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La journée promettait d’être épuisante tant la chaleur était accablante, et comme par hasard, Igwarr se retrouvait à devoir bosser comme un dingue avec un cavalier. Après son retour, il n’avait pas très bien compris le fonctionnement des roulements, le fait que plusieurs soldats viennent le monter, plusieurs fois par jour, mais il en était lassé. Tellement qu’il ne pensait plus à rien depuis un bon moment, tout était devenu un automatisme. Marcher, manger, boire, faire semblant de dormir… La journée promettait donc d’être épuisante et Igwarr poussa un profond soupir alors qu’il se faisait hanarcher.
Le soldat chargé de lui ce jour-là sauta sur son dos, chose désagréable pour l’étalon, qui ne manqua pas de le faire remarquer à son cavalier en se tournant d’un air menaçant. Loin d’être impressionné, le soldat donna un coup de talon qui coupa le souffle au gris pendant un instant, mais il se mit en marche quand même. Apparemment, pour aujourd’hui, ils étaient chargés de faire la surveillance en dehors du fort. Igwarr renacla un bon coup ; il n’en avait tellement pas envie, et sa manière de se déplacer s’en faisait ressentir.

Ils sortirent alors du fort, le soleil les agressant sans une once de pitié, Igwarr se mit à marcher encore plus lentement, ce qui agaça son cavalier. Pendant un instant, l’étalon faillit s’arrêter complètement, mais au lieu de cela, il ignora complètement le soldat et son ordre d’aller plus vite. La chaleur ambiante était en train de lui rendre le souffle court, et ses brûlures avec la sensation du cuir brûlant… Il n’en pouvait plus. C’est alors que le soldat donna un bien plus grand coup de talon, suivi d’une claque avec une cravache sur le flanc. L’étalon rua immédiatement, désarçonnant son cavalier l’espace d’un instant. Aussi en profita-t-il pour lancer un deuxième coup de cul, laissant le soldat complètement au sol cette fois-çi. Il partit alors dans un galop effréné, bien heureux de se retrouver enfin plus léger. Il avait enfin sa journée de libre, et en plus de cela, en dehors du fort. Pour la première fois depuis des semaines, Igwarr se sentit presque heureux. Il se permit alors quelques ruades, laissant son cavalier pestant et hurlant, déjà disparu dans l’épaisse traînée de poussière qu’Igwarr laissait derrière lui. Prochaine objectif, trouver de l’ombre, et de l’eau, avant que la Cavalerie ne lui arrive aux fesses.

Il galopa ainsi une longue vingtaine de minutes, avant de se rendre compte qu’il était à présent prêt du chemin de fer abandonné… Et qu’il n’était pas seul, là, dans un mirage, il a cru y apercevoir… Un cheval ! Avant même de s’être fait la réflexion, Igwarr tamponna l’équidé en question de toute sa vitesse. Il partit quelques mètres plus loin, roulant sur lui-même. Sous l’effet du choc, il mit un moment à se rendre compte de ce qu’il venait de se passer. Il se releva en vitesse, bien que douloureux, surtout au niveau des membres avant. L’équidé était là, possédant une robe beige comme le sable. Il bégaya :

Je suis réellement navré ! Je ne regardais pas où j'allais, j’espère que vous n’avez rien…

KoalaVolant

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ft Igwarr

Comme à son habitude depuis quelques semaines, Fériel commence sa journée à moitié plongée dans le lac. Avec la canicule, elle ne trouve aucun autre moyen de se rafraichir et survivre à cette nouvelle journée si chaude. La beige est donc là, allongée dans l'eau, grignotant les touffes d'herbes fraîches au bord de ce dernier. Depuis son dernier malaise, l'esprit de Fériel se fait silencieux; à part pour ses éventuelles pensées en réaction à ce qu'elle vit. C'est étrange de ne plus entre de critiques, de remarques désobligeantes ou d'insultes de soi-même, cela fait d'ailleurs presque peur à la beige qui, malgré tout, se sent seule.

