Suite à la visite de Reya, Arnold avait apprit que les articulations de son meilleur ami n'était plus ce qu'elles étaient. La vétérinaire lui avait déjà prescrit de la médication qui soulagerait le pie gris, mais le mal était fait, et ce n'était malheureusement pas réversible. Il fallait maintenant qu'Arnold pense enfin à une retraite bien mérité pour eux deux. 

C'est ainsi qu'il se dirigea vers Goldfield, étalant leur périple sur 4 jours plutôt que 3 afin de ménager l'entier. Le bipède avait amener le strict nécessaire et s'arrêta même à quelques reprises pour marcher à côté du gris, prendre une pause, et même camper sur le bord du Lac Brumeux afin de faire de l'hydrothérapie avec Otta', qui sembla apprécier cette attention. Ce fut un trajet long, mais agréable, malgré ele temps humide et la pluie qui semblait ne pas vouloir les lâcher.

Ils arrivèrent enfin en ville, plus précisément chez Thomas Anderson, le maréchal-ferrant de la ville. Il y rencontra un chic type qu'il apprécia dès ses premiers instants à ses côtés. Cet homme aimait et savait ce qu'il faisait, mettant tout de suite le soldat en confiance. Il ferra Ottawa avec des fers spécialisés pour sa condition, et son cavalier en fut bien heureux. 

Une fois passé par là, avant d'aller se reposer en ville, le duo se dirigea vers le ranch, Arnold étant curieux de ce qui pourrait s'y trouvé. Peut-être discuterait-il avec un des employé, ou même le propriètaire afin de se renseigner sur un possible futur emploi de pré-retraite ? Le soldat marchait à pied et Ottawa le suivait, Arnold croisa quelqu'un sur son chemin et se mit à discuter avec lui. On lui offrit même de lui montrer le bétail, ainsi que les installations, ce qu'il ne refusa pas, attachant sa monture à une clôture près des vaches, que l'entier observa longuement.

Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas cotoyé ses drôles de créatures. Puis d'un coup d'oeil curieux, il distingua un autre équidé non loin qui faisait de même. Le cheval de capture lança donc à celui-ci, d'humeur joyeuse :

- Hey toi ! Quoi de bon à raconter ? 

Il avait pris l'inconnu au dépourvu avec sa question et le gris en était heureux, cela la fit sourire d'ailleurs. Il ne semblait pas comprendre le fond de sa question, mais en avait-il un, simplement ? Ottawa avait une question à répondre maintenant, auquel il répondit simplement :

- C'est normal, je suis cheval de capture, dans la cavalerie. Je ne sors plus aussi souvent qu'avant, et mon cavalier cherche à prendre sa retraite. Nous sommes ici pour voir si nous sommes les bienvenus, si jamais nous désirions de quitter enfin le fort et tout ce que cela comporte.

Le départ de la cavalerie, pour le meilleur ou pour le pire du duo, faisait douter autant le cavalier que la monture. Ottawa y avait vécu toute sa vie, et il ne savait pas ce qu'il l'attendait au dehors des quatre grands murs du fort. Une vie avec une compagne, peut-être ? Le retour de l'amour de sa vie, Red Hot Chili Peppers, qui sait ? Et pour Arnold, qu'en serait-il de Reya ? Allait-il finir par lui dire ses sentiments ? Probablement pas, selon le pie gris, il savait que son bipède n'oserait jamais, connaissant une partie le passer de la blonde.

- Et toi, tu travailles ici ? Les vaches, elles sont comment ici ? Par qu'on en ai au fort mais, j'ai déjà travaillé avec quelques unes, dans mes jeunes années.

C'était vrai, Arnold l'avait sauvé et il lui avait tout apprit, comme le travail avec le bétail, par exemple. D'où la raison pourquoi ils étaient toujours dans la cavalerie aujourd'hui. La garde du bétail, la capture et tout le reste datait de plusieurs années déjà, mais après quelques mois ici, Otta' savait que, tous les deux, ils finiraient par s'habituer. Le seul doute était la condition des membres de l'entier... serait-il encore une bonne monture, pour les prochaines années ?

C'était donc l'endroit parfait pour le plan de retraite du duo. Un troupeau à gérer, du boulot sur la planche, semblable à la cavalerie, mais offrant plus de liberté ! Ottawa continua d'observer les lieux, silencieux, le sourire aux lèvres. Ouais, ça lui plaisait, beaucoup même.

