Le soleil illuminait le camp de ses rayons brûlants. La chaleur se faisait déjà ressentir, même au petit matin, lorsque la faune et la flore s’éveillaient. Quelques humains étaient déjà présents au camp, s’attardant à leurs occupations respectives. Sa cavalière, Aponi, n’était toujours pas réveillée. Mazikeen était partie vers le petit sentier que ses congénères ont fini par créer à force d’y trottiner, menant jusqu’à la rivière, pas loin du camp. Elle abaissa sa tête et fixa l’eau clair, d’un air pensif. Elle eut un regard de dégoût envers son reflet, et commença à boire lentement, sentant l’eau descendre au fond de sa gorge, agissant comme un tonifiant, de bon matin.

Mazikeen entendit des pas derrière elle. Elle tourna la tête en direction du bruit et aperçut une jument pie sabino aux yeux verts d’eau. C’était Rán, une jument de surveillance, tout comme elle. Mazikeen et Rán se voyait très fréquemment, déjà parce qu’elles occupent le même grade, mais aussi parce que la jeune Rán détestait être seule, et qu’elle aimait beaucoup tenir compagnie à la jeune solitaire, voir la coller aux sabots…Cela agaçait Maze parfois, d’où le fait qu’elle puisse être un peu froide avec, certains jours plus que d’autres. Maze a beau vouloir de la compagnie, parfois avec Rán, c’était un peu trop, elle qui avait l’habitude d’être seule…

Mais jamais elle ne se permettrait de l’envoyer brouter de l’herbe à l’autre bout du camp, Maze savait que Rán était une jument adorable, et quelque part cela lui faisait plaisir de voir que la jument sabino souhaitait créer des liens avec elle, bien qu’elle soit maladroite parfois. Jusqu’à maintenant, elles n’avaient pas vraiment parler énormément, seulement quelques banalités, ou alors Rán qui parle pour ne rien dire, comme elle le fait souvent. Alors, Maze finit de boire et s’approcha doucement de la jument, ne sachant pas si elle voulait se désaltérer aussi, ou si elle l’avait juste suivi.

« Bonjour Rán, comment tu vas en ce bon matin ? » demanda Maze, prête à lui faire un petit brin de conversation bien que d’habitude elle ne fait jamais le premier pas…mais avec Rán, Maze se sentait à l’aise, bizarrement.

La jument sabino sembla surprise de cette initiative que venait de prendre Maze. Aussi, Mazikeen ne fut pas vraiment étonnée lorsque Rán lui répondit avec un grand sourire en employant le surnom « ma belle ». Bizarrement, avec Rán, Mazikeen ne se prenait pas beaucoup la tête. Après tout ce temps où Rán avait tenté de multiples approches à son égard, Maze avait finit par se sentir plutôt à l’aise dans ses sabots auprès de la jument sabino.

« Je vais très bien, merci Rán » répondit Maze, lui rendant son sourire.

La jument sabino resta à côté de Mazikeen et enchaina avec une nouvelle question. Cette question était pourtant anodine, mais elle souleva quelques inquiétudes dans le cœur de notre jeune jument…Il était normal que Rán voulait en savoir plus sur elle, sur son passé…Mais Maze n’avait jamais étalé sa vie d’avant avec qui que ce soit. Elle n’aimait pas parler de tout ce qu’il s’est passé avant qu’elle n’arrive au camp. Elle ne se sentait pas prête à tout lui raconter maintenant. Cependant, peut-être était-il temps de faire un premier pas vers Rán ? Après tout, Rán était si gentille avec Maze, elle pouvait au moins répondre à sa question sans pour autant rentrer dans les détails, car Maze ne s’en sentait pas prête…pas encore…

« Je n’ai pas toujours vécu au camp…on peut dire que j’étais une solitaire avant… » répondit Maze, l’air pensif et le regard un peu peiné.

Rán était une jument d’une gentillesse incroyable, elle semblait vraiment vouloir devenir amie avec Maze. La jument souris le ressentait et petit à petit elle se sentait de plus en plus à l’aise avec Rán, même si elle ne s’en rendait pas forcément compte, et pour la première fois depuis que Maze et Rán se connaissent, Maze se permit de vouloir en savoir plus sur la jument sabino.

« Et toi ? Si je puis me permettre ? »

Demanda doucement Maze, un sourire timide se dessinant sur ses lèvres.