S'arrêtant un moment de brouter, Fériel fixa l'herbe, se remémorant les évènements passés et comment elle a réussi à parler, non pas à un, mais quatre chevaux différents! Tout est arrivé d'un coup, après des années passées sans rencontrer qui que ce soit. La beige se rappela Zaltana -oui, elle se rappelle enfin de son prénom- qui lui avait proposé de rejoindre son petit troupeau de deux juments. Taogan qui a été un vrai gentleman. Il y a aussi eu Sun Moon, la géante au cœur tendre. En pensant à cette dernière, Fériel eu un petit sourire, surtout en repansant à la première impression qu'elle a eu d'elle.
Finalement, il y a Riza qui lui parla de sa vie avec les humains. Fériel a toujours pensé que ces derniers étaient des monstres sans cœur, mais mais Riza a su lui faire changer d'avis en lui expliquant leurs habitudes et leurs coutumes amusantes, réveillant ainsi la curiosité de la beige en leur égard, elle qui n'a jamais côtoyé les hommes. Les seules idées qu'elle s'est faites d'eux venaient de ce qu'elle voyait de loin. Avec les nouvelles idées que lui apporta sa nouvelle amie, Fériel veut en savoir plus, et pourquoi donc ne pas aller les voir de plus près? "Non, pas question!". Oh, vieil ami... "t'es vraiment folle, hain?", "ça va, juste de loin, comme d'habitude.".

Sur ce, Fériel quitta son petit havre de paix en trottant vers... où? C'est vrai ça, par où commencer? La jument sait où est concentrée la population humaine, mais justement, elle ne voulait pas en voir autant, pour commencer. Les hommes qu'elle sait plus ou moins amicaux avec les bêtes sont, quant à eux, du côté de cette concentration humaine, impossible donc de s'y rendre. Que reste-t-il alors? Les terres désertiques derrière la forêt? "Avec cette chaleur?..." ...Oui, mieux vaut attendre le soir; se promener sous ce soleil n'est jamais une bonne idée.

_________

Le chemin de fer! Ca veut dire que Fériel est bientôt arrivée, elle qui a failli rebrousser chemin en regrettant sa décision! Trois jours; ça lui a prit trois jours pour arriver ici! Les plus longues parties du chemin se sont faites le soir et la nuit pour éviter la canicule, même si à un moment, la nuit se faisait tout aussi chaude que le matin. Mais bon, elle a bientôt atteint son but, et rien que pour ça, la beige en oublia son voyage.

Les sens en alertes, Fériel avança sur ce nouveau territoire avec prudence. Il est bien beau de découvrir de nouvelles choses, mais le faire tête baissée n'apporte que des problèmes. De temps en temps, la jument s'arrêta quelques instants pour renifler son environnement, les rails sous ses sabots, les quelques déchets de planches et de fer laissés par les hommes après leur abandon de l'endroit... Tout est nouveau pour Fériel, elle qui a toujours évité les terres des hommes, mais maintenant, ça l'intrigue plus que tout. Surtout après les discours de Riza et ses récits sur les coutumes des hommes.

Perdue dans ses découvertes, la beige ne releva la tête que trop tard lorsqu'elle entendit le bruits de galops se diriger vers elle. Avant qu'elle n'ait pu réagir, Fériel se retrouva par terre après avoir reçu un coup qui lui fit perdre le souffle, sentant également une douleur vive au niveau de son postérieur droit, la faisant grimacer. Malgré ça, la beige se releva très vite dans l'idée de fuir, pensant que des humains lui sont tombés dessus pour Dieu sait quelle raison. Elle s'arrêta lorsqu'elle entendit une voix hésitante lui demander si elle allait bien. Se tournant alors vers son interlocuteur, Fériel vérifia d'abord son entourage pour voir s'il n'y avait vraiment aucun humain, aucun danger.

-Euh...Je ne crois pas...

