevées, jusqu'à 40°C degrés sans problème. Ils régulent leur température en se prélassant au soleil ou en recherchant l'ombre, tour à tour, car c'est leur seul moyen de se réchauffer. Lorsqu'il fait frais, ils passent davantage de temps au soleil, et s'il fait vraiment trop froid pour eux, leur organisme se met alors à tourner au ralenti ; ils ne mangent quasiment plus et dorment la plupart du temps.

En principe, ces iguanes sont plus ou moins territoriaux entre individus de la même espèce : une abondance de ressources tend à les laisser cohabiter dans une même région, à condition de respecter une hiérarchie basée sur la taille : un grand mâle domine les plus petits. Lorsqu'il y a moins de ressources cependant, les mâles les moins avantagés sont chassés. Ils communiquent et défendent leur territoire par des signaux physiques : des coups de têtes, des bouches grandes ouvertes, etc.

Ces iguanes sont principalement herbivores. Ils se nourrissent de bourgeons, de fleurs, de fruits et de feuilles de nombreuses plantes. Ils complètent cependant leur alimentation par des insectes lorsqu'ils en ont l'occasion. Comme beaucoup d'autres lézards du désert, les juvéniles mangent presque exclusivement des insectes puis, en vieillissant, ils adoptent un régime de plus en plus herbivore jusqu'à le devenir quasi exclusivement.

La reproduction a lieu au début du printemps, vers mai-juin pour l'iguane du désert, avec une couvée par année de 2 à 8 oeufs qui éclosent vers septembre ; et vers avril-juillet pour le chuckwalla, avec une couvée de 5 à 16 oeufs pondus entre juin et août et qui éclosent fin septembre.

Les prédateurs de ces iguanes et de leurs œufs sont les oiseaux de proie, les renards, les rats, les belettes, certains serpents et les humains.


NB : Pour les Amérindiens, bien qu'ayant l'air paresseux, l'Iguane est un symbole de contemplation et de satisfaction du moment présent. Rien ne presse dans ce monde, tout vient en temps voulu, il est en harmonie avec les cycles de lever et de coucher du soleil, et de ces habitudes de vie simple, il tire un bien-être durable.

Chez la Corneille d'Amérique, tout est noir ! De la pointe du bec jusqu'au bout de la queue, en passant par les yeux et les pattes, tout ! Comme beaucoup d'autres corvidés, elle est plutôt bavarde et aime donner de la voix. Elle peut même imiter les cris de certains autres oiseaux !

La Corneille d'Amérique est omnivore. Elle se nourrit d'insectes, de crustacés, de mollusques et autres invertébrés, d'amphibiens, de reptiles, de poissons, d'oeufs et d'oiseaux, de petits mammifères, ainsi que de déchets alimentaires et de charognes. Elle ne rechigne pas vraiment devant des fruits et des graines, même si ceux-ci ne constituent qu'une petite partie de son régime alimentaire. Il lui arrive régulièrement de se constituer des réserves de nourriture dans des caches pour y revenir en cas de besoin. Elle avale ses proies entières puis régurgite les matières non digérées sous forme de boulette, tels que les poils et les os. La Corneille d'Amérique est extrêmement intelligente : elle apprend vite, elle observe beaucoup, et elle est capable d'apprendre à modifier et à utiliser des outils pour obtenir sa nourriture (par exemple en introduisant un bâton dans un trou trop étroit pour elle pour pousser la nourriture dehors).

La Corneille d'Amérique est monogame : elle choisit son partenaire en principe pour la vie. Elle atteint sa maturité sexuelle vers deux ans, même si la plupart des individus attendent quatre ou cinq ans avant de se reproduire. Elles ont tendance à rester en famille : un couple et leur progéniture des années précédentes. Ces groupes peuvent atteindre jusqu'à une quinzaine d'individus, et tous aident le couple reproducteur à défendre le territoire, à construire le nid et à élever les oisillons ; c'est en quelque sorte leur manière d'apprendre comment faire avant de se lancer à leur tour. La femelle pond 3 à 6 oeufs qu'elle couve pendant 18 jours. Les jeunes ne quitteront le nid qu'à l'âge de 35 jours, mais il est rare qu'ils quittent leurs parents avant deux, trois, quatre ou même cinq ans !

