Noctis Al'noah Manaël. Un prénom à rallonge pour un étalon trop compliqué à cerner. Fruit de l'union entre un grand Andalou pur-sang noir de jais aux yeux d'ambre et une jument croisé Lusitanien isabelle au marquage étrange, Noctis fut le plus heureux des poulains, de ceux qui vivent dans l'ignorance et l'innocence. Mais en vérité, le noiraud à la robe parsemé de doré avait son avenir empli de trahison déjà tracé devant lui, à peine tenait-il sur ses jambes. ❝ Il est aussi sombre que toi, mon amour. Que penses-tu de Noctis ? Ce prénom n'est-il pas fait pour lui ? ❞ Ses oreilles pivotaient maladroitement pour suivre la conversation et ses yeux s'attardaient sur le sourire doux et éblouissant de sa mère... Un rire franc et agréablement grave vint chatouiller ses tympans. Son père. ❝ Hahaha..! N'avions-nous pas dit que nous l’appellerions Al'noah ou Manaël ? Tu étais si folle lorsque nous avions trouvés ces prénoms ! ❞ La jument isabelle s'occupait de Noctis. De l'attention, des câlins, des bisous, c'était l'euphorie. Elle releva le regard vers son aimé. ❝ Hm, c'est vrai que je les adores... Alors.. pourquoi pas les trois ?! ❞ Et c'est ainsi, après bien des rires, que Noctis Al'noah Manaël fut nommé.


Sa vie se déroulait bien. Il grandissait, devenait fort et endurant. Il n'était pas aussi rapide que les plus fins de ses congénères, mais il était plus costaud et donc plus fort ! Il n'était ni la risée des siens, ni le plus populaire de son troupeau et c'était un juste milieu qui lui convenait parfaitement. Il vivait au sein d'un petit troupeau de treize adultes et depuis peu de quatre poulains, lui compris. Le temps passa rapidement, le territoire était agréable, les liens entre les siens des plus fort et rapidement le noiraud commença à se développer et à devenir un bel étalon à la robe unique. Parfait mélange d'un père et d'une mère aux corps sans pareil. Lors de sa troisième année, Noctis fit preuve de beaucoup de courage et d'implication envers sa famille, son troupeau. Le mâle dominant avait beaucoup d'estime pour lui et sous le regard affectif de sa famille, le grand mâle gris pommelé se mit à prendre le noiraud sous son aile, lui expliquant la vie, son rôle et comment il voyait l'avenir paisible de leurs vies respectives. Pour autant, rien de tout ceci ne viendrait à se produire.


A la fin de sa quatrième année de vie, devenu un conseillé et un bras droit éminent de son dominant, Noctis était à l'apogée de sa vie. Il avait des projets, des échanges de regards timides avec une jument libre, un amour profond pour sa famille et ses amis et un respect mérité des siens. Pour autant, son petit bonheur fut secoué à la mi-été par une sécheresse sans précédent, telle qu'il n'en avait jamais connu. Le troupeau tint bon mais petit à petit la source d'eau se tarissait. Il fallait trouver une solution. Cela faisait deux semaines que le troupeau ne bougeait pas de la petite clairière en bord de forêt, le temps pressait, l'endroit n'était plus des plus sûr. Les prédateurs mis à mal part la chaleur cherchait des proies plus faibles, des vieux chevaux, des malades, des jeunes. Tous existaient dans le troupeau dans lequel Al'noah vivait. De plus, la nourriture commençait à être difficile à trouver. La clairière n'était pas faites pour un groupe de dix-sept chevaux en période de sécheresse. Mais la forêt était dangereuse, devenue nid de prédateurs avide de meurtres faciles, le mâle dominant avait refusé qu'ils trouvent refuge sous les arbres. Les chances de perdre tout les poulains et même deux adultes, au moins, étaient trop hautes. Mais de l'autre côté, c'était le canyon. Trop étroit, insupportablement chaud et sans vie végétale comestible. Cependant, ils n'avaient pas le choix, il fallait choisir l'un ou l'autre. Le temps n'était plus à la réflexion.


