“ Il n'y a rien qu'on puisse apprendre d'elle. Elle est loin, elle a toujours été très loin d'ici, de cette planète qu'elle n'accepte pas, qu'elle ne comprend pas et ne veut pas comprendre. C'est une perte de temps. Elle, elle n'a jamais voulu se fondre dans la masse terrestre ou s'adapter à quoi que ce soit de ce monde. Sa vie est dans une autre galaxie, ici ce n'est pas le bon endroit, ce n'est pas chez elle, ce ne sera jamais chez elle. Elle en est persuadée. ”

« Lyz. Jeunesse.
Jamais une fois elle n'a pu voir qui l'avait mise au monde. Elle a ouvert les yeux sur la nature simplement. Elle voyait le ciel, et les rayons du soleil sur les feuilles ; et des fleurs, oui des centaines de fleurs multicolores autour d'elle. La plupart avaient des pétales noirs. Certaines étaient de celles disposées le long de son flanc, ou attachées à ses crins déjà emmêlés. Les autres s'étendaient sur plusieurs mètres et tâchaient l'horizon de couleurs vives et pures. Les plus proches étaient violettes, puis blanches, bleues, rouges... Ce lieu fut le premier que ses yeux s'approprièrent. Elle le considère comme étant celui de sa naissance, car c'est celui où elle a ouvert les yeux consciemment et de son plein gré pour la première fois ; la colline où elle s'est levée pour affronter le monde, seule, sans nom et sans guide pour se repérer.
Alors elle a marché. Elle ne fait que ça depuis toujours. Elle marche, elle court, mais surtout elle rêve le reste de son temps. SeyDzayLyz, elle a des millions de questions qui s'emmêlent dans sa tête, des questions qui n'auront probablement jamais de réponses mais auxquelles elle tient tout de même très fort. Probablement assez fort pour faire des sacrifices d'ailleurs, mais personne ne pense pour elle alors personne ne sait de quoi elle est capable. Et puis elle a toujours été l'inconnue aux fleurs noires, l'inconnue sans nom. Elle n'a jamais vraiment cherché à être plus que ça.

Il n'y avait personne. De toute façon pour elle, il n'y avait jamais eu personne. Depuis le premier jour elle avait toujours tout fait seule, sans la moindre aide venant d'un autre. Et si vous cherchez à le savoir, elle avait toujours eu les animaux pour seule compagnie. Une entraide mutuelle s'était crée entre elle et eux, et elle était restée, à tel point qu'ils l'aidaient à vivre et qu'elle les aidait en retour ; à tel point qu'on aurait pu dire qu'ils étaient dépendants les uns des autres.
Jusqu'au jour où la Lune s'est étendue pour occuper une immense partie de l'étendue nocturne qui composait le ciel. Ce soir-là, elle n'avait aucune envie de fermer les yeux pour attendre le prochain lever du Soleil, alors elle a tourné. Elle était revenue sur sa colline pour marcher dans les fleurs, écouter le bruit du vent et le chant des arbres mêlé à celui des oiseaux nocturnes. Ce soir-là, c'était comme si elle attendait que quelqu'un ou quelque chose vienne à elle pour lui offrir un espoir. Elle a attendu un signe pendant des heures sans les compter, en observant les étoiles une par une et en y cherchant des indices. Et finalement... C'est une ombre qui est apparue entre les arbres.
Elle était entourée d'une aura violacée lumineuse mais sobre qui a foudroyé les yeux de la jeune et douce SeyDzayLyz. Deux yeux ont fait leur apparition, l'un bleu et l'autre d'un or vif. Il s'est approché d'elle et a murmuré son nom au creux de son oreille. RayJak. Perturbée et fascinée, la jument s'était tue et avait cessé de bouger. Son cœur s'emballait et elle ne pouvait rien faire contre. C'était la première fois que quelqu'un avait cette approche avec elle. Mais ce n'est pas l'important. Son nom en revanche, il résonnait encore et encore au fond d'elle ; ses yeux, elle les avait déjà aperçu dans quelques rêves. Qui était-il?