Peu de prédateurs osent s'en prendre à une corneille adulte, si ce n'est de gros rapaces tels que le Hibou Grand-Duc d'Amérique. Sa principale menace réside en réalité en l'être humain : elle est considérée comme nuisible à cause des dommages qu'elle peut causer dans les cultures de céréales, et de nombreuses superstitions y sont rattachées. Puisqu'elle a tendance à se nourrir de charognes, on l'associe à la mort et aux mauvais présages, alors les humains ont tendance à vouloir l'exterminer... Pourtant, elle est même plutôt utile : elle contribue à l'élimination des cadavres (qui sont un risque important pour la santé), elle contribue à disséminer des graines en mangeant les fruits, etc.


NB : La Corneille est considérée comme la gardienne des grands mystères par les Amérindiens. Elle possède le pouvoir de briser les lois de ce monde en se métamorphosant en être humain, selon la légende. Elle incarne la passé, le présent, et l'avenir ; tout ça à la fois, et perçoit la vérité intérieure et extérieure de chaque chose.

La Moufette Rayée est un mammifère noir avec deux bandes blanches le long du dos qui se prolongent sur sa queue ; les deux Moufettes Tachetées, elles, sont plus petites et ont un corps noir avec 4 à 6 paires de bandes blanches (sachant que la Moufette Tachetée Occidentale a des bandes blanches un peu plus étendues que celle du Mexique, même si elles se ressemblent énormément).

Elles préfèrent généralement les forêts comme habitat, mais ces espèces sont également présentes dans les prairies et les zones rocheuses où il existe suffisamment de cachettes telles que des buissons ou des groupes d’arbres. Elles trouvent également refuge dans les bâtiments, sous les porches ou dans les fermes. Elles sont omnivores, bien qu'elles préfèrent généralement un régime alimentaire carnivore : insectes (coléoptères et chenilles principalement), petits vertébrés (lézards, souris, ...) et charognes sont au menu principal ! Elles ne rechignent pas sur les baies et les fruits, ou les céréales tel que le maïs lorsqu'ils lui passent sous la truffe. En ville, il lui arrive de profiter des déchets ménagers.

Elle est active surtout le soir et tôt le matin, mais dès les premiers rayons du soleil, elle rejoint son terrier qui peut être creusé ou aménagé à partir du terrier d'un autre animal, généralement sous un bâtiment, un rocher ou un amas de pierres. En principe, elle possède plusieurs terriers maintenus en état d'être habités, sur son territoire, et elle alterne. En hiver, elle en choisit un où elle se réfugiera pour dormir. Elle vit alors sur ses réserves de graisse, mais il peut lui arriver, lorsque les jours sont particulièrement ensoleillés, de sortir se chercher de quoi manger puis de revenir se mettre à l'abri ; ce n'est donc pas vraiment une hibernation, elle devient juste moins active. Les mâles ont tendance à vivre avec plusieurs femelles à la fois, mais la journée, c'est chacun pour soit ! Elles peuvent ainsi se retrouver jusqu'à 8 individus dans les mêmes terriers, surtout en hiver.

La reproduction est légèrement différente selon les espèces de moufettes. La Moufette Rayée s'accouple en février ou en mars, a une gestation de 42 à 63 jours, puis met au monde 5 à 6 jeunes début mai qui seront indépendant vers 7 ou 8 semaines de vie. La Moufette Tachetée Occidentale se reproduit généralement en septembre. Le développement de l'embryon entre en dormance pendant plusieurs mois avant de reprendre vers avril ; en incluant cette période de pause, la gestation dure entre 230 et 250 jours. La femelle met alors au monde 2 à 5 petits, qui seront matures à leur tour vers 4 ou 5 mois. La Moufette Tachetée du Mexique, elle, s'accouple entre mars et avril, a une gestation de 50 à 65 jours, puis met au monde 5 à 6 petits. Ils ne seront sevrés qu'à environ 8 semaines, et deviendront matures sexuellement à 11 mois.