Le temps passait lentement du fait du manque de nourriture et donc d'énergie des adultes. Deux jours plus tard, un petit groupe de quatre chevaux vint rejoindre le troupeau. Ils venaient du canyon et après avoir sympathisé, le mâle dominant demanda plus d'information sur ce qui se cachait derrière le canyon, ainsi que sur la difficulté du voyage. D'après eux, le trajet était assez long et infaisable actuellement vu la composition de notre troupeau, le canyon était trop étroit pour la totalité du troupeau. Il fallait donc voyager en petit groupe. L'idée ne plaisait évidemment à personne mais chacun savait qu'en restant ici, c'était la mort assurée. Le dominant demanda conseil à ses amis et à Noctis, qui l'encouragea hardiment à accepter les conditions des solitaires. ❝ Le temps presse, ta harde se meurt petit à petit. Elysis et les plus jeunes ne tiendront pas trois mois de plus. Il faut que tu acceptes et que tu envoie les plus nécessiteux en premier. Je sais que nous diviser n'est pas une idée des plus réjouissante mais, avons-nous vraiment le choix ? ❞ Il finit, à contre-coeur, par prendre la décision d'envoyer son troupeau en groupe de trois chevaux par voyage en plus des quatre solitaires qui les guideraient lors de la traversée. Le voyage prenait deux mois à chaque fois. Un mois pour l'aller et un mois pour le retour, contenant une pause d'une semaine de repos entre chaque aller et venue.. Le grand gris consterné par tant de temps à souffrir en attendant et par le fait de séparer les siens, n'avait pourtant plus le choix. Le transfert commença.


La situation météorologique n'évolua pas de manière concrète, ne permettant pas au troupeau de rester mais simplement de survire. Six mois avaient filés sans qu'on ne puisse rien y faire. La pluie avait été rare, souvent accompagné d'orages violents. L'hiver s'était installé, rude et aride, seule la nuit était propice à la vie. Noctis était devenu plus endurant après une demi année pareille, plus fort mentalement mais moins fort physiquement, le noiraud ne se nourrissait pas suffisamment, préférant donner sa part à ceux dans le besoin. Il était jeune, il pouvait bien se sacrifier pour les siens. Puis enfin, comme prévu, deux mois plus tard les quatre guides furent de retour. N'ayant pas la force, ni le courage de galoper, le grand sombre trotta dans leur direction, le sourire aux lèvres. ❝ Bon retour ! Tout s'est bien passé ? ❞ Étrangement l'un d'eux pouffa de rire... Al'noah pensa que sa question était déplacé mais ce rire était tout autre. ❝ Bien sûr ! Le groupe est arrivé à destination. ❞ Répondit le plus avancé des quatre. Noctis se détendit, inclina la tête pour les remercier et s'empressa d'apporter la bonne nouvelle à son dominant. Encouragé par la bonne humeur de l'Andalou aux crins en bataille, le grand gris balaya ses soupçons de son esprit et déchargea la responsabilité du transfert à Noctis. C'était une lourde tâche mais également une épreuve pour voir s'il était prêt à diriger tout un groupe, une fois que le dominant se retirerait. Manaël se lance alors, sérieusement, corps et âme dans sa tâche. Il créait les groupes, encourage ceux qui ont le moins d'espoir concernant la traversée, va toujours plus loin pour rapporter de quoi nourrir un peu plus les restants et accompagnent les groupes partant au canyon, à deux heures de marche de la clairière. Tout se déroulait parfaitement bien. C'était du moins ce qu'on lui faisait croire...


Six mois avait passé depuis le début de cette aventure épuisante, tant physiquement que mentalement. Il ne restait plus que les parents de Noctis Al'noah Manaël, qui avait décidé de rester avec leur fils jusqu'au bout, le dominant pommelé bien fatigué par la catastrophe naturelle et notre noiraud, affaibli mais déterminé. Lorsque les guides revinrent cette fois-ci, ils étaient à deux doigts de tomber par terre de rire. Leur comportement avait toujours été très étrange mais trop fatigué pour essayer de tenter de comprendre, personne n'avait réfléchi au problème. ❝ Eh bien enfin, à votre tour. Il est grand temps qu'on en finisse de ce coup de main ! En route. ❞ Froid. L'accueil n'était pas aussi chaleureux que d'habitude. Mais après tout c'était logique, eux aussi devait en avoir assez de faire la navette. D'ailleurs, c'était pour le moins incroyable que des chevaux s'impliquent autant pour un autre groupe alors qu'ils n'avaient rien à y gagner. Ils arrivèrent au canyon et lentement, Noctis se mit a réfléchir à tout ça. Il faisait chaud dans le canyon, mais pas aussi lourd que à son extérieur, en plein soleil. ❝ Je me suis toujours demandé.. Pourquoi faites-vous tout cela pour nous ? ❞ Demanda-t-il enfin. Il eut droit à un regard de côté, hâtif, luisant de crainte et qui se détourna de lui tout aussi vite. Quelque chose clochait. ❝ Pour le fun, c'est tout. Ça nous occupe en plus ! ❞ Un regard d'incompréhension vers son dominant qui secoua la tête pour réponse. Laisser tomber et avancer. Ils y étaient presque.