Le souffle court, l'anxiété de Fériel revint. Elle n'est pas à l'aise, et a maintenant peur, surtout après sa mauvaise chute. La beige ne ressent pas encore la douleur de son postérieur grâce à l'adrénaline, mais elle sait déjà qu'elle va avoir du mal à marcher dessus pendant un petit moment. Que s'est-il passé? Tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle a reçu un coup qui l'a fait tombé et la voilà maintenant face à un étalon orné d'objets humains, et pas de ceux des plus gentils...

-Il y a un danger? Devons-nous fuir?

Fériel est très inquiète par la situation; qu'est-ce qui a poussé ce cheval à galoper au point de ne plus regarder où il allait? Fuyait-il quelque chose?

(c) 0tsana, Pistrale

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Les deux équidés étaient maintenant face à face, et Igwarr pût observer une robe magnifique, avec des crins plus foncés, parsemés de mèches plus claires. Malgré les dires de la jument, l’étalon voyait bien son membre antérieur ne pas se poser à terre. Il voyait aussi l'anxiété de la jument se mettre à grimper en flèche, tandis qu’elle lui demandait s'il y avait un danger. Il faillit rire en pensant au soldat, puis finit par secouer la tête. Il planta son oeil valide dans le sien et pris une voix qui se voulait le plus rassurant possible :

Du tout, aucun danger à l’horizon. Je courrais ainsi parce que… Sa voix baissa tout d’un coup ; parce que cela faisait longtemps que je n’avais pas pu galoper ainsi, en toute liberté. Les soldats qui viendront me chercher sont loin de me retrouver de suite. Il n’y a donc aucun danger.

Il baissa la tête vers la jambe douloureuse de la jument. Il n’aurait pas dû courir comme un fou furieux, sa seule vision se faisait de plus en plus mauvaise, et même si il pouvait jouer la mauvaise langue en se disant qu’elle n’avait rien à faire perdu au milieu du chemin de fer, il préféra soupirer, puis s’ébroua afin de s’enlever le sable restant. Lui n’avait rien, à part son cœur qui battait à toute allure grâce à cette fabuleuse hormone nommée adrénaline, et le souffle court dû à sa course effrénée.

Je suis désolé de vous avoir blessé. Je n’y vois plus très bien, et j’ai été inconscient de me mettre à courir de la sorte. Certes, le désert est censé être désert, mais tomber sur une créature comme vous n’est pas une mauvaise surprise, loin de là.

Il planta de nouveau son oeil valide dans ceux de la jument, avant de lâcher un petit rire nerveux :

Je ne me suis pas présenté, je suis Igwarr, cheval de surveillance du fort. Le choc m’en ferait presque oublié les bonnes manières. Et ou vas-tu comme ça, si prêt des Hommes ?

KoalaVolant

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ft Igwarr

Fériel se calma petit à petit au fur et à mesure que l'étalon lui parlait. Même si son angoisse baissait, sa confusion, elle, montait à sa place. De ce qu'elle a compris, ce cheval est en fuite, mais attend quand-même que les humains viennent le récupérer. Maintenant que la beige est plus calme, elle remarque enfin son apparence des plus inhabituelles. Oh wow, ce n'est pas tous les jours qu'on voit un cheval dans cet état. Pas pour Fériel en tout cas qui n'écouta presque plus rien après, concentrée sur les blessures de l'étalon, en oubliant presque la sienne.

-Ce sont eux, qui vous ont fait ça?

C'est ironique, comme situation. C'est comme si le ciel lui envoyait un message clair pour ne pas qu'elle s'approche d'avantage des bipèdes. La beige a beau réfléchir à d'autres façons qui pourraient mettre un cheval dans un état pareil, mais rien ne lui vint à l'esprit. Maintenant c'est clair, Fériel n'a rien à faire ici, et elle se trouve maintenant idiote de penser qu'elle pourrait approcher les hommes sans répercussions.
Elle qui avait les oreilles en arrière, perdue dans ses pensées, elle en tourna maintenant une en entendant l'étalon se présenter et lui demander ce qu'elle faisait ici. Et la réponse que la beige allait lui donner la mise de plus en plus mal à l'aise et honteuse.

-Je voulais...