Lorsqu'elle se sent menacée, la moufette adopte un comportement dissuasif assez clair : elle grogne, gratte et piétine le sol, et lève sa queue droit dans les airs pour avertir l'agresseur. Si cela ne suffit pas, elle se retourne, lève bien sa queue et projette un liquide nauséabond au visage de son assaillant. Elle peut également, plus rarement, se dresser sur ses pattes avant, tête en bas, et projeter son liquide dissuasif ainsi. La projection de ce liquide peut se faire jusqu'à 4, voire 6 mètres de distance ! Et je ne vous raconte pas la galère pour faire disparaître l'odeur... ! La Moufette Tachetée du Mexique, contrairement à ses cousines, est très agile dans les arbres, et elle opte souvent pour cette solution pour échapper à ses prédateurs si elle en a le temps, même si elle peut également utiliser son arme défensive.

À cause de ces projections nauséabonde, la moufette a, en général, assez peu de prédateurs. Le principal ennemi est incarné par le Grand-Duc d'Amérique, qui a un odorat très peu développé et est donc peu incommodé par l'odeur. S'ils sont affamés, les chiens domestiques, les coyote, les lynx roux et le renard roux peuvent tout de même les attaquer. Elle est également fortement incommodée par l'homme, notamment à cause des pesticides, mais aussi parce qu'elle est piégée, tirée et empoisonnée lors de tactiques de contrôle des prédateurs. Sa fourrure est également assez appréciée.


NB : Les Amérindiens accordent à la Moufette un mélange d'admiration et de respect mêlés : par son comportement tout à fait unique, la Moufette tient les humains à une distance respectueuse. Pourtant elle n'a pas besoin de menacer nos vies, seulement nos sens (l'odorat) ! Elle nous prouve donc que si nos paroles s'appuient sur nos actions, si nous respectons nos promesses, nous jouirons d'une forte réputation, sans avoir besoin de menacer l'intégrité des autres.

Ces deux Vautours sont merveilleusement bien décrits par leur nom : l'Urubu Noir est complètement noir, avec une tête dépourvue de plume à la peau plutôt grise, et l'Urubu à Tête Rouge est brun-noir, avec la tête dépourvue de plume à la peau rouge. Les mâles et les femelles sont identiques et les jeunes ont en général la tête un peu plus foncée. L'Urubu Noir est légèrement plus petit que son cousin.

Si tous deux sont charognards, leur méthode pour trouver leur nourriture diffère grandement. L'Urubu Noir possède une très bonne vue, il plane à haute altitude et parcourt le sol des yeux jusqu'à trouver quelque chose à manger. Il saisit à peu près toute occasion de se nourrir : principalement des charognes, où il chasse les autres charognards avec beaucoup de virulence, mais aussi des proies vivantes qu'il tue (jeunes hérons, canards, veaux ou moutons nouveaux-nés, petits mammifères, petits oiseaux, oeufs, moufettes et opossums...), et même quelques fruits mûrs ou pourris ! L'Urubu à Tête Rouge, lui, n'a pas une aussi bonne vue, et il est beaucoup plus sélectif dans son alimentation. Il ne se nourrit quasiment que de cadavres, et ne consomme des insectes, des oeufs ou de jeunes hérons que très rarement. Pour trouver sa nourriture, il a développé sa technique bien à lui... En fait, c'est un des seuls oiseaux à avoir de l'odorat. Il vole donc à basse altitude et repère les charognes à leur odeur, même si elles sont recouvertes de végétation ! L'Urubu Noir profite d'ailleurs des capacités olfactives de son cousin en le rejoignant dès qu'il a trouvé un repas, et l'écarte de la charogne avec virulence pour se nourrir en premier ; l'Urubu à Tête Rouge profite donc des restes et ce, même quand il arrive en premier sur les lieux... Ça n'est en réalité pas du tout dérangeant pour lui, car il possède un bec bien moins puissant que l'Urubu Noir et ne peut donc pas entailler la peau relativement épaisse des cadavres lorsqu'elle est intacte. Ainsi, il laisse son cousin se nourrir en premier et donc ouvrir la carcasse, et il se nourrit ensuite ; c'est un merveilleux exemple de symbiose entre espèces ! Ils peuvent ensuite passer jusqu'à 15 jours sans se nourrir à nouveau, lorsque le repas a été particulièrement copieux, sans que cela ne les affecte.