Cela faisait plus de deux heures qu'il marchait sans cesse. Sa famille était à bout de souffle et Noctis peinait à suivre également. Il demanda si il était possible de faire une pause.. Et ce fut la déchéance. ❝ Une pause ? Oh bien sur. Après tout, il est temps d'arrêter tout ça ! ❞ Ce fut le signal. Al'noah fronça les sourcils, le regard mécontent mais impuissant face à quatre chevaux en parfaite condition physique fonçant droit sur eux. Il ne comprenait rien mais tout ceci était un piège. Des coups de sabots, des ruades, des coups de tête et des morsures. Voilà ceux à quoi sa famille avait droit ! Lui, on le fit tomber, on le mordit sévèrement aux antérieurs de manière à ce qu'il ne tienne plus debout. Il hurlait sa haine, son incompréhension et appelait à l'aide. Mais seul l’écho du canyon lui répondait... A terre, blessé, humilié, manipulé, les chevaux de son groupe respirait difficilement. Sa mère le regardait, avec ce regard désolé et compatissant. Elle tentait surement de lui faire comprendre que ce n'était pas sa faute, qu'il avait simplement été manipulé, lui comme toute la harde. Mais c'était de sa faute. C'était lui qui était rentré tête baissé dans ce projet, lui qui avait insisté après de son dominant, lui qui balayait d'un sourire tout leurs soupçons fondés. Il avait tout détruit à cause de sa naïveté et de son incompétence.


Son père lui semblait déçu de lui, il ne posa pas une fois son regard sur son fils. Lui qui avait fait tant d'efforts pour être devenu un étalon dont il pouvait être fier. A quoi bon au final si c'était là tout ce qu'il récoltait ? ❝ Va chercher le sergent et ses hommes. Il est tant qu'on les embarque au fort ceux là aussi. Tous sauf le noiraud. Qu'il crève ici, ça lui fera une bonne leçon à méditer en attendant la mort ! Hahaha ! ❞ Tch. Qu'il aille au diable. Furent les dernières pensées de Noctis alors qu'il sombrait dans l'inconscience, secoué par le tambourinement des sabots de ses bourreaux.


Lorsqu'il reprit connaissance, surement des heures, peut-être même des jours après. Il ne restait que des traces de bataille et de sang. Des traînées dans le sable que le noir suivit très difficilement. Blessé, fatigué. L'animal se traînait dans le sable durant des heures. En vérité, la traversé, à un rythme normal était bien plus courte que ce qu'ils avaient annoncés. En quelques heures, Noctis atteint un grand oasis où il pu recouvrer des forces et apaiser ses plaies. Lorsqu'il se remit en route, toujours boiteux, Al'noah finit par tomber sur plusieurs cadavres. Il reconnu plusieurs chevaux, d'autres non. Elysis, la plus vieille jument de la harde. Anthéa, sa mère, sa si magnifique mère. Un jeune étalon, un peu plus jeune que Manaël de robe isabelle. Il y avait également un grand gris pommelé mais il ne sut déterminé si c'était son dominant, le corps était si abîmé que le noiraud se détourna rapidement. Son père également était là, il fut triste malgré que son géniteur l'est presque renié lors de l'attaque. Mais le pire était surement de tomber sur des corps de poulains. Trop faibles pour supporter le rythme de la traversée ou encore blessés, surement via des jeux sadiques des manipulateurs. Les petits n'avaient surement pas résisté à l'infection, voir.. pire. La cruauté des faits était là, devant ses yeux ahuris et embrumés de larmes. Beaucoup des siens étaient morts. Il s'imaginait si bien toutes ces possibles scènes de mort qu'il se mit à vomir. Sous le choc. Le temps passa et il resta immobile comme un roc, le regard vide en direction de ses congénères. Puis enfin, il avança, un sabot devant l'autre, à une lenteur défiant la patience, déposant son museau froid contre ceux des siens. En un dernier hommage, une dernière tentative pour se faire pardonner, où qu'ils soient tous.


