Need a Hand ?

 .....Voilà plusieurs mois que Nicklaus travaillait sur la construction de la nouvelle écurie. Souvent, Pierce lui donnait un coup de main. Une fois ou deux, ils avaient eu besoin d'un ou deux Contrebandiers pour les aider quand ils avaient besoin de bras. À présent, elle était quasiment achevée. La structure en soit était terminée, mais il fallait encore construire les séparations entre les boxes. Narcisse avait finalement hérité d'un grand luxe : son boxe donnait sur l'écurie, exactement comme tous les autres, mais une porte supplémentaire permettait également d'y accéder par l'extérieur du bâtiment. Ça permettrait de le sortir sans encombre lorsque l'écurie était pleine, et qui sait, peut-être qu'un jour ou l'autre il aurait accès à un petit enclos ? Ça n'était clairement pas la priorité, mais c'était envisageable. En face de son boxe ne serait pour le moment entreposé que du matériel et du foin ou de la paille, mais s'il le fallait, l'espace permettait de construire un boxe supplémentaire. Au total, c'étaient donc 7 boxes qui étaient prévus, celui de Narcisse inclus. Mais pour le moment, seule les poutres délimitaient les espaces ; il fallait encore construire toutes les cloisons.

.....Et c'était précisément la mission que s'était donné Nicklaus aujourd'hui. Pierce assurait les services, car il ne craignait plus de lui laisser les rênes quand le besoin se faisait sentir, et lui, il travaillait. Il aurait bien eu besoin d'un coup de main, c'était vrai, mais il voulait avancer et il pourrait s'en passer... Cela ralentirait simplement le processus. Au lieu de seulement fixer les planches, il allait devoir les caler en équilibre sur un escabeau puis les fixer. Enfin, qu'importe. Il avancerait ce qu'il pouvait et ils finiraient ensemble dès que possible.

.....Il s'était, comme à chaque fois, mis au travail dès le matin. Il avait d'abord sorti Narcisse aux paddocks communs, puis il avait rassemblé son matériel et ses plans. Il avait entassé les planches de bois à l'entrée de l'écurie, là où elles ne le gêneraient pas trop mais où elles seraient faciles à attraper. Et désormais, il ne restait qu'à fixer les planches sur les poteaux qui délimitaient les boxes ; aussi se mit-il au travail sans tarder. Au vu des températures chaudes, il avait laissé les portes de l'écurie grandes ouvertes. Elles avaient beau donner sur la rue principale, l'écurie n'y était pas directement accolée et la distance permettait de voir les gens venir ; aussi ne craignait-il pas de remonter ses manches et déboutonner un peu sa chemise, ne serait-ce que de deux boutons. En somme, le travail était facile : prendre la planche, la poser à sa place, la caler avec quelque chose pour qu'elle ne bouge pas, puis la clouer à la poutre. C'était surtout un peu long, notamment sur la partie "pour qu'elle ne bouge pas".

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

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Need a Hand ?

 .....Nicklaus avait eu le temps d'avancer un peu depuis qu'il s'était mis au travail tôt ce matin, mais comme prévu, ses progrès étaient plutôt lents. Il devait compenser l'absence d'aide extérieur en faisant pratiquement le double de travail, mais cela lui importait peu : il avait bon espoir de pouvoir terminer tout ça d'ici deux ou trois jours. Du coup, il continuait son travail sans sourciller : poser la planche, la caler en place, clouer, recommencer avec la suivante. Le travail régulier avait davantage dessiné sa musculature ; pas qu'il en était dépourvu auparavant, mais l'effort l'avait transformé. De toute façon, elle disparaîtrait progressivement quand il ne travaillerait plus sur le bâtiment aussi régulièrement, ne laissant plus que sa silhouette habituelle. Il s'était également un peu apaisé, avec le temps ; il ne craignait plus autant de déboutonner le haut de sa chemise ou remonter ses manches, mais c'était surtout parce que personne ne venait l'aborder quand il travaillait. Pourtant, quand il entendit quelqu'un toquer à la porte, il sursauta, mais quand ladite personne prit la parole, il la reconnut aussitôt et s'en trouva autant apaisé que légèrement fébrile. D'ailleurs, il en oublia totalement de reboutonner les deux boutons défaits de sa chemise.

▬ Bonjour Nicklaus, au boulot de bon matin ? J'espère que tu ne te tues pas au travail quand même ? Besoin d'un coup de main ?

.....Le Contrebandier termina d'enfoncer le dernier clou de la planche qu'il s'affairait à fixer avant de se redresser pour faire face à son interlocuteur. L'Officier lui adressa un sourire amical, sans oser entrer dans l'écurie, si bien que Nicklaus s'approcha pour discuter plus aisément.

▬ Eh bien, il faut bien ce qu'il faut pour que l'écurie soit enfin opérationnelle, non ? J'avoue que j'ai plutôt hâte d'avoir terminé. Il accompagna sa phrase d'un petit sourire en coin ; ou comment ne pas dire s'il se surmenait ou non, vous dites ? Si tu as envie de donner un coup de main, ce n'est pas de refus, ce n'est pas évident de faire ça seul. Mais il paraît que tu as été très occupé ces derniers temps, tu ne veux pas te reposer un peu ?