Ces deux espèces sont sociales et ils se rassemblent en groupe facilement. Ils se perchent en général ensemble dans un même arbre pour dormir, et il n'est d'ailleurs pas rare que les deux espèces se mélangent ! Ils recherchent leur nourriture en solitaire, mais ils se tolèrent sur les aires des repas, quoi qu'ils ont tendance à se chasser un peu pour avoir les meilleurs morceaux.

Ces deux oiseaux sont puissants, mais également très lourds. Ils profitent en général des courants d'air chaud pour planer, et battent très rarement des ailes. Cela rend donc les décollages très laborieux, mais il peut voler pendant des heures et des heures sans se fatiguer. S'il est menacé, l'Urubu régurgite sa nourriture pour être plus léger et s'envoler plus facilement. L'avantage, c'est que cela peut également occuper son éventuel prédateur en offrant une source de nourriture plus facile que de terrasser ce gros oiseau.

Les Urubus sont monogames et tout porte à croire qu'ils restent fidèles à leur partenaire jusqu'à la mort de l'un des deux. Ils reviennent et réutilisent le même endroit année après année pour pondre leurs oeufs. La femelle pond 1 à 3 oeufs, généralement plutôt 2, et les deux parents couvent tour à tour pendant 5 semaines. Ils se relaient également pour le nourrissage en régurgitant les aliments. Les jeunes prendront leur premier envol entre 60 et 80 jours de vie, mais continueront à être nourris pendant encore une à trois semaines après. À 12 semaines, les jeunes Urubus à Tête Rouge quitteront définitivement leurs parents ; les jeunes Urubus Noirs, eux, demeurent parfois un peu plus longtemps auprès d'eux. La maturité sexuelle est atteinte vers 3 ans.


NB : Le Vautour est autant un symbole de mort qu'il est un symbole de renaissance : il transforme les charognes en énergie pour continuer à vivre. Il est donc considéré comme un purificateur et un symbole de renouveau.

Le Bruant Chanteur est un petit oiseau granivore qui se rencontre dans les espaces ouverts dotés de quelques arbres ou arbrisseaux où se réfugier. Il peut aussi bien vivre seul qu'en couple ou en petits groupes familiaux, et se mélange sans problème à d'autres espèces. Ils se rassemblent notamment à l'arrivée de la migration, qui a lieu pour les population les plus au Nord aux alentours de septembre-octobre pour un retour dans la région de nidification entre la fin février et début avril. Il trouve sa nourriture dans les buissons et les herbes, souvent au bord de l'eau. Il a pour cela plusieurs techniques : il creuse pour déterrer les graines sous terre, ramasse celles sur le sol ou cueille les graines directement sur la plante. Il complète son alimentation par quelques petits fruits, et, lors de la période de nidification, il capture quelques insectes, aussi bien au sol que sur le feuillage des arbres ou dans les airs. Au sol, il se déplace en marchant et en sautillant, et en vol, il parcourt en général d'assez courtes distances d'un perchoir à un autre.

En général, le Bruant Chanteur est monogame, mais des cas de polygamie ont parfois été observés. Le mâle arrive en premier sur le site de nidification. Il gonfle son plumage, déploie ses ailes et les fait palpiter en chantant pour marquer son territoire, généralement depuis un perchoir bien visible et dégagé (le sommet d'un buisson, un piquet de clôture,...). En cas d'intrusion, il poursuit les individus et emploie diverses techniques d'intimidation. Les combats sont relativement rares et peu violents. La femelle choisit son compagnon en fonction de la qualité de son territoire. Le nid est souvent situé à terre, dissimulé sous une touffe d'herbe, ou placé à faible hauteur. La femelle pond ses oeufs entre février et août, et il peut y avoir deux à trois pontes par an. Chaque couvée contient entre 3 et 5 oeufs, incubés pendant 12 à 13 jours, et les deux parents participent au nourrissage. Les jeunes quittent le nid au bout d'une dizaine de jours, alors qu'ils ne savent pas encore voler, et ne seront indépendants que 22 à 32 jours après l'éclosion.