Suite à la mention des vaches qui décidaient de s'enfuir de temps en temps, le gris se mit à rigoler légèrement. Ce serait sûrement lors de ses occasions qu'on aurait besoin de lui et de son cavalier. Encore une fois, cela lui confirmaot qu'ils seraient à leur place, ici. Il répliqua d'un ton enchanté :

- Dans ce cas, ce sera une tâche pour nous ! Un peu comme nous les faisons déjà, lorsque des chevaux du fort s'aventurent seuls à l'extérieur, ou lorsque nous capturons des sauvages.

À cette mention, il se remémora quelques chevaux qu'ils avaient eu la chance de capturer pour le fort, tout particulièrement l'un d'entre eux, un étalon noir à la crinière caramel... il n'avait pas recroiser sa route, depuis sa visite au fort, qu'advenait-il de lui ? Ils allaient peut-être le recroiser sur le chemin du retour, mais ça, Ottawa le souhaitait secrètement.

Le cheval de capture jeta par la suite un nouveau regard aux allentours et aperçu non loin un cow-boy qui, assied aux pieds d'un poteau de clôture, enclos où se trouvait d'ailleurs Insanus. L'homme faisait la sieste au soleil, et il osait même ronfler doucement ! Un sourire malicieux se dessina sur le visage du pie gris, qui jeta un coup d'oeil en direction de son camarade équin.

- Psst ! Je crois que quelqu'un s'est permis de faire une pause... ça te dis de le déranger un peu ?

Avait-il lancé à voix basse à son nouvel ami, le mettant ainsi au défi de réveiller le dormeur.

Après une légère hésitation, Insanus prit part à son petit jeu et vint le libérer de ses liens. Il le remercit d'un signe de tête puis, Insa' de l'autre côté de la clôture et lui de l'autre, ils se dirigèrent vers le dormeur, tel deux enfants prêt à faire un mauvais coup.

Une fois arrivé à la hauteur de l'homme, celui-ci continua de ronfler paisiblement, les mains posés contre son ventre, la tête penchée, cachée par son chapeau qui penchait sur le côté.

- Commençons par son chapeau...

Le gris s'approcha doucement, et poussa du bout des naseaux le couvre-chef du bipède endormi. Ottawa recula lentement, observant son oeuvre qui penchait encore plus sur le côté, puis se mit à rire, agitant sa crinière au passage. Lorsqu'il se calma, il jeta un coup d'oeil en direction de son nouvel ami, et lui lança :

- À ton tour !

Pendant que son camarrade équin s'amusait, le cheval de capture montait la garde. Cela ne lui prit que quelques secondes avant qu'il aperçu son cavalier un peu plus loin, discutant avec un autre homme, accoudé à une autre clôgure, près du bétail. Un autre homme, à cheval, s'occupait de faire sortir les vaches de l'enclos, les amenant dans un autre. Celles-ci semblaient revenir du paturages, se dirigeant ensuite vers le foin qu'on venait de leur donner. Il se doutait que cette vie de dur labeur lui plairait sûrement et, peut-être que cela paraîtrait bête pour son nouvel ami mais, il souriait, s'imaginant l'avenir.

Le gris avait une bien bonne idée de ce qu'il voulait faire par la suite. Il s'étira du mieux que les rênes qui le gardait attacher à la clôture le pouvait puis, d'un coup avec ses lèvres, retira une des bottes, qu'il garda dans sa bouche un instant. Il la secoua dans tous les sens avec amusement, avant de la lâcher. La botte du cowboy tomba plus loin, inerte, surprenant un chat non loin qui faisait sa toilette. Ottawa se mit ensuite à rire à nouveau, tapant le sol d'un antérieur. Il se calma enfin en soufflant puis, se tournant vers Insanus, lui proposa :

- Tu veux bien aller chercher un peu d'eau ? On va lui faire prendre une douche...

C'était quelque chose qu'il avait déjà fait à quelques reprises à Arnold pour le réveiller, et cela fonctionnait plutôt bien, même si son cavalier se réveillait toujours en sursaut et qu'il n'était guère content de se réveil si soudain.

Enfin, l'entier gardait toujours un oeil sur l'homme qui roupillait encore et sur son cavalier qui ne cessait de bavarder, malgré l'agitation des deux étalons à déranger le pauvre dormeur. Il n'allait sûrement pas tarder à revenir lorsque les deux chevaux auraient bientôt fini par réveiller l'homme qui roupillait.