Je voulais juste en savoir plus sur les humains, mais je devrais rebrousser chemin, c'est idiot de ma part.

Fériel a été naïve, encore une fois. Ce n'est pas pour rien que la majeure partie des animaux évitent les humains comme la peste. Quelle idée de vouloir aller sur leur territoire? Qu'avait-elle en tête, au juste? Les observer de loin, mais après? Si elle se fait découvrir? Elle n'aura aucune chance de leur échapper.
Un pincement au niveau de la cheville postérieure ramena la jument à la réalité, faisant sursauter sa patte blessée, qu'elle maintient maintenant à l'air. Oh non... Elle n'a vraiment réfléchi à rien, sur ce coup-là, hain?...

-On ne devrait pas rester ici plus longtemps!

Si vous vous êtes enfui, ils ne tarderont pas à venir vous chercher, surtout avec ce que vous avez sur le dos!

(c) 0tsana, Pistrale

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Igwarr ne vit pas tout de suite que la jument avait simplement cessé de l’écouter pour l’observer. Ce qu’il comprenait, il avait aujourd’hui tellement l’habitude que cela ne lui venait même plus à l’esprit d’expliquer ses cicatrices, et après tout, si il n’en avait pas envie, il n’avait pas à le faire. Pourtant quand la jument de sable lui posa la question, il hocha tout simplement la tête, essayant de chercher ses mots.

Nous pourrions dire ça. C’est principalement leurs bêtises…

Il n’en dit pas plus, car à présent que la tension semblait un peu plus apaisée, il voyait maintenant clairement que la jolie beige avait du mal à se tenir convenablement sur sa jambe amochée. Qu’il se sentait idiot d’être responsable d’une blessure qui aurait pu largement être éviter si il avait regardé ou il allait, plutôt que d’être totalement perdu dans ses pensées. Il secoua la tête aussitôt quand la jument lui avoua se sentir bête d’avoir voulu en savoir plus sur les Hommes. Après tout, malgré sa vie de souffrance, elle n’en avait pas était remplie que de mauvais moment, ni que de mauvais être humains, bien heureusement pour lui. Il allait ouvrir la bouche pour lui répondre quand la jument reprit de plus belle, se plaignant de sa jambe douloureuse, puis enfin craignant que les Soldats n'arrivent sur le champ.
Igwarr savait qu’il avait encore un peu de temps devant lui pour la mettre en sécurité, car ces idiots étaient bien capables d’en profiter pour la ramener avec eux au fort, pour autant, il hocha la tête, essayant tout de même de la rassurer :

Tout va bien, ma chère, ils ne seront pas là avant un petit moment. Mon cavalier n’est pas revenu au fort pour avertir ses petits hommes avant une bonne heure, car ce bougre est à présent à pied. Fit-il avec un petit air farceur.

Si Igwarr se permettait de plaisanter un peu, c’était tout d’abord pour rassurer la petite beige. Il sentait bien que son anxiété était quelque chose à ne pas titiller, il ne voulait pas l’affoler, et risquer d’abimer encore plus sa patte folle. Il lui sourit alors gentiment, et tenta d’établir un petit contact avec elle afin qu’elle se concentre sur lui. Il laissa son encolure s’allonger un peu, puis doucement, vint effleurer doucement son encolure, sans la toucher pour autant. Il reprit la parole d’une voix qui se fit plus douce :

Vous ne m’avez pas dit votre nom, est-il aussi jolie que vous ?

Il laissa passer un petit instant, avant de lui sourire à nouveau :

Je vais vous trouver un endroit sûr, soyez sans crainte, vous pourrez vous épauler sur moi si besoin. Ils ne vous auront pas, je vous le garantis. Prenons notre temps, afin de ne pas plus aggraver votre blessure.

Il vint alors se mettre au niveau de son membre douloureux, prêt à la rattraper à toute instant :

Prenez votre temps, quand vous vous sentirez prête, nous commencerons à avancer.