Le Bruant Chanteur est la proie du renard roux, de l'urocyon (renard gris), et de nombreux rapaces comme le busard des marais, l'épervier de cooper, le hibou des marais, la chouette effraie et la chevêche des terriers. Il peut également être prédaté par la pie-grièche et le goéland. Ses œufs peuvent être la proie des couleuvres ainsi que d'autres serpents, de corvidés et de mammifères (incluant par exemple le raton-laveur, l'opossum, les loutres et les rats). Les oisillons sont victimes des serpents, des ratons laveurs, des chats, des hermines et d'autres petits prédateurs terrestres. Il est également victime du parasitisme de couvée (une autre espèce d'oiseau qui pond un oeuf dans son nid et dont il s'occupera comme si c'était le sien) de la part des vachers, notamment du Vacher à Tête Brune dont il est une des cibles les plus fréquentes. La fréquence de parasitisme dépend beaucoup de la localisation de son nid et des saisons. Le Bruant Chanteur est agressif s'il rencontre un vacher près de son nid et pourra en cesser la construction pour recommencer ailleurs s'il en repère un. Cependant, il ne réagit pas à la présence d'un oeuf parasite, et élève le jeune comme si c'était le sien.


NB : Lorsqu'ils migrent, les Bruants Chanteurs ont tendance à rechercher un territoire analogue à celui qu'ils occupent à la belle saison. Ainsi, les individus qui vivent dans les prairies recherchent des prairies, ceux qui vivent dans les fermes recherchent des fermes, et ainsi de suite !

Chez cette espèce, il y a un important dimorphisme sexuel ! Le mâle est noir, avec une large tâche rouge orangée sur les épaules. La femelle, elle, possède des ailes brunes, et la partie du corps inférieure est claire et fortement mouchetée. Ils vivent en général dans des zones humides, tels que les marais et les marécages, mais peuvent se contenter de prairies et de champs à condition qu'ils soient humides et bordés d'arbustes ou de friches. Ils sont omnivores : en automne et en hiver, ils consomment une grande quantité de végétaux, et pendant la période de reproduction, ils préfèrent les matières animales. Ils mangent toutes sortes de plantes mais préfèrent les graines et les produits agricoles tels que les céréales et le riz. Les adultes chassent un large éventail d'invertébrés et de petits animaux, allant de l'escargot aux oisillons, en passant par les grenouilles, les vers de terre et de nombreux arthropodes. Il leur arrive également de profiter de charognes. La plupart des carouges sont en fait des prédateurs très opportunistes qui se nourrissent de tout ce qu'ils trouvent. Ils sont diurnes et passent une grande partie de la journée à rechercher de la nourriture.

Les Carouges à Épaulettes sont extrêmement polygames : on peut compter jusqu'à 15 femelles sur le territoire d'un seul mâle, même si en moyenne on parle plutôt de 5 femelles. L'accouplement se déroule en principe uniquement avec les femelles de son territoire, mais il arrive également qu'il aille sur le territoire des autres pour féconder d'autres femelles. La parade nuptiale commence par le chant du mâle ; les femelles n'y répondront qu'une fois installées sur un territoire. Le mâle fait ensuite palpiter rapidement ses ailes en vocalisant, en mettant ses belles tâches rouges en avant. Les femelles construisent leur nid entre mars et mai, et sa ponte comprend entre 3 et 5 oeufs. Ils seront incubés par la femelle pendant environ 11 jours, et les petits quittent le nid après 10 ou 14 jours. Mais il ne seront totalement indépendant qu'à 2 ou 3 semaines de vie. Ils sont nourris essentiellement par des insectes, principalement par la femelle même si le mâle l'aide régulièrement lorsqu'elle s'absente. Ils sont très territoriaux pendant la période de nidification, et n'hésitent pas à attaquer de gros oiseaux comme des corbeaux, des pies, certains rapaces, et parfois même l'homme !

La prédation des oeufs et des oisillons est importantes, notamment par des serpents (couleuvres), le vison, le raton laveur et d'autres oiseaux. En réaction à cette prédation, cette espèce s'est assez bien adaptée : elle niche en groupe (augmente le nombre de parents en alerte), très souvent au-dessus de l'eau (diminue la probabilité de prédation), et dispose d'une grande variété de cris d'alarmes pour désigner le degré de danger plus ou moins grand. La coloration terne de la femelle joue également un rôle important de camouflage pour elle et son nid. Le Carouge adopte également des postures d'intimidation et d'attaque qui suffisent parfois à effrayer certains prédateurs.