Il était resté. Il avait veillé sur elle cette nuit-là quand elle était tombée dans les bras de Morphée. Il était resté avec elle de loin ou de près pour la protéger des dangers de cette Terre sauvage et inconnue. Ils avaient voyagé, beaucoup, jusqu'à atterrir sur ces terres qui se faisaient appeler Cimarron. De vastes horizons à perte de vue, c'était littéralement impossible de s'y retrouver en ne connaissant rien des lieux. C'était beau et nouveau, comme chaque jour qui passait aux côtés de RayJak. Et il apprenait à SeyDzay des centaines de choses. Il lui expliquait ce qu'elle ne connaissait pas et lui enseignait tout ce qui lui serait utile. Elle avait à peine un an la première nuit. Elle avait à peine un an le soir de cette promesse. “ Je ne t'abandonnerai jamais ”, il avait dit. Et ce soir là, il lui avait fait cadeau d'un nom. Elle qui ne savait pas comment s'appeler, il la nomma SeyDzayLyz. C'était une fleur aux pétales noirs qui représentait la jeunesse. C'était sa fleur, son trésor, son étoile. Ray, il l'avait prise sous son aile dès le premier instant. Ses yeux avaient percé les siens brièvement pour s'y ancrer éternellement. Le lien entre eux était fort et fusionnel, plus que n'importe quel d'autre ; et le mieux... le mieux c'est qu'au fil du temps, il ne s'était jamais abîmé ne serait-ce qu'un peu. Il représentait tout. Il représentait même bien plus que ses questions qui la suivaient depuis la nuit des temps, bien plus que la Lune qu'elle avait prise pour mère et que les étoiles ses sœurs, bien plus même que l'espoir et que la recherche de ses réponses. Et si ça c'était peu, alors elle était prête à dire qu'il représentait bien plus que sa propre vie.

“ Non, elle n'est pas de ceux qu'on remarque de loin et qui accrochent le regard. On la voit et parfois on s'en rappelle, mais ce n'est probablement pas difficile de l'oublier. Elle est jolie et fine en restant musclée. Une petite fleur qui s'ouvre seulement dans les moments opportuns. ”

« Sey. Fleur.
Fine et élancée, SeyDzayLyz tient sur de longues et fines jambes qui lui permettent de marcher et courir sur des distances plutôt grandes. Elle marche depuis toujours et ses muscles s'y sont rapidement habitués. Elle est plutôt musclée sur l'ensemble du corps, sans l'être excessivement, mais bien assez pour vivre ou survivre à certains événements.

SeyDzay elle est jolie, vraiment, et peu ont dit le contraire. Sa robe tire entre un blanc cassé et un gris clair, et le haut de son corps s'assombrit en laissant apparaître quelques pommelures blanches ; de la même façon que de la neige qui serait restée là, de sa croupe jusqu'à sa nuque. Chacune de ses jambes se termine par une balzane à la couleur de ses crins -tout comme le bout de son nez. Aucun de ses membres n'est semblable à un autre, ils ont tous une spécificité qui les différencie les uns des autres. Son antérieur droit est uni, cependant son canon est entouré d'une ficelle noire qu'un homme lui a un jour nouée de façon à ce qu'elle tienne -et si elle s'abîme légèrement au fil des jours, la corde semble plutôt bien résister. Son antérieur gauche est orné d'une balzane de deux couleurs, la plus grande partie est brune et, devant, remonte jusqu'au genoux, et la plus petite, blanche, couvre toute la partie sous le boulet. Ses postérieurs se ressemblent tout de même, bien que le gauche ait un sabot noir plutôt que nacré. Sur son droit, seule sa cuisse est ornée d'une tâche semblable à trois griffes à la couleur de ses crins, que la jument a depuis la naissance.

D'ailleurs, ses crins... Ils sont effectivement bruns, avec des reflets roux-rouges qui se montrent dès le premier rayon de soleil. Ils sont soyeux d'après certains, mais ils sont surtout étonnamment longs. Ils touchent très clairement le sol. Ondulés, fins, mais quelques peu emmêlés -surtout là où sont accrochées les fleurs noires. Ces fleurs là, elles sont autant présentes dans sa crinière qu'à l'attache de sa queue. Des roses, même si quelques intruses y trouvent parfois leur place. C'est Ray qui s'assure le plus souvent qu'elles ne tombent pas. Quand elles fanent où s'échappent finalement, il connaît toujours un endroit où en retrouver.

Mais si une chose est remarquée le plus souvent chez SeyDzayLyz, ce sont ses yeux. Ses deux iris qui vacillent entre l'ambre et le noisette sont principalement éclairés par des reflets violets. Ces prunelles-là illustrent toujours les sentiments que la jeune jument ressent.

Une dernière chose ? Sur le haut de son encolure se dessinent trois genres de lames -ou griffures- qui descendent assez bas. Même couleur brune, même style que sa cuisse, mais probablement une autre signification dont elle n'a pas idée... Et si jamais RayJak le savait, elle n'a en tout cas jamais osé lui demander. Elle sait pourtant qu'il connaît un million de choses qu'elle ne sait pas, mais elle préfère attendre. Lui seul décidera de les lui apprendre quand le moment viendra. Parce-que même en étant curieuse, elle doit tout le respect du monde à son compagnon, et en aucun cas elle ne lui en manquera.