KoalaVolant

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ft Igwarr

Que vient-il de se passer? Fériel était stressé à cause de sa blessure, l'endroit om elle se trouve et la peur que des hommes arrivent, mais maintenant, elle est confuse et gênée par le ton de l'étalon. C'est surtout le mot "joli" qui la laissa perplexe et ne sait pas comment réagir face à lui. Elle? Jolie? L'étalon était sincère ou était-ce juste une énième ruse pour lui changer les idées? Si c'est le cas, c'est gagné! "Calme-toi, tu réagis comme une jeune pouliche à l'entente d'un compliment!", "j'y peux rien!", "je m'y attendais vraiment pas...".
Les pensées de la jument furent coupées courtes en sentant...Igwarr? s'approcher sur son côté. Chose qui a eu pour effet de faire sursauter Fériel qui fit vite de s'éloigner, manquant d'empirer l'état de sa patte.

-Je suis désolée..

Elle n'ose plus en dire plus quant à sa réaction. Se rappelant qu'elle avait fait la même chose avec Sun Moon, elle ne veut pas, encore une fois, passer pour la méchante de l'histoire. De l'aide, avec son état, elle en a besoin et elle le sait; son esprit le sait. Mais son corps, lui, refuse toujours qu'on l'approche d'aussi près. Pourtant, elle avait laissé faire lorsque l'étalon avait effleuré son encolure... Non, ce n'est pas pareil. Ou du moins, le premier contact s'est fait lorsque Fériel n'était pas perdue dans ses pensées.

-Excusez ma réaction.

Je suis Fériel.

Regardant vers la direction d'où était venu l'étalon, la beige est encore sceptique quant à l'arrivée imminente des hommes, mais elle n'a pas le choix pour l'instant que d'accepter l'aide d'Igwarr. Se tournant donc vers ce dernier, elle hésita un petit instant.

-Je vous fait confiance.

Dit-elle finalement en se rapprochant de lui en boitant. "Faites que je ne le regrette pas..."

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Igwarr avait bien senti que son approche, qui se voulait tout en douceur, venait de déstabiliser encore plus la jument de sable. Ne sachant pas vraiment quoi répondre à ses excuses, il hocha simplement la tête avec un petit sourire rassurant. Si elle mettait autant de temps à prendre ne serait-ce qu’une décision, ils n’allaient pas pouvoir échapper aux soldats de la Cavalerie. Pourtant, il prend quand même son temps afin que la jument puisse se calmer d’elle-même. L’étalon avait appris, à ses dépends, qu’il ne fallait pas pousser un équidé à faire ce qu’il ne voulait pas.

Elle finit enfin par lui révéler son nom. Fériel était donc là, tendue, sûrement pas très rassuré au contact d’un mâle, malheureusement, ils n’avaient pas vraiment le choix. Le gris se refusait à la laisser à son triste sort, surtout qu’il était la cause de cette violente collision. Finalement, elle prit appuie contre l’épaule qu’il lui proposait, lui disant qu’elle lui faisait confiance. Igwarr ne put s’empêcher de lâcher un rire léger, qui ne se voulait pas moqueur :

Ma chère, il faudra que je vous apprenne à mentir.

Il se mit alors à marcher, d’abord d’un pas très lent, afin de voir si la jument suivait plus ou moins le pas, puis un tout petit peu plus vite. La chaleur écrasante de Cimarron venait tirer sur ses cicatrices. Un silence un peu gênant fit son apparition tandis qu’ils se dirigeaient vers les terres sauvages. L’étalon se mit alors à parler :

Vous m’avez dit vouloir en savoir plus sur les Humains… Quelles sont vos motivations ? Les terres du Cimarron sont-elles si pauvres pour que vous puissiez vous intéresser à d'étranges animaux sans poils ?

Après tout, si elle était curieuse de connaître la vie des Hommes, Igwarr, lui, avait toujours rêvé de pouvoir retrouver un semblant de liberté, même s'il ne savait pas vraiment ce que cela signifiait. Sentant sa curiosité prendre le dessus sur toutes autres pensées, il dit, un peu bas, comme si il avait honte de sa question :

Êtes vous… Vivez-vous seule ? Vous n’avez pas de troupeau ? Il se râcla la gorge afin de paraître un peu plus sûr de lui : Vous n’êtes pas obligé de tout me raconter, désolé si ma curiosité vous semble mal venue.