Les Carouges à Épaulettes sont des oiseaux migrateurs ; à cette occasion, ils se rassemblent en grandes bandes pouvant compter plusieurs milliers d'individus. C'est l'un des oiseaux les plus communs et les plus répandus d'Amérique du Nord, pourtant il bénéficie d'une assez mauvaise réputation car il est considéré comme un fléau pour les cultures. Il a néanmoins un effet bénéfique sur ces dernières, car au printemps il consomme les insectes qui sont une nuisance pour les récoltes.


NB : Du fait de leurs parades très démonstratives et de leurs cris bruyants, les Carouges à Épaulettes paraissent très communs et sont facilement observables.

Le Chardonneret Jaune présente un dimorphisme sexuel assez marqué : la femelle est assez terne, tirant sur le vert olive, avec des ailes grisâtres striées de blanc ; le mâle, lui, est d'un jaune vif, avec un casque noir sur la tête et des ailes noires et blanches. Ce dimorphisme est très marqué au printemps, quand le mâle prend des couleurs très vives pour attirer des femelles pour se reproduire, car cette espèce a la particularité de changer de plumage complètement, deux fois par an. En hiver, ils sont bien plus brunâtre, un peu ocre, mais conservent leurs ailes et leur queue noires, et deviennent jaune vif au printemps en perdant leurs plumes progressivement.

Le Chardonneret Jaune est un oiseau grégaire, en dehors de la période de reproduction. Il forme alors de grandes bandes, et il n'est pas rare qu'il se mêle à d'autres espèces de pinsons. Pendant la saison de reproduction, il défend un territoire envers les autres oiseaux du même sexe que lui (le mâle repousse les autres mâles, la femelle repousse les autres femelles). Une fois les oeufs pondus, cette agressivité disparaît ; il est donc possible qu'il tolère un ou deux autres couples sur le même territoire, sans doute pour s'entraider face aux prédateurs (c'est ce qu'on appelle des colonies lâches ; les oiseaux ne sont pas soudés mais se tolèrent). Il commence sa saison de reproduction assez tard dans l'année, à la fin juillet ; cela vient probablement du fait que les graines qu'ils préfèrent ne sont abondantes qu'à la fin de l'été. Il commence par parader avec des manœuvres aériennes et des chants, et le choix du territoire ne se fera qu'après avoir trouvé une compagne. La femelle commencera alors à construire leur nid, le mâle aidera à transporter des matériaux jusqu'au nid, mais ne participe pas à l'élaboration de ce dernier. La femelle pond 4 à 6 oeufs et les couvera pendant 12 à 14 jours pendant que le mâle lui apportera régulièrement de la nourriture. Les deux parents nourrissent les jeunes. À 11 ou 15 jours, les petits commencent à pratiquer des vols courts autour du nid, puis de plus en plus longs, et le mâle continue à les nourrir pendant environ trois semaines, même loin du nid.

En principe, le Chardonneret jaune est quasiment exclusivement granivore, même s'il complète son alimentation par des bourgeons, de la sève d'érable et des baies. Il lui arrive de temps en temps d'attraper des insectes, surtout pour nourrir les jeunes. Il se sert beaucoup de ses pattes pour bloquer la plante pendant qu'il attrape les graines avec son bec. Cette dextérité lui permet de profiter de sources de nourriture relativement inaccessibles à d'autres oiseaux moins agiles. Il passe une grande partie de ses journées à rechercher sa nourriture.

Le Chardonneret jaune n'est pas du tout agressif envers les prédateurs situés sur son territoire, il donne seulement l'alarme. Ses principaux ennemis sont les serpents, les belettes, les faucons et les chats. Ses oeufs et les oisillons, eux, craignent surtout les Geais Bleus, les écureuils et les serpents.


NB : Le Chardonneret Jaune est sédentaire, mais les populations les plus au Nord migrent sur de courtes distances vers le Sud lors des hivers froids, sans doute à cause de la réduction des ressources alimentaires disponibles. Il n'est pas rare de le voir venir profiter des mangeoires installées par les humains.