Les survivants avaient surement été vendus, utilisés ou torturés pour assouvir les besoins des humains. Et Noctis ne se pardonna jamais cette erreur de jugement. Cette erreur que d'offrir sa confiance à n'importe qui sur un plateau d'argent. Depuis, le noiraud a guéri. Il s'est endurci physiquement comme mentalement. Il n'est plus le même qu'avant, l'ancien Noctis est enfermé quelque part loin, loin dans son coeur. Dans un lieu si profondément gardé dans ses ténèbres, qu'il est improbable qu'on puisse venir l'y délivrer... Pourtant, le grand sombre a décidé de changer. Après tant de temps à souffrir, à ne pas se pardonner, il a décidé de faire des efforts. Il est tant qu'il rattrape ses erreurs et qu'il accomplisse sa peine. Pour autant, Al'noah n'a pas oublié le visage de ses agresseurs, ni même quel groupe est derrière tout ça. Il voue une haine sans nom et sans fin aux cow-boys. Il se vengera un jour, surement, s'il ne change pas émotionnellement. Il est patient, l'opportunité finira par arriver. En attendant, il a d'autres projets. Changer ne sera pas facile. Le noiraud doit s'ouvrir mais il a oublié la procédure. Il doit faire confiance mais il a peur d'être de nouveau trahi. Il doit de nouveau apprendre à vivre et rare sont ceux ayant la patience de s'occuper de cas plus que désespéré. Dans le pire des cas, avec de la chance, il mourra en héro.


Un héro s'étant dressé contre l'adversité avec force et détermination.

—

Al'noah était parti, bien loin d'ici. Pour essayer de faire la part des choses, pour se retrouver et avancer. Maintenant qu'il a trouvé la force de changer sa vie, il est de retour sur ces terres qui l'ont vu naître. Il a décidé de rejoindre la Harde de Santaro, celle qui ressemblait le plus à son ancienne Harde. Agréable, familiale, calme et apaisante. Le noiraud s'y plait même s'il n'est pas encore très à l'aise. Il commence à peine à se faire apprécier et déjà des événements chamboulent à nouveau la quiétude de la Harde qu'il protège. Il va sans dire que cette fois-ci, le grand noir sera en première ligne, prêt à défendre de sa vie celle des siens.

→ Character Sheet.

Noctis n’est pas un étalon des plus beaux. Il n’est pas l’un de ces superbes pur-sangs élancés et finement musclés aux couleurs chatoyantes. Non. Noctis n’est pas beau. Noctis a de la prestance et il en impose. Il est un mélange entre un Andalou – en majorité -, un Lusitanien et un peu de Quarter Horse on pourrait dire. Il est grand, imposant et musclé. C’est un modèle semi-lourd. Il n’est pas aussi imposant qu’un Vanner mais il en a la carrure. Musclé et endurant, du fait de ses années en territoire difficile et de ses nombreux voyages, le noir est un très bon cheval de protection. Il arbore une belle robe noire de nuit, sombre au premier abord mais au beau reflet de corbeau. Accompagné de crins noirs de jais, plus sombre que la nuit.  Il a un port de tête élégant, un air fier et digne dans sa posture. Des allures souples et aisées malgré sa carrure. Il possède une large tache blanche, se divisant en deux sur son encolure qui coupe sa raie de mulet doré. Une fois dans ses crins, ceux-ci se teignent de blanc également. Il a également d’autres taches, qui rappellent des cicatrices ou des tigrures sur ses antérieurs et une liste blanche pourtouré de gris. Ses postérieurs sont un peu plus particuliers, il arbore de hautes chaussettes d’un noir de jais qui se termine avec un liserer doré qui rappelle le ton des motifs de son corps et de sa raie de mulet. Celle-ci d’ailleurs, se divise en deux pour aller se terminer sur les oreilles de Noctis, faisant ressortir celles-ci de ses crins sombres. Son corps quant à lui est parcouru de tout son long par des motifs tous différents mais d’un or agréable à l’oeil. Mélange étrange de la robe de son père et de sa mère, eux-mêmes des spécimens incroyables ! Et en parlant de ça, le noiraud n’a pas que cela de ses parents. Il possède aussi leurs yeux, de magnifiques yeux or incandescent, comme liquide, ombré d’ambre. Il va sans dire que c’est là qu’est la plus belle partie anatomique de notre cher Noctis Al’noah Manaël.