Il lui adressa un regard, un sourire, puis se focalisa de nouveau sur le désert ardent.

KoalaVolant

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ft Igwarr

Fériel sourit à la dernière phrase de...quel est son nom déjà? "Arf! Ce problème d'oublie!...", "Dieu merci, il engage la discussion". N'étant pas une grande bavarde, la beige est toujours reconnaissante de tomber sur des chevaux qui sont tout l'inverse. Au moins, il n'y aura pas de malaise entre deux chevaux silencieux.

Appuyée sur l'épaule que l'étalon lui a offert, Fériel avance en boitant. Tentant à un moment de poser sa patte blessée à terre, elle sentit vite son visage grimacer de douleur, la poussant à relever le postérieur et continuer à marcher avec l'aide de ce nouveau personnage qui - vient-elle de remarquer - est très éloquent. Jusqu'à maintenant, elle n'avait pas rencontré d'équidé qui parle comme ça. Ce n'est peut-être pas grand-chose, mais Fériel trouve que ça a son charme.

- Par où commencer?...

Je vis seule, oui, depuis quelques temps, déjà.

Je faisais partie d'un troupeau, mais disons que ce n'était pas la joie, la vie en groupe.

Elle qui ne voulait pas en dire plus, la jument a parfois l'impression de ne pas contrôler son corps, lui donnant l'impression qu'elle ne respecte pas ses propres décisions... "Pourquoi j'ai parlé...", "trop tard maintenant", "c'est sorti tout seul", "Qu'est-ce que tu veux qu'il arrive?". Ce n'est pas ce qui peut ou pas arriver qui inquiète la jument, mais ce qui peut être pensé, et l'impression qu'elle donne aux autres est quelque chose de très important, pour Fériel. C'est ridicule, oui, surtout quand elle passe son temps à essayer de se prouver le contraire, qu'elle n'a besoin de l'approbation de personne, mais il y a une grande différence entre les paroles et les actions, ce qui irrite d'ailleurs la beige, même si elle ne le montre pas. Quoi que; elle a toujours été piètre menteuse -ce que l'étalon a d'ailleurs bien relevé-, et même si elle ne dit rien, son visage exprime tout ce qu'il faut.

-Quant aux humains, j'ai déjà fait la rencontre de quelques chevaux qui les côtoient au quotidien.

On m'a parlé de certaines coutumes, de certains rituels et de traditions étranges qu'ils ont. Je voulais donc en avoir le cœur net.

Dit à voix haute comme ça, Fériel se rend compte encore une fois à quel point elle a été naïve er surtout stupide. Elle aurait pu se mettre en un grave danger, voir pire! Finalement, avoir été percutée par cet étalon est une bonne chose, ça a eu le mérite de lui avoir remis les idées en place.
Jetant d'ailleurs un œil discret sur ce dernier, la beige pu observer son visage de plus près; Il est un peu plus grand qu'elle, et de là où elle est, ses cicatrices sont moins visibles, si ce n'est pour sa crinière inexistante. Il en a dû vivre, des choses... Fériel est bien curieuse de savoir ce qui s'est passé, mais elle sait que ça serait déplacé de demander, surtout qu'ils ne se connaissent pas.
Profitant du moment qu'il ait l'œil rivé sur le chemin, la beige observa ce dernier; en voilà, une couleur peu commune, et jolie.

Durant leur marche, Fériel s'appuie une énième fois contre l'étalon à cause de son membre, mais cette fois, elle sentie la froideur du métal contre son dos. Regardant derrière elle, elle remarqua enfin l'accoutrement de l'étalon.

- Que s'est-il passé, pour que vous courriez aussi vite?

Fuyiez-vous les humains? Etiez-vous en direction des terres libres? Si c'est le cas, on devrait peut-être d'abord se débarrasser de tout ça.

(c) 0tsana, Pistrale

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