.....Il avait entendu dire que le Shériff avait fait conduire un criminel à Salt Lake City, et devant l'absence de Jean en ville, il ne lui avait pas fallu longtemps pour deviner qui en avait été chargé, et son retour était sans doute récent. Une part de lui s'en voudrait un peu d'accepter son aide après un si long voyage.

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

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Need a Hand ?

 .....Même si Jean faisait désormais tout son possible pour rester concentré, son premier coup d'oeil qui avait détaillé Nicklaus ne lui avait pas échappé. Et même si l'Allemand faisait son possible pour ne pas se laisser aller à imaginer quoi que ce soit (ce coup d'oeil n'était sans doute pas pour les raisons qu'il aurait souhaitées), il ne put empêcher un très léger sourire en coin de se dessiner sur ses lèvres.

▬ Tu m’étonnes, ça fait des semaines et des semaines que tu travailles sur ce bâtiment. En tout cas les clients ne pourront pas se plaindre du traitement qu’ils recevront en venant à ton enseigne, le meilleur gite du coin !

.....Nicklaus sourit, sincère ; quel compliment ! C'est vrai que maintenant que Goldfield s'était un peu développée, quelques enseignes essayaient de proposer des logements, mais le Red Dog restait plutôt indétrônable (et Nicklaus allait veiller à ce qu'il le reste). De toute manière, la part sentimentale des gens du coin se rappelaient bien que le Red Dog avait toujours été leur lieu de rendez-vous depuis les premiers balbutiements de la ville ; ça pesait lourd dans la balance.

▬ Oui bien sûr que je peux t’aider, tu veux grignoter un bout avant qu’on s’y mette ou tu préfères garder le réconfort pour la fin ? Demanda-t-il en tendant le sac de toile qui contenait sans doute quelques emplettes. Il ajouta : Non ne t’inquiètes pas, j’ai encore le rythme du boulot pour l’instant, profites en car d’ici quelques jours je resterai au lit pour dormir pendant mes congés. Enfin, qu’est-ce que je peux faire pour toi ?

.....Il lui adressa un sourire sympathique, et Nicklaus eut un petit rictus amusé. L'imaginer dormir jusque tard le matin pour se reposer avait quelque chose de... difficile à décrire. Une chose était sûre, et ce même s'il ne l'avouerait jamais, même pas à lui-même, il apprécierait d'être auprès de lui dans ce genre de moments... Se raclant la gorge pour chasser cette troublante pensée, il secoua la tête :

▬ Pour moi, on peut garder ça pour la fin, mais si tu as besoin de manger un bout avant de commencer, n'hésites pas.

.....Voyant que Jean ne semblait pas vouloir suivre cette voie-là lui non plus, il lui montra ce qu'il était en train de faire : les cloisons de séparation entre les différents boxes.

▬ J'aurais simplement besoin que tu me tiennes les planches en place pendant que je les cloue.

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

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Need a Hand ?

 .....Jean suspendit ses victuailles à un clou qui ressortait sur une des poutres porteuses, hors de portée d'éventuels fouineurs.

▬ Très bien. J’ai mangé un morceau en chemin donc je n’ai besoin de rien dans l’immédiat, si ce n’est un peu d’eau. J’ai oublié ma gourde chez moi. Je peux utiliser la pompe du Red Dog pour boire un coup ? Demanda-t-il en désignant une des arrivées d'eau extérieures au bâtiment.

.....Nicklaus allait lui répondre, mais il n'attendit pas qu'il le fasse pour venir tenir la planche suivante en place. Bon et bien, il répondrait après cette planche-ci, j'imagine ? En tout cas, la soudaine proximité du blond le déstabilisa un peu, il ne s'était pas attendu à ce qu'il passe à l'action immédiatement.

▬ C’est bon comme ça ? Lui demanda Jean.

.....Oh heu... Nicklaus s'empressa de reculer un peu pour vérifier l'angle de la planche ; en principe il suffisait de les empiler les unes sur les autres, mais elles n'étaient pas toujours sciées très droites donc... À l'oeil, ça paraissait bon. Mais il ne put s'empêcher de perdre une demi-seconde de trop quand son regard se posa sur le blond qui tenait la planche en place. Puisqu'il lui tournait le dos, il ne surprendrait pas son coup d'oeil coupable. Il chassa ses pensées en passant une main dans ses cheveux, reprit son marteau en main et revint vers lui :

▬ Ouaip', ne bouge plus.

.....Il s'affaira à fixer la planche sans perdre trop de temps, puis, quand il enfonça le dernier clou, il répondit à sa première question :

▬ Tu peux utiliser la pompe du Red Dog, évidemment. J'ai pas envie que tu fasses un malaise dans ma toute nouvelle écurie, quand même ! Ça encouragerait trop les gens du coin à colporter des rumeurs, termina-t-il avec un petit sourire taquin.

.....Bon, il fallait être tordu pour imaginer un autre sens que "vous savez, le gérant du Red Dog ne donne même pas à boire à ses collaborateurs" mais sait-on jamais. L'esprit des gens est parfois fertile... Et le Contrebandier surveilla d'ailleurs la réaction de Jean avec un petit air moqueur ; avait-il l'esprit fertile, lui ?

Narcisse en #33476C ; Nicklaus en #696969

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